Les Nécrosoris au pouvoir, la traque commence |
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Zohéir X'enlil Compte Héros :
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| Sujet: † Zohéir X’enlil † Mar 17 Avr - 9:33 | |
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† Zohéir X’enlil † Ou celui qui reniait l'espoir... Personnalité » Les yeux sont une formidable interface entre la pensée et la réalité. Ils révèlent souvent beaucoup sur la personne, même lorsque celle-ci adopte un visage impassible ou simplement neutre. Il y a toujours cette ouverture vers l’esprit, ce portail ouvert qu’est le regard. Zohéir étant muet, d’autre de ses facultés, comme celle de la vue, se sont affinées. En l’occurrence, le jeune elfe révèle énormément sur lui rien qu’en un regard. Ses sentiments, ses émotions, parfois même ses pensées. Et c’est une des choses qu’il ne peut pas contrôler chez lui, avec le tremblement de ses mains. Ses yeux bleu profond à la pupille verticale sont la seule passerelle entre la réalité et son âme. C’est aussi pourquoi il garde souvent les yeux baissés en présence d’autres personnes, ce qui est assez rare. Zohéir pourrait très bien prendre un air impassible, ses yeux seraient toujours là pour le trahir. » Le jeune elfe n’est pas quelqu’un de très attentionné, ni de très attentif à son physique. Ce manque de soin est particulièrement visible à ses cheveux. Noir de jais, ces derniers ne sont jamais peignés ou quoi que ce soit, et restent souvent en bataille. Zohéir les lave bien de temps à autres, mais sans plus. En réalité, il ne s’en soucie que très peu. Il se les coupe parfois, tant bien que mal, mais même s’ils étaient longs, ce qui est loin d’arriver, le misanthrope ne se les attacherait jamais. » Les elfes sont peut-être réputés pour être grands, mais Zohéir, lui, est plutôt de taille moyenne, même petite, pour quelqu’un de sa race. Il mesure environ 1 mètre 77. Svelte et élancé, le misanthrope est quelqu’un de très maigre, presque squelettique. Issu d’une famille pauvre, il fut habitué durant son enfance à des repas frugaux ou parfois inexistants. Puis les années qu’il a ensuite passé à tuer et à chasser en solitaire lui ont forgé des muscles et une résistance. Malgré tout, Zohéir reste quelqu’un de chétif, frêle à première vue, alors qu’il ne l’est pas du tout. Mais cette silhouette fine l’avantage bien pour un bon nombre de ses meurtres, où la discrétion est de mise. » Le jeune elfe possèdent un visage plutôt ovale, creusé, reflétant toujours une tristesse sans nom. Ses yeux sont souvent, en présence d’inconnu, un peu écarquillés. Ce qui n’est pas forcément signe d’admiration ou de peur. Plus de folie. Son nez est un peu aquilin et sa bouche est fine. Ses oreilles sont, comme pour ses semblables, longues et pointues. Sa démarche est celle d’un assassin, silencieuse et féline. Un air arrogant ou impassible est souvent plaqué sur le visage du jeune elfe. Plus que ses yeux, ce sont ses mains le véritable indice de sa folie. Elles tremblent souvent sans raison, sans qu’il ne puisse les contrôler. En parlant des mains, le misanthrope est gaucher et ses doigts sont fins, souvent crispés. » Zohéir est la plupart du temps vêtu de manière très simple et sombre. Il ne s’encombre pas de vêtements inutiles et porte sur lui le strict minimum : une chemise noire, un pantalon noir et une paire de chausses de cuir. Il se vêtit souvent pour ses meurtres d’une cape noire à capuche pour dissimuler son visage. À sa ceinture se trouve des couteaux de jets et un poignard à la lame effilée et dont la garde est en forme de serpent. Zohéir manie aussi couramment le sabre mais n’a jamais touché à un arc de sa vie. » Pour finir, il y a la voix. Le jeune elfe n’a presque plus parlé depuis ses 5 000 ans. Ce qui ne l’empêcha pas de toujours avoir une voix spéciale, que personne n’a plus jamais entendu. De la part de l’assassin, on pourrait s’attendre à un ton plutôt déterminé ou de supériorité. Mais la voix de Zohéir est bien différente. Elle est… Douce. Pas forcément mélodieuse, mais douce. Calme. Posée. Pas agressive, toujours comme sereine. Oui, douce est le mot juste.
• L’Âme : » Zohéir est misanthrope. Depuis ses 5 000 ans, où sa vie a en quelque sorte basculée, le jeune elfe se tient à l’écart de la société, en retrait, souvent sur les toits des cités ou perdu en plein cœur des forêts. Misanthrope vient du latin : « misan », ne pas aimer, « thrope », les autres. Le misanthrope est donc celui qui n’aime pas les autres. Zohéir déteste la compagnie des gens, lorsqu’on lui parle, il peut se sentir agressé sans raison. Lorsqu’on le regarde, il peut penser qu’on lui veut du mal. Lorsque l’on s’approche trop près de lui, il ne se sent pas gêné comme nous, mais dix fois plus mal à l’aise qu’une personne normale. » Zohéir est solitaire. Sa misanthropie l’a amené à être toujours en retrait ou dans l’ombre. Parfois, il reste des jours sans manger ni boire, perdu en plein cœur d’une forêt, comme un ermite. Car c’est bien là le seul endroit, avec les toits des cités, où le jeune elfe peut trouver une once de sérénité. En réalité, le misanthrope est une sorte de spectateur de la vie. Personne ne le voit, mais lui il vous voit. » Zohéir est insomniaque. Depuis son enferment dans l’hôpital psychiatrique, il n’a plus jamais dormit, de peur d’être réveillé brusquement dans la nuit par un couteau qui se planterait dans sa gorge. Cette peur constante de la mort qui l’habita durant son emprisonnement le força à toujours garder les yeux ouverts et, depuis lors, il ne dort plus. Et même les rares fois où il parvint à fermer les yeux, plus aucun rêve ou cauchemar ne vient peupler son sommeil. » Zohéir est fou. Sa véritable maladie mentale est la psychopathie. Le jeune elfe ne contrôle pas toujours la haine en lui et peut parfois être amené à tuer sans véritable raison. Certains symptômes de sa folie sont par exemple le fait qu’il ne parle jamais, alors qu’il n’est pas muet au sens propre, ou encore le fait que ses mais tremblent souvent, ses yeux parfois un peu écarquillés pour rien. Sa misanthropie pourrait être englobée elle aussi dans sa folie. » Zohéir est frustré. Très souvent. Il le dit d’ailleurs dans ses lettres « C’est très frustrant. ». Pour qu’elle raison ? C’est difficile à dire. Le jeune elfe a toujours eu en tête le fait qu’il était inutile sur ce monde, c’est pourquoi il s’est mis à tuer. Pour se faire remarquer des autres. Et les questions qu’il se pose aussi très souvent, la plupart du temps philosophiques, lui permette de s’interroger lui-même sur le sens de sa vie, sans qu’il ne se trouve de véritable but. C’est aussi pour cela que ses doigts sont souvent crispés. » Zohéir est sadique. Comme tout bon assassin qui se respecte, le jeune elfe prend plaisir à tuer. C’est une de ses rares passions. Il est très inventif dans ce domaine, d’ailleurs. On pourrait le qualifier de « sans pitié » ou de « sans cœur » avec les carnages qu’il fait parfois. Mais les gens qui l’ont enfermé dans une cellule de l’hôpital psychiatrique n’était pas eux aussi des « sans cœur » ? » Zohéir est craintif. Il a toujours cet air apeuré avec les inconnus, et même avec les gens en général. Pourtant, il ne l’est pas toujours dans son esprit, mais garde sans arrêt une peur du néant, et parfois de la mort. Ce qui ne l’empêche pas d’être un assassin hors pair. » Zohéir est courageux. Malgré le recul qu’il prend vis-à-vis des autres, le jeune elfe est quelqu’un d’assez belliqueux, qui aime se battre, un peu comme son père. Plus que tout, il aime se défier lui-même en se jetant dans des quêtes plus loufoques les unes que les autres. Il sait se battre et il n’essaye pas de le cacher lors des combats. Mais rester en hauts de ses toits pour observer les passants est une activité qu’il apprécie beaucoup, malgré son manque d’actions. » Zohéir est antipathique. Forcément, lorsque vous tuez des gens, que vous ne parlez pas et que vous êtes misanthrope, il est bien difficile de tisser de bonnes relations avec les autres. Pourtant, le jeune elfe y est déjà parvenu, avec Sarah Flyn en particulier. Mais bon, le commencement fut assez long donc pour obtenir une quelconque relation avec Zohéir, plutôt positive, il faut être patient. Très patient. » Zohéir est suicidaire. Bon, pas au point de se jeter des toits ou d’une falaise dès que l’envie lui prend, mais parfois, il aurait bien aimé ne pas exister et mettre fin à ses jours. Malgré tout, il n’y arrive pas. Il ne se sent jamais prêt, pas assez courageux pour le faire. Il pense aussi qu’en tuant d’autres personnes, il se met face à la mort elle-même et qu’un jour, ce sera à son tour de se faire tuer . De toute façon, il ne pourrait pas vivre éternellement en assassin, quelqu’un de la justice et de l’ordre finirait bien par le tuer. Du moins, c’est ce qu’il espère. » Zohéir est muet. C’est peut-être un de ses plus lourds défauts, ce qui fait ce lui ce personnage difficile à déchiffrer et comme effacé par rapport aux autres. Il ne parle plus depuis ses 5 000 ans, après avoir tué Mina. Donc ce n’est pas un problème physique ou de naissance, mais bien un choix qu’il a fait. Depuis tout ce temps, il lui est très difficile, pour ne pas dire impossible, de placer deux mots à la suite. Ce silence accentue son côté mystérieux et misanthrope. » Zohéir est rapide. Vif, il réagit au quart de tour, ne s’encombre pas de ce qui n’est pas nécessaire. Il réfléchit rapidement durant l’action, ne se pose pas cinquante questions. Ce qui fait qu’il n’est pas seulement rapidement physiquement, comme beaucoup d’elfes, mais aussi mentalement. Il sait prendre en compte la situation en seulement quelques secondes et évaluer avec vélocité ses points faibles et ses points forts face à ses adversaires, ce qui est un atout de taille pour lui. Il comprend aussi très vite et tout apprentissage se déroule donc rapidement avec lui. » Zohéir est mystérieux. Oh oui, il l’est même très beaucoup. Le fait qu’il soit muet accentue énormément ce fait, vu que lorsque l’on parle, même sans le vouloir, on révèle beaucoup sur nous qu’il n’y paraît. Le jeune elfe étant misanthrope, il ne passe rarement plus de quelques minutes en compagnie d’autres personnes, qui sont souvent ses victimes. Cela faisant que tous ignore son existence et que faire des recherches sur lui serait complètement inutile.
Relations On n’est pas misanthrope pour rien, ni philanthrope pour les autres.
• Sarah Flyn Sarah est la première personne que Zohéir ait rencontré, et aussi la seule que le misanthrope apprécie vraiment. Un peu. En tous les cas, l’envie de la tuer n’a jamais effleuré son esprit. Au contraire, la première fois qu’il l’a vu, flânant un soir dans les rues de Lansline, le jeune elfe l’a tout de suite trouvé différente et, poussé par sa curiosité, il l’a suivi. La suivant dans certaines de ses aventures, Zohéir se considère comme un compagnon de Sarah, une sorte de garde du corps, parfois. La jeune animux est aussi une des seules personnes qui ait entendu trois mots de la bouche du misanthrope.
• Laurena Rencontrés dans les forêts de Parpanum, Laurena et Zohéir n’ont eu besoin que de quelques minutes pour devenir de grands ennemis. Redoutables. Alors qu’ils se battaient sûrement à mort, Cupidon passant par-là les a choisi pour cible. Et depuis ce jour-là, Zohéir désire tuer cette Filante plus que tout. Ils auront ensuite l’occasion de se retrouver par mégarde sur les Terres des Cendres, où ils seront contraints de s’allier pour une dangereuse mission.
• Alcro Cousin de Sarah, Alcro est lui aussi un animux loup. Zohéir eu l’occasion de le rencontrer une première au palais de Méséria, alors que la jeune fille cherchait des membres de sa famille et que la princesse Lune d’Azur était menacée par les soldats de son oncle. Le misanthrope eu ensuite l’occasion de retrouver le jeune voleur sur les Terres des Cendres. Alors que Zohéir se battait encore une fois à mort avec Laurena, Alcro intervenu et mit fin aux hostilités. Malgré tout, le misanthrope de sait pas quoi penser du jeune animux et n’a pas confiance en lui, même s’il est le cousin de son amie Sarah. Zohéir ressent même un peu de jalousie à son égard.
• Lune d’Azur Zohéir n’aurait jamais imaginé rencontrer Lune d’Azur dans ces conditions. Alors qu’il se rendait au palais de Méséria avec Sarah pour l’aider à retrouver des membres de sa famille, l’oncle de la jeune femme décida de la tester en envoyant certains de ses soldats la défier. Désirant garder son anonymat, Zohéir l’a malgré tout reconnu, pour l’avoir déjà entraperçu lors d’un de ses discours.
• Eleana Rencontrés sur les Terres des Cendres et contraints de s’allier pour une mission périlleuse, Eleana et Zohéir se sont ensuite retrouvés dans les forêts de Tivnia. Le misanthrope ne sait pas quoi penser de cette Filante qui, après l’avoir blessé au bras, décide de l’aider et de le sauver des gardes. Le jeune elfe doute de cette femme mystérieuse mais est en même temps attiré par elle et par ses qualités au combat. Elle prétend être elle aussi une tueuse, mais Zohéir ne comprend toujours pas pourquoi Eleana ne l’a pas tué à Tivnia.
• June Fire Après avoir massacré un groupe d’enfants, Zohéir bouscule malencontreusement une jeune vampire du nom de June Fire. Intrigué et empreint de curiosité pour cette fille qui ne réagit pas devant son massacre et qui aime les friandises, le misanthrope la conduit donc sur les toits. June est une des seules personnes que Zohéir a déjà pris par la main, avec Sarah, et la seule qu’il ait conduit dans son monde, sur les toits des cité. Malgré tout, il ne connait rien d’elle.
Famille Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien.
• Azëhyr X’enlil Azëhyr est le père de Zohéir. Arrogant, agressif, colérique, cet homme à l’air hautain prend plaisir à frapper sa femme lorsqu’il rentre du travail, tard le soir. Il ne l’a jamais aimé et vit avec elle simplement pour satisfaire le désir de fonder une famille de ses parents. À l’âge de 32 000 ans, il a involontairement un fils, qu’il décidera de nommer Zohéir. Eux cheveux aussi noirs que la suie et aux yeux vert émeraude, Azëhyr est un homme plutôt costaud, bourru et à la voix caverneuse plutôt autoritaire. Il fut tué par sa femme.
• Cassialys X’enlil Mariée à contrecœur à Azëhyr, qu’elle tua ensuite involontairement, Cassialys est une femme frêle aux grands yeux bleus océan et aux cheveux blonds. Elle est le parfait contraire de son mari et, comme elle le voulait tant, eut un fils : Zohéir. Battu par Azëhyr, elle vécue une vie plus sereine après l’avoir tué jusqu’à ce qu’elle se fasse assassiner par son propre fils. Douce, plutôt sensible, Cassialys a toujours voulut avoir une fille comme enfant mais ne le montra jamais.
• Karmir X’enlil Karmir est le beau-frère de Zohéir, qu’Azëhyr eut avant de rencontrer Cassialys. Le misanthrope ne l’a jamais connu et ne le connaîtra peut-être jamais. Son père n’a jamais parlé de lui et l’a abandonné à sa mère, ne désirant aucun fils. Ce désire sera troublé avec la naissance de Zohéir, qu’il devra malheureusement élever contre son gré à cause de la volonté de ses parents.
Dernière édition par Zohéir X'enlil le Mer 12 Sep - 6:41, édité 5 fois |
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| Sujet: Re: † Zohéir X’enlil † Mar 17 Avr - 21:17 | |
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RPs Il y a à peine un instant, on m’a regardé pour toujours.
World So Cold - Three Days Grace Click
• Finis :
La Louve d’en Bas Pv Sarah Flyn
Un soir à Lansline, alors que le soleil se couche sur la cité, Zohéir guette la rue, immobile au bord de son toit. Dans la ruelle en contrebas, les habitants ont arrêté de flâner et rentre finalement chez eux. Seul Sarah, la jeune animux louve, est encore dehors à cette heure-ci. Et c’est la curiosité du misanthrope qui l’emporte et qui le contraindra à suivre l’adolescente alors que la nuit tombe sur Lansline…
Nobody’s Invincible… Or Not Pv Laurena
Etrange rencontre dans la forêt de Parpanum, sur le territoire de l’alliance Pacifiste. Lorsqu’une Filante croise la route d’un elfe assassin venu se reposer dans ces bois, difficile d’éviter un combat. Qui a finalement lui. Les deux combattants se portent des coups puissants, acharnés, jusqu’à ce que Cupidon intervienne. Au mauvais endroit, au mauvais moment.
Rencontre inattendue… Pv Eleana
Alors que Zohéir flâne dans la forêt sur le territoire de l’alliance Luminea, Eleana le prend pour un ennemi et le traite comme tel. Jusqu’à ce qu’elle soit prise de curiosité et d’intrigue pour le misanthrope et qu’elle décide de le conduire à une caverne. Mais les gardes sont toujours là… S’en suit alors une conversation étrange et plutôt insolite lors de laquelle Eleana et Zohéir vont apprendre à se connaître, par le biais de leurs actes passés.
Sombre réalité Pv Eleana
Quelques jours se sont écoulés depuis la rencontre inattendue entre Eleana et Zohéir. Depuis, ils ne se sont plus quittés. Mais la jeune Filante est contrainte de rentrer chez elle et de retrouver ses deux frères. Elle emmène donc le misanthrope avec elle, pourtant consciente que son frère Matt ne risquait pas d’apprécier l’étranger. Effectivement, après une rencontre avec la famille ayant un peu dégénéré, Eleana et Zohéir se font attaquer par des brigadiers qui cherchent à les tuer, puis se font surprendre par deux Tretias. Autant dire qu’en une journée, ils n’ont pas chômé. Mais malheureusement, Eleana est finalement obligée de quitter le jeune elfe blessé pour une mission apparemment importante.
Le duel Pv Laurena
Après avoir quitté Eleana, chargée d’une mission, Zohéir erre seul et sans but dans la forêt de Tivnia. Puis l’envie de tuer le prend, comme souvent. Mais cette fois-ci, ce désir est emplit de rancune et de haine. Il décide donc de ne pas tuer d’innocents cette fois-ci, mais bien une personne qui, à ses yeux, mérite amplement sa mort : la Filante Laurena. Dans les Terres Oubliés, au beau milieu des spectres, le combat entre ces deux ennemis fait rage. Jusqu’à l’arrivé d’un immense fantôme qui vient, une fois de plus, briser leur duel mortel. Mais jusqu’à quand ?
• En Cours :
Sur les terres des dragons… Pv Eleana, Laurena et Alcro
Une carte divisée en plusieurs morceaux conduit à un dragon légendaire gardant l’Anneau d’Or Rouge. Alcro, Laurena, Eleana et Zohéir trouvent chacun une des parties, par différents moyens. Leur rencontre les mènera à s’allier pour terminer cette quête. De là à oublier les tensions ?
Good morning, Mister Nightmare Pv Angel J. Lewellyn et Eleana
Quitter la Faille du Néant ? Potentiellement impossible. Pourtant, c’est de son plein gré que Zohéir est venu se réfugier en ce lieu sombre et déserté de toute vie… Ou pas. C’est alors qu’il suivra en cachette une jeune vampire, tentant tant bien que mal de sortit d’ici, et qu’il retrouvera Eleana, la Filante qu’il a appris à connaître, dans une conversation des plus divertissante, à son goût. Entre le sarcasme d’Eleana et l’arrogance de la vampire, pas de quoi s’ennuyer.
« On ne joue pas avec le feu ! » Pv Liam
Zohéir a toujours aimé la mer. Etrangement, cet endroit l’inspire beaucoup. Après avoir commis un meurtre étrange, il s’y rend donc avec l’espoir de trouver un peu de calme et de sérénité. Là-bas, près de la côte, le misanthrope fait la brusque rencontre d’un homme dont il ignorera le nom mais qui se nomme en réalité Liam Fire. Nécrosoris, sans que le sache Zohéir, un combat va s’en suivre entre eux, et le jeune elfe finira par avoir l’avantage. Mais comment réagira Liam suite à sa défaite ?
Une rue + Une Pas-douée + Quatre passants = Un carnage Pv Amaya, Eleana, Nunnally Hashita et Spleen Mash
Alors que Zohéir et Eleana tentent une nuit de quitter Méséria, ils tombent nez à nez avec une jeune femme qui s’obstine à décrocher des affiches contre les Nécrosoris qui sont placardées sur un mur. Le seul hic, c’est que c’est elle qui vient juste de les coller. Dans l’incompréhension, une elfe arrive aussi, suivit d’un homme. Une conversation alors s’engage.
• Suspendus :
Les Etrangers à Méséria Pv Lune d’Azur, Alcro et Sarah Flyn
Sarah et Zohéir se rendent au palais de Méséria, la jeune animux désirant obtenir des informations sur ses parents ou sur des membres de sa famille, et voulant réaliser son rêve. Mais la rencontre implicite avec Lune d’Azur, tenant à garder l’anonymat sur sa personne, et Alcro, le cousin de Sarah, ne se fera pas autour d’une tasse de thé. Non, les soldats envoyés par l’oncle de Lune d’Azur n’apportent pas le sucre et les petits gâteaux.
Le Sang qui Souillait la Côte Pv Dastan
Stersa, la cité portuaire, accueille Zohéir, venu commettre quelques meurtres pour se remplir les poches. Mais un témoin gênant est spectateur de ce spectacle sanglant. Un sorcier du nom de Dastan. Qu’a-t-il en tête ?
Be Safe Pv June Fire
Zohéir, chargé de tuer quatre gamins à Gablod, exécute sa tâche mais ne s’attend pas à bousculer en s’échappant une jeune vampire du nom de June. Intriguée par cette adolescente qui ne prend pas peur devant son carnage, le misanthrope conduira June sur les toits. Sa solitude est brisée.
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| Sujet: Re: † Zohéir X’enlil † Mar 17 Avr - 21:41 | |
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C’était fini. Tout était terminé. C’était la fin. La fin du rêve. Azëhyr sortit sur le balcon en claquant violemment la porte derrière lui, rageur. Il injuria sa femme, sa famille, tout Eséphia. Il en voulait au monde entier, aux astres, même aux insectes. Emplit de colère, il frappa de son poing la balustrade du balcon jusqu’à s’en faire saigner les doigts. Finalement, lorsque la douleur l’asservit, il se força à se calme. La rage découlant de l’erreur de sa femme s’estompa peu à peu. Il avait un fils.
« - Merde ! hurla-t-il. Putain ! Pourquoi le sort s’acharne-t-il ainsi sur moi ?! »
Un nuage. Un seul. Il traversa lentement le ciel azur et dissimula durant quelques secondes le pâle soleil qui illuminait la prairie. Ses rayons vinrent ricocher sur la surface du lac, limpide. Un oiseau chanta. Son sifflement mélodieux parvint jusqu’aux oreilles du jeune garçon, assit en tailleur sur le toit de fortune de la cabane. Il observait l’eau claire pas un seul instant troublée et ses yeux se perdaient dans les profondeurs attirantes des abysses perdues. Un petit arc-en-ciel se dessina sur la surface, dansant avec les rayons du soleil. L’enfant pencha la tête sur le côté. L’oiseau s’était brusquement tu. Un silence pesant s’était installé. Durant un instant, il subsista, comme irréel. Puis le volatile reprit son chant de plus belle, sur une note plus joyeuse. Un semblait heureux, étrangement calme malgré sa faible position dans la chaîne alimentaire. En avait-il conscience ? Peut-être que oui, peut-être que non. Sa mélodie se perdit dans la forêt environnante, résonnant longuement entre les arbres centenaires. Le jeune garçon se pencha un peu et dévisagea son reflet sur l’eau limpide. Des cheveux noirs de jais en bataille et deux yeux bleu profond, perçant. La commissure de ses lèvres se souleva en un pauvre sourire désabusé. L’enfant finit par sauter au sol et retomba agilement sur ses pieds. Il s’accroupit sur la rive du lac et plongea ses mains en coupole dans l’eau avant de les porter à sa bouche et de boire le liquide froid. Des anneaux identiques se propagèrent sur la surface, semblant ne jamais s’arrêter. La sérénité avait été troublée. Puis le jeune garçon, qui se trouvait être un elfe, remonta tant bien que mal sur la petite cabane de taule. Il délogea au passage un oiseau qui s’était installé pour entamer son chant. Une fois debout sur le toit bringuebalant, l’enfant leva les yeux au ciel, la main en civière et les yeux plissés sous le soleil. Le nuage avait disparu.
Le jeune garcon ferma ses yeux bleus. Une larme roula lentement sur sa joue, qu’il ne prit pas la peine d’essuyer. Les cris lui parvinrent, indistincts mais bien réels. Des injures vociférées, des menaces hurlées. Des regards de travers. Des coups. L’elfe était adossé au mur de sa chambre, ses jambes repliées contre son torse et ses bras les entourant. Il attendait. Patiemment, il ne bougeait pas. Il se sentait très inutile, à sa place, lâche aussi, dans sa chambre. Il aurait voulu être en bas avec ses parents et tenter de les empêcher de se disputer. Il aurait voulu prendre courageusement la défense de sa mère contre la furie de son père. Il aurait voulu tout faire changer, s’inscrire une fois pour toute dans cette colère sans faille. À la place, il restait caché dans sa chambre, derrière sa commode de bois. Il savait très bien de quoi était capable son père. Il l’avait vu maintes fois lever la main sur sa mère pour telle ou telle raison, et il connaissait parfaitement sa colère sans limite. Le jeune garçon se demanda subitement s’il serait comme cela plus tard. Agressif, arrogant. Il ne voulait pas être le modèle de son père, le stéréotype de cet énergumène bourru et belliqueux. Pourtant, il n’arrivait pas à le haïr. Il ne le comprenait pas, tout simplement. Mais ce soir-là, les coups s’étaient faits plus violents, et les hurlements plus plaintifs. Il entendait sa mère geindre à l’étage d’en bas, parfois supplier son père d’arrêter. Des bruits de verres que l’on brise, de chaises que l’on envoi valdinguer à travers la pièce. Presque tous les soirs, c’était la même chose. Toujours une telle violence aussi bien dans les coups que dans les mots. Les paroles acides qui transperçaient jusqu’à l’âme. Et le jeune garçon savait très bien pourquoi sa mère endurait cela chaque jour, depuis des années. C’était pour lui. Un nouveau coup, plus violent que les autres. Un hurlement de douleur. Puis le silence. Lourd, pesant. Une goutte de sueur perla sur le front de l’enfant. Les larmes creusaient un sillon sur ses joues. Jamais les disputes ne se terminaient de la sorte, aussi brusquement. D’habitude, c’était son père qui quittait la maison en claquant violemment la porte pour aller se saouler à la taverne du village. Ou alors sa mère qui s’enfermait à double-tour dans la salle de bain et qui ne ressortait que le lendemain matin. Puis la vie recommençait comme si rien ne s’était produit, avant de basculer de nouveau dans une dispute très peu de temps après. Le jeune garçon sortit de sa cachette et se releva, les jambes tremblantes de peur. Il avança en catimini jusqu’à sa porte et posa l’oreille contre la serrure. Rien. Aucun bruit. Puis le son d’une respiration saccadée et paniquée lui parvint, presque inaudible. L'enfant ouvrit lentement et prudemment la porte, reniflant tant les larmes coulaient sur ses joues, et quitta la chambre pour se diriger vers les escaliers.
La scène qui s’offrit au jeune garcon lorsqu’il arriva au rez-de-chaussée resta à jamais gravé dans sa mémoire : sa mère, un couteau ensanglanté à la main, les mains tremblantes, agenouillée près du cadavre de son père, sauvagement poignardé à plusieurs reprises à la poitrine. L’elfe se figea. Seules ses larmes continuèrent de glisser lentement sur ses joues. Ses yeux rougis le piquaient. Pourtant, malgré la scène qui s’offrait à lui, sa mère en pleurs tenant le visage de son mari dans ses mains ensanglantées, l’enfant n’arrivait pas à regretter son père. Il avait beau le vouloir de tout son cœur, de toute son âme, aucune once de regret ne voilait son esprit. Sa mère ne jeta pas un regard à son fils, laissant échapper le couteau meurtrier. Le jeune garçon s’approcha lentement du corps de son défunt père, à genoux. Il se demande intérieurement ce qui allait bien pouvoir se passer maintenant. Sa mère allait-elle être arrêtée par les autorités ? Être tuée ? Et lui, qu’allait-il devenir sans personne pour l’aider ? « Papa… » souffla-t-il entre deux sanglots. Au fond, il l’avait aimé son père. Malgré son arrogance, son agressivité, sa paresse et sa colère. Il l’avait aimé. Sa mère finit par agripper le cadavre par les bras et le tira hors du salon où ils se trouvaient. L’enfant perçut le grincement si significatif de la porte de la cave lorsqu’elle s’ouvre. Puis de nouveau, aucun bruit. Dans la cave, sa mère sortit de la réserve des fagots de bois et les disposa autour du corps. Elle craqua une allumette et resta tout le reste de la nuit assise près des flammes, à regarder son mari être définitivement emporté dans le monde des morts. Elle ne comptait rien dire aux autres villageois, mimant que le père si colérique avait fini par craquer et s’en était allé dans un autre village, bien loin d’ici, et que personne ne le reverrait plus jamais. Elle pourrait aussi faire croire qu’il avait enfin trouvé un travail, plutôt bien payé, et qu’il était parti exercer sa profession dans une cité reculée ou très éloignée. Lorsque le soleil perça l’obscurité de la nuit, la femme quitta la cave et vint dans la salle de bain pour laver ses mains pleines de sang. Le jeune garçon apparut sur le pas de la porte, les mains tremblantes de peur. Sa mère ne prit d’abord pas attention à lui. Elle essuya ses mains sur la serviette blanche qui se tâcha de rouge et la jeta au fond d’une poubelle, perdue entre les ordures ménagères. Puis elle lâcha simplement, alors que le jour se levait :
« - Retourne te coucher, Zohéir. Tu n’as pas dormi longtemps cette nuit. Et oublis ce qui s’est passé hier soir, s’il-te-plaît. Dis-toi que ce n’était qu’un mauvais cauchemar. »
Pourtant, ce mauvais cauchemar semblait si réel. Et il l’était, sans que le dénommé Zohéir ne veuille se l’avouer. La vie continua donc comme à l’accoutumé, à la seule différence que son père ne rentrait plus tard le soir, que les disputes, qu’elles soient violentes ou non, n’avaient plus lieu d’être et qu’une infernale odeur de sang séché et de brûlé hantait la cave. Plus d’un mois s’écoula ainsi, dans le mime de l’ignorance et de la paix. Etrangement, le jeune garçon oublia très vite son père, comme si rien de s’était produit. Comme si tout n’avait été qu’un mauvais cauchemar. Un jour, alors que Zohéir aidait sa mère à préparer le déjeuner en épluchant maladroitement des carottes, il aperçut par la fenêtre les autres enfants du village courir jusqu’à la forêt. Depuis la mort de son père, l’elfe passait beaucoup plus de temps avec les autres, bien qu’il garde une certaine distance de sécurité entre eux, allez savoir pourquoi. Il interrogea sa mère du regard et celle-ci acquiesça à contre cœur. Zohéir sortit en trombe de la maison et s’élança sur les traces de ses camarades de jeu. À l’âge de 5 000 ans, il était le bleu du groupe, mais personne ne lui faisait remarquer ou l’enquiquinait pour cela. En réalité, personne ne faisait attention au jeune garçon. Il était comme effacé, dans sa bulle, son monde à lui. Personne ne venait lui chercher des noises, et il ne cherchait des noises à personne. C’était ainsi, c’était un fait. Cette mascarade aurait pu durer encore des années ainsi, si ce jour-là, les enfants du village n’étaient pas allés perfectionner leur cabane dans la forêt d’à côté. Habituellement, Zohéir n’aidait pas ses camarades à construire leur cabane. Il passait plus de temps sur le toit de la case bringuebalante à observer le lac limpide plutôt qu’avec les autres. Mais de temps à autre, comme ce jour-là, le jeune garçon se prenait au jeu et cherchait inlassablement du bois pour construire sa cabane à lui. C’était ainsi, tous les enfants du village le faisaient. Chercher, construire, perfectionner. Et celui qui possédait la plus grande cabane ou la plus huppée était comme « respecté » des autres. C’était ainsi. Mais ce jour-là, ce n’était pas une journée comme les autres. Mina était là. Mina… C’était cette fille-là, celle qui se salie les mains, celle qui reste la plus courageuse des filles du village, celle qui chasse comme un homme et tire à l’arc comme une déesse. Celle qui faisait battre le cœur de Zohéir. Bon, ok, à 5 000 ans, ce n’était pas un amour prit au sérieux. Mais certains enfants, à cet âge-là, tombent bien amoureux de leurs parents, et bien le jeune garçon était tombé amoureux de Mina. Cette dernière l’ignorait, ou plutôt faisait semblant de ne pas le savoir. Et c’était une des seules personnes qui parlait à Zohéir. Oui, parce que les autres l’évitait, le jeune elfe. Déjà à cet âge-là, les autres le pensaient pas très normal, même s’ils ne lui faisaient pas remarquer. Tout en cherchant les plus longs bâtons possibles pour sa cabane, le jeune garçon jetait quelques coups d’œil par-dessus son épaule pour observer Mina, ses longs cheveux bruns et ses yeux noisettes en amande. Ce qui fit bien rire les plus grands du groupe, mais Zohéir les ignorait royalement. Jusqu’à ce qu’un des gamins s’exclame triomphalement :
« - Et les gars ! Venez voir ce que j’ai trouvé ! »
Tous accoururent, y compris Zohéir, curieux et impatient de savoir ce qu’avait déniché leur camarade. C’était un poignard. À la lame effilée et à la garde en forme de serpent, couverte de mousse. L’arme avait beau être ancienne, elle était fascinante. La lame était aussi noire que du charbon et plus tranchante que n’importe qu’elle épée, d’après sa finesse et sa pointe menaçante. Un des plus grands enfants voulut s’emparer du poignard mais le gamin rouspéta.
« - C’est moi qui l’aie trouvé, c’est moi qui le garde ! »
Ce fut à cet instant que tout dégénéra. Tous se disputèrent la dague. Petits, grands, filles, garçons. Certains usaient même d’arguments loufoques pour pouvoir s’en emparer. Le poignard passa de mains en mains, tomba plusieurs fois au sol, et ainsi de suite. Jusqu’au moment où se fut Zohéir qui s’en empara. Il n’avait jamais tenu d’arme de sa vie, sauf peut-être les couteaux de cuisines de sa mère, et le contact avec le métal froid le fit frissonner. Il se rappela presque avec effroi le couteau ensanglanté que tenait sa mère un mois plus tôt, lors du meurtre de son père.
« - Donne-moi ça, gamin, ordonna le plus âgé de la bande. »
Zohéir recula d’un pas. Il savait très bien qu’il ne faisait pas le poids contre cet adolescent-là, mais il s’en fichait. Lui, ce qu’il voulait, c’était garder la dague pour lui. Comme tous. Le grand s’avança dangereusement du jeune elfe, bien décidé à récupérer l’arme. Mina observait la scène, effrayée, et tous les autres enfants retenaient leur souffle. Zohéir recula encore et finit par heurter un arbre derrière lui. L’autre le plaqua contre l’arbre et tenta de s’emparer du poignard mais le jeune elfe se débattit comme un beau diable et effleura le bras du grand avec la lame, involontairement. Le sang de ce dernier imprégna sa manche et le grand fusilla l’enfant du regard, plein de haine.
« - Petit merdeux ! cracha-t-il. »
Il plaqua de nouveau Zohéir contre l’arbre et tenta encore de lui récupérer le poignard. Le jeune elfe se débattit et l’autre finit par le frapper. Alors que Mina s’approchait pour intervenir, Zohéir, plus par colère que par instinct de défense, fendit l’air de la dague. Et il poignarda Mina. Le temps sembla s’arrêter, tous les enfants retinrent leur souffle, la nature s’était tue. La jeune fille baissa lentement la tête sur l’arme plantée dans sa poitrine, et s’écroula au sol. Elle était morte. Zohéir dévisagea le poignard ensanglanté qu’il tenait toujours. Il ne comprenait plus rien, il était à la fois terrorisé et extasié par le meurtre qu’il venait de commettre. Il s’enfuit. Dans son esprit ne résonna qu’une plainte qui lui répétait inlassablement : « En la tuant, tu es mort avec elle. »
La nuit tomba si vite. L’obscurité se saisit de la forêt et la lune remplaça le règne du soleil et le ciel se para de mille et une étoiles. Une fine brise balaya la cime des arbres et une chouette hulula quelques instants. Les grillons commencèrent en cœur leur chant mélancolique tandis que le vent s’obstinait à déloger les feuilles mortes des arbres. Des nuages vinrent voiler la lune et la forêt sombra dans une obscurité tenace. Puis ils se dissipèrent aussi vite qu’ils étaient apparus. Il semblait que le temps s’était subitement arrêté, comme en train de retenir son souffle. La brise faisait ployer l’herbe des clairières où les rayons lunaires venaient se refléter. Puis au milieu de l’obscurité se distingua des points lumineux. De plus en plus proches, de plus en plus denses. Les hommes du village étaient encore à sa recherche. Cela faisait plus de quatre heures qu’ils traquaient Zohéir dans cette forêt touffue, sans le moindre signe du fugitif. Ils vociféraient des ordres et des injures à qui-mieux-mieux, réveillant ainsi les innocents animaux tapis dans les fourrés. Ils balayaient les moindres recoins sombres de leurs torches enflammées, bien décidé à capturer le gamin qui avait tué Mina. Lorsque les autres enfants étaient rentrés au village en courant et en hurlant, les yeux baignés de larmes et les jambes tremblantes, les adultes avaient tout de suite comprit que quelque chose de grave s’étaient produit. Mais à ce point-là… Le fait que ce soit Zohéir fautif ne les avait pas étonné le moins du monde, et ils s’étaient tous lancés à sa poursuite, à part la mère du jeune elfe et les parents de Mina qui pleuraient de toutes les larmes de leur corps le meurtre de leur unique fille. Les plus robustes des enfants avaient fini par ravaler leur dégoût et ramener le corps de l’adolescente à ses parents. Zohéir se recroquevilla davantage. Il était dissimulé derrière un buisson de ronce, les yeux fermés et les dents serrées. Il ne pleurait pas. Jamais plus il ne pleurerait, il se l’était promis. Il observa ses mains, conscient que c’était d’elles qu’était morte Mina. Mina… Il n’arrivait pas non plus à la regretter, tout comme son père. Il avait presque apprécié le contact avec le métal froid que lui avait conféré le court instant où il avait poignardé la jeune fille. À cet instant précis, alors que les hurlements des villageois retentissaient dans la forêt, alors que tout le monde de Zohéir venait de basculer, le jeune elfe se jura de ne plus parler. Juste écouter. Ecouter la plainte de la vie qui s’écouler. Ecouter les oiseaux avant qu’ils ne s’envolent. Ecouter la voix qu’il n’aurait plus.
Le lendemain matin, les villageois cessèrent les recherches, conscients que cela ne servirait plus à rien. Ils avaient échoué. Tous. Malgré tout, ils envoyèrent un émissaire à la cité la plus proche pour prévenir les autorités qu’un gamin criminel se baladait en liberté dans la forêt près d’ici depuis une journée. Ils ne furent pas pris au sérieux mais au moins, ils avaient donné l’alerte. Ils ne seraient plus tenus pour responsables, c’était déjà ça. Zohéir n’avait pas dormi de la nuit. La peur le rongeait un peu plus à chaque instant. Il se mordait les doigts pour ne pas hurler sa détresse. Dans son esprit se frayait lentement et douloureusement le chemin de la mort, l’incitant à regarder en face et accepter le meurtre qu’il venait de commettre. Longtemps durant la nuit, l’enfant avait hésité à se livrer aux villageois, qui l’auraient peut-être tué. Puis il avait renoncé, il n’était pas assez courageux pour cela. Pas encore. Et était-il le seul fautif ? N’était-ce pas un accident toute cette histoire ? Personne ne voudrait le croire s’il sortait cet argument-là. Vers midi, lorsque le soleil fut à son zénith, Zohéir comprit que les villageois avaient abandonné les recherches et sortit prudemment de sa cachette de fortune. Il se glissa entre les arbres, telle une ombre, cherchant des yeux le moindre signe de vie ou d’eau. Il avait faim. Il avait soif. Il était fatigué. Il était désespéré. Bref, il n’était pas en forme. Mais plus que tout, il était perdu. Et en étant perdu, il ne savait ni où aller, ni où trouver des vivres et de l’eau. Il se mit quelque peu à paniqué. Et s’il mourrait ici ? Maintenant ? Il se mit à courir, trébuchant sur des racines surélevées, se relevant avec peine et repartant de plus belle. Il fallait qu’il quitte la forêt. À tout prix. De la lande, il pourrait facilement trouver une ville où se réfugier. Mais si les villageois avaient prévenus les autorités ? Zohéir se laisse tomber à genoux, arasé. Il enfouit sa tête dans ses mains et ses épaules se secouèrent irrégulièrement. Pourtant, il ne pleurait pas. Il gémissait faiblement, laissant sa détresse quitter son corps. Puis il se laissa tomber au sol, lourdement. Et il attendit. S'il était contraint de mourir ici, autant le faire maintenant. Il ferma les yeux. Puis brusquement, le tirant de son envie suicidaire, un coup de feu retentit. Des oiseaux s’envolèrent en piaillant. Zohéir se releva à la hâte et jeta un regard circulaire, cherchant d’où pouvait provenir ce tir. Une silhouette sombre se dessina dans son champ de vision, indistinctes. Le jeune elfe distingua la crosse d’un fusil et écarquilla les yeux. Un chasseur ? Non, des chasseurs. Deux autres silhouettes se dessinèrent derrière la première. L’enfant s’avança en catimini. Mais alors qu’il n’était qu’à un ou deux mètres des trois hommes bourrus tenant tous une arme, une poigne de fer se referma sur son épaule. Zohéir poussa un cri de peur en se retournant mais une énorme main se plaqua sur sa bouche. Le jeune elfe eut juste le temps de dévisager son agresseur : un homme qui lui semblait immense, peut-être un elfe lui aussi. Il était si musclé qu’il ressemblait davantage à une armoire à glace qu’à un être humain. Ses épaules étaient larges et sa tête très carré, aux yeux bleu clair. Chose frappante, il était totalement chauve. Chose pas rassurante, il tenait un gros couteau dans sa main droite. Puis il assomma l’enfant avec sa crosse et tout devint noir.
Zohéir ouvrit lentement les yeux, aveuglé par la lumière filtrant difficilement au travers la voute feuille des arbres de la forêt. Dans son champ de vision limité se dessina quatre imposantes silhouettes. L’enfant sursauta et voulut s’enfuir mais des liens entravaient ses poignets et ses chevilles. Il aurait pu hurler au secours, lancer des injures -oui, il en connaissait beaucoup, malgré son jeune âge. Sa mère et son père, durant leurs disputes, s’en balançaient des tonnes à la figure, plus imaginatives les unes que les autres- mais il ne fit rien de tel. Il se tut. Il avait juré de ne plus jamais parler, il était désormais muet comme une carpe. Un des quatre hommes bourrus s’avança et s’agenouilla au niveau du gamin, adossé contre un gros arbre. Il le dévisagea longuement et dit quelque chose à ses compagnons que Zohéir ne comprit pas. Il parlait une langue étrange, aux syllabes saccadées. Peut-être n’arrivait-il simplement pas à articuler, voilà pourquoi l’enfant pensait à une autre langue. En tous les cas, les trois autres le comprirent et hochèrent pensivement la tête. Un autre prit la parole, puis encore un autre, et le débat s’éternisa encore plusieurs minutes. Puis finalement, un des hommes chargea le jeune garçon sur son dos et tous les quatre repartirent. Les heures passèrent ainsi, puis les jours. Au début, Zohéir se débattait comme un beau diable mais il finit par renoncer à s’évader en s’avouant qu’il ne faisait pas le poids contre ses ennemis. Ces derniers voyageaient aussi bien de jour comme de nuit, ne s’arrêtant que rarement pour manger et boire, parfois pour dormir quelques minutes. Ils semblaient infatigable, pas réels. L’enfant ne sut jamais où ces énergumènes le conduisaient. Mais peut-être qu’il s’en fichait, finalement. Les quatre hommes parlaient peu, très peu. Un silence de mort s’installa donc entre eux durant le voyage, qui ne dura pas moins de trois semaines. Trois semaines en forêt. Puis un jour, la plaine s’offrit à eux. Immense, elle s’étendait à perte de vue. Ã l’horizon, le soleil se levait encore. Zohéir en resta bouche bée. « Comme c’est beau… » pensa-t-il. Il n’y avait aucun nuage dans le ciel, juste du bleu infini. Mais les quatre hommes ne s’attardèrent pas et reprirent la route. Pour aller où ? C’était une excellente question. Mais depuis qu’ils avaient atteint la plaine, le jeune elfe n’était plus porté et était contraint de marcher comme les autres les interminables kilomètres. Les pauses se faisaient par contre plus fréquentes, et les hommes allèrent jusqu’à dormir des nuits entières, parfois. Zohéir ne ressentait pas la fatigue lorsqu’il était porté, il se reposait sur le dos des armoires à glace. Mais maintenant qu’il marchait aussi, dormir lui faisait le plus grand bien. Le jeune garçon comprit vite pourquoi ce brusque changement de comportement. La forêt pouvait être signe de danger, receler des ennemis. Que dans la plaine, tout semblait plus ouvert, plus clair. Il était possible de voir arriver les potentiels assaillants à des dizaines de miles de là. Mais si les quatre hommes étaient si prudents, c’était qu’ils craignaient quelque chose. Mais quoi ? Etaient-ils des sortes de criminels ? L’enfant avait longtemps imaginé qu’ils étaient des soldats qui avaient reçu l’ordre de le capturer pour le meurtre qu’il avait commis à son village. Mais cette proposition s’était vite dissipée car la ville la plus proche ne se trouvait pas à trois semaines de marche.
Un soir, alors que les quatre hommes avaient allumé un feu de camp dans la plaine et terminaient de manger le repas frugal avant d’aller dormir, Zohéir décida de s’échapper cette nuit. Il ne quitta pas des yeux ses ennemis, bien décidé à s’évader dans quelques heures, lorsque tous dormaient à point fermé. Car la nuit, aucun d’eux ne pensait à surveiller l’enfant. Le pensant sûrement inoffensif. Ils avaient tort. Une fois de plus, s’ils étaient envoyés pour capturer le jeune garçon, ils ne l’auraient pas laissé sans surveillance en sachant bien qu’il avait déjà tué quelqu’un et qu’il pouvait se montrer potentiellement dangereux. Une heure à peu près après que le feu de camp se soit éteint, Zohéir ouvrit les yeux, qui étincelèrent dans la nuit noire. Les rayons lunaires ricochaient sur les brindilles de la plaine. Le jeune garçon se releva avec peine, toujours pieds et poings liés. Il s’avança difficilement en sautillant jusqu’à la besace d’un des hommes et passa ses mains devant lui. Il fouillant ensuite discrètement dans la sacoche et en ressorti le poignard au pommeau en forme de serpent que ses ennemis lui avaient confisqué. Il trancha rapidement ses liens et glissa l’arme à sa ceinture, conscient qu’elle lui resservirait sûrement à l’avenir. Mais à peine tenta-t-il de se glisser hors du camp, que quelqu’un l’agrippa par le col et le souleva de terre. Zohéir se débattit tandis que son ennemi le retournait vers lui. L’enfant dégaina le poignard et frappa son assaillant. La lame fendit l’air et trancha un œil de l’homme, qui hurla de douleur en relâchant sa prise. Le jeune garçon retomba au sol et voulut frapper de nouveau mais son ennemi dégaina une épée effilée et contra son attaque. Le crissement des lames s’entrechoquant réveilla les autres armoires à glace. Mais Zohéir avait l’avantage d’être debout, et son ennemi la faiblesse d’être dos à terre. L’enfant n’eut qu’à poser le pied sur le poignet de l’homme tenant le sabre et lui trancha la gorge sans hésiter. Sans aucun remord. Une fois de plus, ce sentiment de plaisance l’envahit. C’était frustrant. L’enfant recula, quelque peu déstabilisé et choqué par le nouveau meurtre qu’il venait de commettre. L’homme ne s’attendait pas à une riposte du jeune garçon, voilà pourquoi il n’avait pu contrer une nouvelle fois l’attaque. Mais en même temps, comment s’attendre à ce qu’un gamin de 5 000 ans vous tue ? C’était, à première vue, tout bonnement impensable. Zohéir ne tenta même pas de se débattre lorsque les autres hommes le plaquèrent au sol et lui lièrent de nouveau les mains dans le dos et les chevilles. Ils lui bandèrent aussi rudement les yeux pour éviter toute nouvelle fuite. On n’est jamais trop prudent, disait-on. Une des armoires à glace vociféra quelque chose à ses compagnons, un autre grogna quelques mots inaudibles, et ainsi de suite. L’enfant savait qu’il parlait de lui, de s’il fallait le tuer ou pas. Apparemment, ils ne semblaient pas tous d’accord. Pour qu’elle raison ? Mystère. Après tout, en tuant un des leurs, Zohéir avait en quelque sorte signé son arrêt de mort. Mais ces hommes étaient aussi les responsables. S’il ne l’avait pas capturé avant, rien de tout cela ne serait arrivé et l’enfant serait mort en paix dans la forêt sans que personne ne se doute de rien. Au bout du compte, le lendemain matin, la marche reprit. Le jeune garçon était toujours vivant mais savait bien qu’il n’en avait plus pour très longtemps.
Un matin, ils arrivèrent enfin, après plus d’un mois de marche, à un petit camp. Mais étrangement, il ne s’agissait pas d’un campement militaire. Très peu de tentes, juste des cages. Et en son centre, un immense cratère qui plongeait sous la terre. Un camp d’esclaves. Zohéir frissonna après avoir fait cette déduction. C’était donc pour cela que les brigands ne l’avaient pas tuer. Pour le vendre. Un frisson glacé remonta dans son dos. Il n’aurait jamais imaginé, même dans ses pires cauchemars, devenir esclave un jour. Pourtant, c’était bien ce qui était en train de se produire. Mais ne serait-il pas mieux ici que dans un village où il avait déjà tué ? Rien ne pouvait être pire que la mort, d’après lui. Absolument rien. Il avait tort. Des mouettes criardes virevoltaient gracieusement dans l’âtre des nuages s’amoncelant dans le ciel. Ils s’obstinaient inlassablement à voiler le soleil. Un vent froid balayait le camp, chargé d’odeurs marines et de sel. Ils ne se trouvaient plus très loin de la mer, tout le démontrait. En particulier cette charrette de pêcheurs rentrant dans le camp et ramenant du poisson dans son large filet. Elle frôla les nouveaux venus et Zohéir la dévisagea jusqu’à ce qu’un des trois hommes le pousse dans le dos pour le faire avancer. Sans qu’il ne s’en rende vraiment compte ou tente de les stopper, les larmes se mirent à couler sur ses joues crasseuses. Ils stoppèrent devant une tente et une des armoires à glace y pénétra sans hésiter. L’attente fut longue et de dehors, l’enfant percevait quelques mots, certains morceaux de phrases. Il comprit qu’ils parlaient d’argent, de lui et de mine. Ce fut tout ce qu’il réussit à capter de la discussion qui se perpétuait à l’intérieur de la tente. Puis finalement, le brigand ressortit, suivit d’un autre homme, plus svelte, plus élégant dans son ample costume de soirée. Il semblait tout droit sorti d’un film d’espionnage, avec sa large ceinture de cuir où reposait une dizaine de couteaux en tout genre. Ses cheveux courts et bruns étaient sagement peignés et parfaitement lissés. Ce qui attira d’autant plus l’attention de Zohéir fut ses deux yeux ambrés et l’affreuse cicatrice balafrant l’un d’eux. Le jeune garçon apprendra par la suite qu’il s’agissait du directeur de la mine. Celui qui se chargeait des achats et des ventes des esclaves y travaillant, ainsi que du commerce de la pierre extraite. L’homme en costume cravate fit signe à un des gardes en armure encadrant la tente et celui-ci se saisit de Zohéir. L’enfant se débattit rageusement et frappa avec ses mains liées le nez du soldat. Un autre vint l’aider à trainer le jeune garçon dans une des cages. Ils le précipitèrent à l’intérieur et refermèrent derrière lui. Le jeune garçon se précipita sur les barreaux et les frappa de ses poings, en vain. Rien à faire, il était prisonnier.
« - Ne te fatigue pas aussi connement, lâcha un adolescent d’une quinzaine d’années derrière le jeune elfe. Une fois à la mine, on ne repart pas. »
Zohéir ne lui adressa même pas un regard et se laissa glisser le longs des barreaux jusqu’au sol. Il s’assit, les genoux repliés vers son torse et ses bras les entourant. Puis il ne bougea plus. Il n’était pas seul dans sa cage. En tout, ils étaient trois. Lui, l’adolescent qui lui avait adressé la parole et un adulte à la barbe proéminant qui buvait sa bière plus qu’il ne parlait. Oui, les adultes, seulement les hommes, avaient droit à deux bières par semaine. L’adolescent parlait beaucoup, lui. Il racontait sa vie. C’était triste de savoir à quel point ils étaient tous tombés si bas. Le jeune homme avait en réalité 16 013 ans, et se nommait Ben. Il était un animux perroquet. Héhé. Ironie ? Non, c’était bien la vérité. L’adolescent fit une démonstration de ses pouvoirs à ses compagnons de cage plus d’une fois. Mais en dehors de la cellule, il était continuellement avec une chaîne à la cheville, pour éviter qu’il ne s’envole et ne s’échappe. L’autre homme se nommait Reck. Il ne parlait pas beaucoup, seulement lorsque le sujet de Ben l’intéressait, et il ronflait la nuit. C’était très désagréable.
Les jours passèrent. Puis les mois. Puis une année entière. Puis deux. Trois. Zohéir apprit très vite à vivre au camp. Les enfants et les adolescents comme lui et Ben travaillaient treize heures par jours, tandis que les adultes comme Reck travaillaient quinze heures. Le travail était écrasant. Plus le temps passait, plus le jeune garçon se demandait s’il survivrait au lendemain. Le boulot se faisait dans la mine pour tout le monde. Les trois cents esclaves étaient répartis sur vingt et une faction. Le principe était simple : plus on ramenait de tonnes de pierres en une journée, plus on était nourri le soir. La vie était dure. Zohéir passa trois ans au camp, à travailler comme un dératé. Mais en dehors des heures de travail, il n’y avait rien à faire. À part manger. Et vu la frugalité du repas, cela passait vite. Ce fut durant ces temps-là que la folie de l’enfant se développa le plus. Il n’était pas normal depuis toujours. C’était de naissance. Mais tout prit un tournant ce soir-là :
« - Dis-moi, Mi, que penses-tu qu’il y ait après la mort ? demanda pensivement Ben. »
Mi, était en fait un diminutif de « Mini » et le surnom que donnait l’adolescent à Zohéir. Il n’avait jamais su son nom, vu que l’enfant ne parlait plus depuis longtemps, mais ne lui avait jamais fait de commentaires sur son silence. Il était habitué à ce que personne ne lui réponde, alors il continua :
« - Ouais, je me disais aussi que tu ne pouvais pas te poser de telles questions. Mais figures-toi que je ne sais pas non plus la réponse, pour une fois. »
Toute la nuit, Zohéir ressassa cette question dans son esprit, sans jamais fermer l’œil. Il ne réussit qu’à en venir à la conclusion que la vie était quelque chose d’inutile, qu’elle ne méritait pas d’être vécue si c’était pour ensuite mourir si vite, et souvent si bêtement. Car les légendes étaient bien belles, avec leurs grands héros mourant divinement, après un combat acharné contre le méchant principal ou pour sauver la princesse et avec, le monde entier. Mais ce n’était que des histoires, des contes à dormir debout. Il n’y avait rien de vrai dans tout cela, juste de piètres mots. La réalité était tout autre. Les gens d’aujourd’hui mouraient de malheureuses maladies, d’assassinats, parfois, ou pendant la guerre. C’était lamentable. Zohéir n’était pas encore du genre suicidaire, mais trouva que mourir était une bonne solution pour le sortir de son pétrin.
C’était une après-midi comme les autres. Un soleil de plomb dardait ses rayons insupportables sur le camp. Pour toujours, Zohéir travaillait à la mine, au côté de Ben et Reck, sa bière dans une main et sa pioche dans l’autre. Le jeune garçon, âgé maintenant de 8 000 ans, n’avait pas dormit de la nuit. Il se reposait de moins en moins, comptant les secondes pour passer les temps. Il avait perdu foi en tout. En l’espoir. En la liberté. En la vérité. En le courage. Plus rien ne lui semblait réel. Il n’arrivait plus à penser correctement. Le dur labeur effaçait en lui toute trace d’humanité, ne laissant qu’un souffle de vent sempiternel, destiné à déserter son esprit pour l’éternité. Ce jour-là, donc, Zohéir ne semblait pas totalement ancré sur Eséphia, plutôt dans son subconscient. Il s’était brusquement arrêté de frapper la paroi rocheuse avec sa pioche, et son regard s’était perdu dans le vague. Dans le vide. Son outil glissa de ses mains et tomba sur le sol avec un bruit retentissant. Le jeune garçon passa sa main à sa ceinture et ferma les yeux. Le poignard. Il était toujours là, celui à la garde en forme de serpent. Zohéir ne l’avait jamais quitté, personne ne lui avait confisqué. Comme toujours, on le pensait inoffensif. Mais ils avaient tous tort. Tous. Un garde de la mine s’approcha de l’enfant et posa une main ferme sur son épaule.
« - Eh, toi, retourne au travail. Tu ne vas quand même pas soulever une émeute ? ricana-t-il. »
Certains esclaves raillèrent à leur tour. Personne ne prenait le jeune elfe au sérieux. Et c’était peut-être mieux pour lui. D’un geste vif et avec une rapidité que personne ne lui aurait cru, Zohéir dégaina son poignard et frappa au cœur le soldat. Celui-ci mourut sur le coup en lâchant un dernier râle, le cadavre tomba lourdement au sol. Avant que d’autres gardes puissent intervenir, l’enfant avait agrippé sa pioche et enfoncé le pieu dans la tête de son voisin, puis dans celle de Ben. Il n’oublierait jamais les yeux de son compagnon, blanc, dénué de toute vie. Pourtant, comme à chaque meurtre, il ne ressentait rien. Pas de pitié. Pas de peine. Pas de désespoir. L’espoir n’existait pas, de toute façon, se disait-il. Un garde entra dans le souterrain, et Zohéir lui envoya la pioche dans le torse. Le soldat mourut aussi instantanément que les autres. Certains esclaves reculèrent, d’autres se figèrent sur place. Le jeune elfe eut juste le temps de poignarder un dernier mineur que cinq gardes armés pénétrèrent dans la section et plaquèrent l’enfant au sol. Le jeune garçon tremblait de tous ses membres, les yeux vitreux. Il ne semblait pas connecté à Eséphia. Un filet de bave coulait d’entre ses lèvres. Un soldat l’assomma et tout devint noir.
Les secondes s’écoulaient telles des heures. Le temps semblait remonter, griller les feux rouges de la vie. Faire d’incessants allers-retours, se moquant des gens. De tous ceux qui croient en la vie éternelle, en la réincarnation, en l’immortalité de l’âme. Et même les autres. Ceux qui se pensent innocents dans leur clôture d’esprit, ceux qui n’imaginent rien, qui pensent que tout est logique, que le rationalisme est de taille sur ce monde imparfait. Ceux qui zappaient inlassablement la vie, comme une simple chaîne de télévision. Ceux qui ne pensaient rien, qui regardaient l’existence s’écouler entre leurs doigts, qui observaient le temps dévaler sa pente inexorable. C’était très frustrant. Zohéir se trouvait dans une cellule exigüe, sombre, sans aucune fenêtre, avec une porte blindée. Un simple lavabo trônait dans un coin, inutile. Et un piètre et crasseux matelas servait de lit contre un mur. Le jeune elfe était adossé à la paroi de métal de la pièce, ses genoux repliés vers son torse et ses bras les entourant. Il avait le regard perdu dans le vide, comme toujours, les yeux écarquillés. Il fixait un point invisible dans le néant de la pièce. Ses mains tremblaient légèrement. Ses paupières clignaient de manière très irrégulière. Il était vêtu d’une chemise et d’un ample pantalon blanc cassé, pieds nus. Cela faisait 6 000 ans qu’il était ici. Dans cet hôpital psychiatrique. Pourtant, le souvenir du carnage à la mine d’esclaves était encore frai dans son esprit emplit de folie. Il était fou. Tous le disaient. Les médecins le pensaient psychopathe. C’était plausible, même fort probable. Ici, rien ne semblait réel. Les jours s’écoulaient, tous identiques. Les mêmes actions se perpétuaient chaque heure. Le monde n’était qu’un enchaînement de monotonie, une routine incessante que s’empare des esprits. Durant tout ce temps, Zohéir avait appris à ne plus croire en rien. L’espoir n’était que vent. Il avait aussi renié la fatigue et le sommeil. Il était devenu insomniaque. Il avait déjà tué, aussi. Plusieurs fois. À commencer par son compagnon de cellule, un foutu hypocondriaque. Puis continuant par deux infirmières et un garde. Finalement, après tout cela, on l’avait enfermé dans un secteur spécial, sous haute sécurité. On le droguait aussi, contre sa folie. On le manipulait, l’étudiait parfois. Puis un jour, sa mère était venue. Seule. Et Zohéir l’avait tué, juste avant de s’échapper. Les paroles résonnèrent dans son esprit : « En la tuant, tu es mort avec elle. »
Voici la sombre histoire de Zohéir X’enlil, l’elfe misanthrope fou. Après cela, n’oubliez pas de lever les yeux au ciel, on ne sait jamais, qui sait. Peut-être un jour finirez-vous par comprendre que l’espoir n’est que ce nuage, là, tout là haut. Et qu’il se dissipe aussi vite qu’il apparaît.
By Bro.
Premier, Il fait noir. Il a toujours fait noir ici. Ils m’ont enfermé, tu sais. Une pièce sans fenêtre, à jamais. Le sol est froid, les murs sont humides. Le temps efface les fantômes. C’est très frustrant de se sentir perdu dans un autre monde, crois-moi. Je sens le froid parcourir mon corps. Est-ce bientôt la fin ? Le début du néant ? Je n’ai pas abandonné, ne t’inquiètes pas. Mais c’est juste que je n’ai plus rien à quoi me raccrocher, plus aucune aide. J’ai l’impression que l’espoir s’est finalement complètement dissipé. Comme lorsqu’on efface la buée accumulée sur une vitre. Mais, si c’était moi, cette buée ? Si c’était moi qui risquait d’être effacé à tout moment par une main ou un mouchoir égaré ? J’ai peur, tu sais. J’ai peur de ce qu’ils vont faire de moi. J’ai peur de toi aussi. De moi, sans aucun doute. J’ai peur du néant qui m’enveloppe chaque jour un peu plus et qui finira par m’étouffer. J’ai peur à chaque fois que la porte de ma cellule s’ouvre et que l’ombre d’un des médecins se dessine sur le sol, toujours aussi froid. Il me gèle de l’intérieur, ce bâtard. Mais toi, tout ça, tu ne peux pas le comprendre n’est-ce pas ? Tu es le Premier, celui qu’on montre d’un doigt admiratif, qu’on encourage et que l’on guide. Tu n’as pas besoin d’imaginer le lendemain comme je le fais, en ayant bien en tête que c’est peut-être les dernières heures que je passe sur ce monde imparfait. Tu n’as pas froid, tu n’as pas peur, ou alors très peu. Mais tu n’es pas invincible, tu sais. Loin de là. Pardonne ma calligraphie de première année, mais je n’ai qu’un piètre crayon et une feuille de papier froissée pour t’écrire cette lettre. Ils ont peur de moi, tu sais. Tous autant qu’ils sont, sans exception. C’est pour cela qu’ils m’enferment ici. Ils n’aiment pas ce qu’ils ne comprennent pas. Et moi, je suis tellement illogique pour eux qu’ils doivent en avoir des crampes cérébrales. Mais je vais m’échapper. Bientôt. À toi,
Zohéir.
Seul, Je ne suis plus que l’ombre de moi-même. J’avance à reculons, je recule en avançant. Je divague. Je pense au lendemain, au soleil qui ne se lèvera peut-être pas au loin. J’imagine le monde si je n’existais pas. En quoi changerait-il ? En rien. Comme tous, je ne suis qu’une infime fourmi sur cette terre mimant l’utopie. Je me suis finalement échappé de l’hôpital. J’ai tué pour ça, mais j’ai finalement réussi. Quel jour sommes-nous ? En quelle année ? Je perds les notions du temps et de la vie. C’est à peine si je me souviens de mon âge. 14 000 ans ? Sûrement. Peu avant que je ne m’échappe, un des médecins est venu me voir en me disant d’un air mesquin : « Cela fait déjà 6 000 ans que tu es ici, tu tiendras encore combien de temps ? » Et j’étais entré à l’hôpital à l’âge de 8 000 ans. Bientôt, je ne saurais plus compter, ni lire. Je ne saurais plus écrire, ni comprendre. Je ne parle déjà plus, tu le sais déjà. Mais un jour, je ne saurais plus rien faire. Je serais une ombre, un fantôme errant inlassablement sur Eséphia. C’est tout. Un ancien souvenir. Non, même pas, qui sera là pour se souvenir d’un assassin pareil que moi ? Les médecins de l’hôpital ? Eux, je pense qu’ils sont plutôt ravis que j’aie déguerpi. Ils penseront peut-être un peu à moi en enterrant leurs semblables que j’ai égorgé pour m’échapper puis ils m’oublieront. Comme tous les autres. J’aimerai bien être poussière, revenir à la terre. Mais n’est-ce pas lâche de se suicider, insensé ? Il faut bien sûr du courage pour mettre fin à ses jours, mais la raison de ce geste n’est pas digne d’un couard ? J’ai envie de jouer aux billes. À toi,
Zohéir.
Routinier, J’ai besoin de musique dans les temps qui courent. J’ai besoin de notes, de mélodies, de longues litanies. Quelque chose qui puisse me faire quitter le monde sans réellement disparaître d’ici. J’ai besoin de me sentir vivant, tu comprends ? Sentir que la vie coule encore en moi. En ce moment même, je suis sur un toit. Perdu en plein cœur de Méséria. Un toit un peu bringuebalant, qui menace de s’effondrer à tout instant. Mais un toit toujours. Des tuiles négligemment alignées, comme celle de la maison familiale d’antan. Mais des tuiles toujours. Une cheminée qui crache parfois quelques nuages de fumée noirâtre, mais une cheminée tout de même. Qui remplit sa mission. Et moi, quelle est ma mission ? Jusqu’ici, je ne l’ai jamais su. Quand j’étais encore au village, je pensais que c’était de construire la plus belle cabane de bois de toute la forêt, que personne n’est jamais vu de sa vie. Maintenant, je suis perdu. Je ne sais plus. Je t’avais prévenu, j’oubli au fur et à mesure que le temps passe. Parler devient de plus en plus compliqué pour moi, je ne parvins qu’à aligner trois mots à la suite, et encore. Tu vois, je ne pourrais pas te lire cette lettre, même si j'en avais l’envie et la détermination. Ces mots ne sont d’ailleurs pas écrits sur une feuille de papier normale. Je les grave dans les tuiles du toit bringuebalant. Peut-être qu’un jour, quelqu’un d’autre que toi lira ces lignes, sourira en imaginant le fou qui a écrit cela et crachera dessus d’un air hautain et méprisant. Ou peut-être qu’un jour, cette maison sera détruite et il ne restera plus que poussière et cendres de mes mots. Le temps n’efface pas que la vie, il efface les mots aussi. Mais pas les maux. À toi,
Zohéir.
Dernier, J’ai encore tué. Cela m’amuse de plus en plus, j’ai l’impression. Je crois que je vais continuer, juste pour le plaisir de voir les autres souffrir autant que moi. C’est si plaisant. Moi, sadique ? Peut-être. Mais toi, tu es bien le Dernier, tu es très mal placé pour me critiquer. N’ai-je pas raison ? Tu es celui qui arrive toujours en retard, après la catastrophe, après la tempête. Tu n’es là que pour regarder filer la vie et le temps à une vitesse incroyable. Tu es inutile. Comme moi. Nous sommes deux inutiles sur ce monde, et nous ne sommes sûrement pas les seuls crois-moi. Ne sommes-nous pas tous un peu inutile au fond ? Un peu bon à rien, juste à observer ? Je me pose de plus en plus de question ces temps-ci. J’ai envie de savoir. J’ai envie de pouvoir dire « Je sais. » J’ai envie de regarder le monde d’un œil différent. Plus véritable, plus réaliste. Et j’ai envie de voyager. Plus que jamais, j’ai envie de parcourir le monde et de découvrir s’il est aussi pourri que ce que je pense de lui. Mais je m’attends au pire tout de même. Car si l’espoir n’existe plus, ne reste que les désillusions, non ? Si un jour tu t’ennuis, lève les yeux au ciel. Tu verras, c’est pratique pour se poser des questions. Les bonnes, en tous les cas. Oui, car je ne parle pas des questions du style : « Chérie, as-tu bien acheté le pain ce matin ? » Je pense que je vais arrêter d’écrire ces lettres, elles révèlent trop sur moi à mon goût. Je vais partir. Partir loin. Loin de tout. Loin du monde. Et j’ai décidé de ne plus essayer de parler désormais. Je suis resté muet trop longtemps, maintenant c’est trop tard à rattraper. Je vais me taire définitivement. Et j’ai remarqué une chose à l’instant où je te parle : mes mains tremblent. Au début, je trouvais cela marrant. Maintenant, je trouve cela frustrant. Adieu, mon unique ami. Je compte continuer dans la voie du meurtre, attendre et voir. Peut-être un jour, aurais-je l’honneur de te tuer, qui sait. Même si tu n’es que le fruit pur et simple de mon esprit tourmenté. Mais je commence à douter. À toi,
P.S. La maison au toit bringuebalant où j’avais écrit l’ancienne lettre a été détruite, comme prévu. Je te l’avais bien dit, le temps emporte tout.
Zohéir.
Dernière édition par Zohéir X'enlil le Mer 12 Sep - 6:46, édité 6 fois |
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| Sujet: Re: † Zohéir X’enlil † Mer 18 Avr - 4:55 | |
| Zohéir
La peinture glisse, ton corps en est couvert, Au milieu des fleurs de lys, les yeux grands ouverts, Les feuilles qui crissent, en tombant à terre ; L’herbe couleur anis, dans ta main tu serres, Un poignard pour le supplice, un couteau de guerre.
Observe la voute de feuilles, que le soleil transgresse, Tu restes à jamais seul, dans ce lit, cette paresse, Ton esprit en deuil, tu parais en pleine ivresse, Mais pourtant le linceul, autour de toi, ne laisse Aucune trace sur le seuil de ta vie qui cesse.
La mort t’éteint, te souffle comme une bougie, Elle a peint sur toi et les lys, les accalmies, Guettant le matin, tout comme le soir et la nuit, Elle attend que ta main soit à jamais refroidie, Et que tu sois enfin emporté par ta folie.
Un passé de tueur sanguinaire, un futur inexistant, Ne reste qu’un revolver, plaqué sur ta tempe, lent, Zèbre le ciel l’éclair lointain, qui emporte le temps, Celui des rires sans guerre, des sourires sans an, Et à jamais le revolver, qui défie le vent,
Serré dans ta main glacée, il plonge dans la peinture, lentement, Tu n’es plus là pour penser, tu ne vois que ce mur, dardé de sang.
16/05/2012
***
Paroles d’un insensé
Je m’appelle éclat, le fils descendant de la nuit, D’étranges doutes et de peurs est bâtie ma vie, Vous êtes, je ne suis pas et ne serai jamais, De questions inutiles je ne cesse de m’abreuver, Jusqu’à ce que l’océan zélé finisse assoiffé.
Je suis les nuages qui couvrent le ciel pluvieux, Je suis un mirage qu’on oublie, je suis belliqueux, Vous êtes, je ne suis pas et ne serai jamais, Le temps passe lentement et vit à il était une fois, Je pense à siffler, j’apeure mon propre trépas.
Je suis froid, impassible, insouciant et cruel, J’aime vos ignominies, je suis un vice irréel, Vous êtes, je ne suis pas et ne serai jamais, La chaleur de vos mains m’est si inconnue, Je vis de la douceur de votre peau ingénue.
Je suis le vent glacé qui guette vos désillusions, Je suis froid, mes membres se pétrifient sans émotions, Vous êtes, je ne suis pas et ne serai jamais, Le sommeil me fuit sans jamais me rêver, Je meurs sans songe dans une triste vêprée.
Je suis Zohéir, l’assassin que l’on ignorait, Vous êtes, je ne suis pas et ne serai jamais, Mais l’on ne pourra pas oublier ces sonnets,
Mon infortune, mes craintes et ma folie insensée.
Pour ne pas oublier. 23/07/2012
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| | | | Sujet: Re: † Zohéir X’enlil † | |
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