L’existence d’un froissé

I.
Ma vie n’est pas un fleuve limpide, mais un lac immobile. Je respire à contrecœur.

II.
Mon existence se résume sur les touches d’un piano et mon cœur est le contretemps qui s’épuise sur chaque note.

III.
Mes yeux ne voient que ce que je redoute et ignore le bonheur que j’ai déjà. Mes yeux sont les lâches de mon corps et l’insondable puits de mes sentiments.

IV.
Tu me parles. J’entends un chuchotement lointain. Tu ris. J’entends un chuintement incertain.

V.
Qu’apportent mes erreurs sinon cette citation inutile ?

VI.
Idem.

VII.
Mes pas : une incidence dans le désert du temps.

VIII.
Il n’y a pas de chemin déjà tracé. Juste cette route de bitume en face de chez moi.

IX.
Rien ne me préoccupe plus que mes torts. Je me suis trompé de ligne dans mon mots-croisé.

X.
Ma tasse de café refroidit.

XI.
C’est au tour du sucre de fondre.

XII.
Ne reste de moi qu’un vieux piano, une trace de boue sur le plancher et un café froid. J’aime ma vie plus que vous ne le croyez.