Un vent de révolte ! [PV Leasam, Remucer, Skaila]

Je marchais.
Rapidement.
Je marchais, en ne pensant à rien. Chose qui me plaisait énormément ces temps ci.
Marcher.
Alors qu'il y a de cela quelques mois , je préférais de loin me servir mes ailes pour me déplacer.
Je marchais donc sur un sentier, un sentier quelconque mais tellement significatif pour moi. Ce sentier, je le connaissais par cœur, je connaissais chaque pierre le constituant, chaque crevasse le déformant et chaque possibilité de destination qu'il m'offrait.
Si je le connais si bien, c'est parce que depuis que je suis en âge de sortir seule de chez moi, je l’emprunte presque tous les jours. Même si cela fait bien plus d'un mois que je n'ai pas accompli cet acte. Disons que pendant ce dernier mois, j'ai ~~dormi~~ été assez occupée. J'empruntais donc quotidiennement ce sentier pour me rendre chez ma meilleure amie.
Et c'est ce que je faisais en ce moment même, je lui rendais visite après un mois sans que nous ne nous soyons vues.
Je continuais de marcher, me rapprochant de plus en plus de ma destination quand tout à coup, le vent se leva. Je le sentis au plus profond de mon être, mes ailes ressentirent le besoin de se mêler à lui, de faire corps avec, de voler. Mais je résistais à la tentation et continuais mon chemin, me murant dans mes pensées inexistantes.
J'avais donc décidé d'aller rendre visite à mon amie d'abord parce qu'elle me manquait, mais aussi car depuis peu, une nouvelle idée avait germée dans mon esprit. Il n'y a pas longtemps, lors d'une sortie inintéressante, j'entendis des rumeurs, je les avais d'abord ignorées mais elles étaient revenues hanter mon esprit.
Je me suis donc renseignée sur le sujet et je découvris que ces rumeurs étaient fondées.
C'est donc pour cette raison que je me rendais chez ma meilleure amie, je voulais lui faire part de mes idées, de mes envies. Mes envies de rejoindre la résistance.
J'avais bien réfléchi à tous ce que cela impliquait, et je savais que ça ne serait pas simple. Mais j'avais un espoir et un ami qui pourrait sans doute m'aider.
Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu lui non plus mais je savais toujours où il se trouvait et voulais lui demander son aide. J’espérais qu'il me l'accorderait mais je désirais tout de même le rencontrer avec ma meilleure amie Leasam.
C'est donc pour ces deux raisons que je me rendais chez elle.

Je marchais donc sur ce sentier bien connu, en ne pensant à rien car je ne voulais surtout pas contrarier mes décisions. Et je savais bien que le meilleur moyen pour renoncer à ces projets, c'était de cogiter.
Je ne pensais donc à rien et me concentrais sur le bruit que mes pas faisait sur les gravier lorsque mes pieds s'appuyaient dessus et sur le vent qui soufflait désormais assez fort.

Et c'est ainsi que l'heure de marche me séparant de mon domicile à celui de Leasam passa le plus rapidement possible. Une fois devant sa porte, je me remémorais tout mes arguments, ou plutôt la simple phrase que j'avais préparée pour lui exposer mon idée et frappais à la porte.

Je volais.
Comme tout ange, j’y prenais un plaisir immense. C’était une sensation tellement enivrante que de sentir sur sa peau la douce caresse du vent, de pouvoir rivaliser avec les oiseaux, de se sentir aussi libre que l’air.
Mais là, le plaisir n’y était pas.
J’étais poursuivie. Par un aigle. Fou.
Je me retournais brusquement et encochais une des flèches que je gardais toujours sur moi. Je détestais tuer des animaux mais là je n’avais pas le choix.
Je ne m’éternisais pas. J’espérais juste qu’il ne tomberait pas sur quelqu’un. De haut, on ne s’en doute pas, mais un aigle qui vous tombe sur la tête, ça peut faire très mal.

Je me posais en douceur dans une prairie non loin de mon domicile et parcourais les derniers mètres qui m’en séparaient à pied.
Ma maison était mon cocon. Elle était loin de l’effervescence des villes. Et de leur tintamarre aussi. Quand j’y étais, je pouvais me reposer. Ces moments étaient rares mais je les appréciais à leur juste valeur.

Alors que je contemplais le paysage par ma fenêtre, on frappa à ma porte.
Je devinais tout de suite qui était l’auteur de ces trois petits coups rapides. Cette personne, je la connaissais par cœur et elle me connaissait par cœur. Cette personne, c’était une fille adorable qui m’avait toujours aidé et soutenue. C’était ma meilleur amie. Elle était comme une sœur pour moi.
J’ouvrais doucement la porte et lui souriait.
- Entre.
Je la fit s’asseoir sur le canapé et lui apportais une tasse de thé.
- Je suppose que tu n’es pas venue juste pour passer du temps en ma compagnie ? Je me trompe ? Tu as l’air soucieuse et tu sais bien que tu ne peux pas me le cacher.

La porte s'ouvrit aussitôt sur Leasam, voir son visage me fit chaud au cœur, elle m'avait tellement manquée.
Je sus aussitôt que j'avais fait le bon choix, je sus aussi qu'elle m'écouterait sans rien dire, je n'étais pas vraiment sûre de son choix mais je doutais qu'elle ne soit pas de mon avis et de mon côté.
- Entre.
J'hésitais un instant, je ne savais pas pourquoi mais je me sentais coupable de débarquer à l'improviste après tout ce temps d'absence. J'aurais peut être du la prévenir, même sans lui expliquer les raisons de ma venue mais au moins lui dire que je lui rendais visite, enfin, ce qui est fait est fait, je ne peux pas revenir en arrière.
Je finis donc par rentrer devant son air intrigué. Elle n'avait pas vraiment l'air de m'en vouloir ce qui me mit aussitôt à l'aise. Je respirais plus calmement et chassais les idées négatives de mon esprit.
Elle me guida vers une pièce que se révéla être son salon et me fit assoir sur son canapé.
Pour être plus à l'aise, je fis disparaître mes ailes et m'assis ensuite confortablement. Elle disparu dans une autre pièce, me laissant seule quelques instants. J'en profitais pour étudier le mobilier. Tout était en harmonie avec elle même, c'était vraiment magnifique.
Elle revint et m'apporta une tasse de thé que je pris le temps de savourer. Seule Leasam savait faire des thés pareils, eux aussi m'avaient beaucoup manqués. Ils avaient quelque chose de spécial, mais à chaque fois je ne savais dire ce que c'était.
Ce fut elle qui brisa le silence, ce qui me soulagea, je n'aurais pas à le faire moi même.
- Je suppose que tu n’es pas venue juste pour passer du temps en ma compagnie ? Je me trompe ? Tu as l’air soucieuse et tu sais bien que tu ne peux pas me le cacher.
Encore une fois, elle avait entièrement lu en moi, elle avait raison, je ne pouvais vraiment rien lui cacher, ça en devenait frustrant à certains moments.
Je posais ma tasse et la regardais droit dans les yeux, prête à lâcher ma bombe, j'avais imaginé ce moment des milliers de fois et j'avais du mal à réaliser qu'il était enfin arrivé.
- Je vais faire simple. Je veux rejoindre la résistance, avec toi.
Je décidais d'attendre une réaction de sa part pour m'expliquer un peu plus. Je savais qu'elle mettrait du temps à répondre mais j'étais prête à attendre le temps qu'il faudrait, mon but en valait la peine. Je me levais car le doute me pris au plus mauvais moment, je ne voulais pas que Leasam le voit alors je fis des tours de la pièce, en me tortillant les mains discrètement.

Le fait qu'Hitsuna soit ici m'inquiétait plus qu’autre chose. Bien sûr, j'étais ravie qu'elle soit là car cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu l'occasion de nus voir mais... si elle était juste venue ici pour le plaisir, elle m'aurait prévenue à l'avance. Il devait s'être passé quelque chose d'assez important pour qu'elle vienne le plus rapidement possible. En plus, je votais bien sur son visage, malgré le fait qu'elle essayait de paraître détendue, qu'elle était crispée. J'attendais donc, quelle lâche le gros paquet en la scrutant sous tous les angles.
- Je vais faire simple. Je veux rejoindre la résistance, avec toi.
La résistance... Effectivement, c'était gros. Une vraie bombe.
J’inspirais un grand coup et la regardait dans les yeux. Elle me paraissait résolue. Je me doutais qu'elle avait sans doute beaucoup cogiter ces derniers temps. C'était obligatoire quand on en venait à prendre ce genre de décision.
Rejoindre la résistance ! Avec moi ! Ce n’était pas une décision facile. Elle son cerveau avec sans doute omis de lui rappelé que, en tant que tireuse d'élite, si je la suivais, c'est comme si je signais mon arrêt de mort.
Je me demandais comment elle en était venue à cette décision, cette décision qu'elle pourrait bien vite regretter. Et si cela arrivait, elle ne pourrait pas faire marche arrière. Elle serait alors l'ennemie des deux camps.
-Pourquoi ? finis-je par murmurer. Pourquoi cette décision ?
Elle devait me répondre. Je ne pouvait pas décider sans savoir pourquoi.

Elle respira et répondit ce à quoi de m'attendais, j'avais tout préparé bien sûr.
Je respirais à mon tour puis, comme je n'avais plus de raisons de stresser, je me réinstallais sur son canapé.
Je pris le temps de boire une gorgée de thé pour me réhydrater la gorge.
Je savais que tout les mots que j'allais dans quelques minutes, voir secondes, seraient décisifs pour mon avenir, je ne devais en aucun cas faire une faute, une erreur, ça serait impardonnable. Je m'en voudrais toute ma vie.
En préparant mes arguments, j'avais réfléchis aux mots à choisir à à ceux à éviter.
Je connaissais Leasam comme je me connaissais moi-même. Peut-être même plus.
J'avais donc eu le temps d'anticiper ses réponses et ses réactions. Elle pouvait, évidement, faire la même chose avec moi mais j'avais pris soin de lui rendre visite sans la prévenir, elle n'avait donc pas eu le loisir de cogiter et était prise au dépourvu.
Ses réponses seraient prises au vif, pas toutes réfléchies longuement.
Je la regardais dans les yeux, tout en sachant qu'elle essayerais de lire en moi comme dans un livre ouvert, et lui répondis :
- Tout simplement car je me sens inutile.
Des gens risquent leur vie, et nous sommes là, à attendre que ça se passe, à ne rien faire.
Nous pourrions aider !
La résistance existe, ça n'est pas une légende, ça n'est pas un passé, ça ne sera pas un futur non plus, c'est le présent. Le présent de nombreuses personnes.
Et ça pourrait devenir le nôtre !
Je finis mon discours par un touche d'émotion.
- Et aussi, si je veux que tu viennes avec moi, c'est parce que, depuis notre plus tendre enfance, nous partageons tout.
Absolument tout, et je veux que ça continue.
Que ça continue jusqu'au bout...
Après, si tu ne souhaites pas prendre ces énormes risques, je comprendrais, tu seras toujours la même pour moi, quoi que tu choisisses.
Je terminais ainsi et attendis le verdict, je savais que je venais de jouer ma dernière carte dans cette tirade.

Hitsuna avait bien préparé ses arguments. Très bien même. Elle avait du y réfléchir de nombreuses heures et avait su choisir les mots qui me toucheraient. Et c'était réussi.
Au plus profond de moi même, quelques chose avait évolué, avait mûri. Ce sentiment qui était resté enfoui au cœur de mon être avait resurgit, aussi soudainement qu'une rafale de vent emporte un jeune oisillon qui essaye désespérément de prendre son envol et de suivre ses ancêtres.
Hitsuna savait que je partageais les même convictions qu'elle, qu'il n'était pas difficile de me faire agir si je pensais que c'était pour la bonne cause. Et ses mots avaient réussi à me convaincre. Ces quelques mots qui, il y a quelques mois, ne m’auraient fais ni chaud ni froid, avait réveillés en moi une ardeur de combattre pour la liberté, pour cette chose merveilleuse qui risquait de n'être réduit qu'à un simple souvenir.
Elle avait aussi eu la bonne idée de me remémorer cette chose importante, cette chose qui nous liais plus que comme deux meilleure amie, cette chose qui nous liait comme deux sœurs, comme deux être qui n'en formait qu'un : nous faisions tout ensemble. Nous avions fait nos premier pas ensemble. Nous avions dit notre premier mot ensemble ensemble. Nous avions eu notre premier rendez-vous ensemble. Et cela avait toujours été comme ça.
Je la regardais dans les yeux.
-Tout est aux mains des Nécrosoris. Tout. Même les armées.
J'inspirais un grand coup.
-Je n'ai plus rien à perdre.

Et je l'avais bien jouée, cette carte, c'était sûrement un as de pique, ou plutôt de cœur car ce sont les sentiments qui m'avaient fait triompher aujourd'hui.
Je devrais peut être jouer au poker en fin de compte, même si ce jeu me faisait horreur sans que je sache pourquoi, j'aurais peut être des combinaisons gagnantes qui sait.
Mais j'avais gagné, elle s'était rangée de mon côté.
Au fond de moi, je pense que je le savais déjà, je savais déjà qu'elle accepterais ma proposition, qu'elle viendrais avec moi. Je le savais sans doute car j'étais comme elle, j'aurais réagi de la même façon, je réfléchissais comme elle, je vivais comme elle et avec elle.
Tout ce stress, tout ce doute, toute cette indécision pour arriver à un résultat auquel je m'attendais, un résultat fatidique que je savais qui arriverait. Comme la vie pouvait être étrange et injuste parfois.
Enfin, il ne fallait pas crier victoire trop vite, je venais juste de rallier ma sœur de cœur à ma cause, j'avais juste confronté mes arguments à une personne pensant de la même façon que moi, rien de bien exceptionnel.
Le plus dur restait encore à venir, nous n'étions pas encore dans la Résistance, loin de là. Il restait un long chemin à effectuer, mais je n'étais plus seule, et ça, pour moi, c'était déjà un grand pas en avant.
Il allait maintenant que je réussisse à nous mettre en relation avec mon contact et ami Remucer. Heureusement que je m'étais renseignée et que j'avais une idée de l'endroit où je pourrais le rencontrer.
Il fallait ensuite qu'il soit capable de nous faire rentrer dans la résistance.
Nous étions vraiment loin de l'arrivée, il nous restait encore beaucoup de travail à effectuer.
Comme je vis que Leasam attendait ma réponse, je décidais de lui parler de Remucer, un ami commun bien sûr.
- Le problème, je pense que tu l'as déjà relevé est que nous ne possédons pas le moyen de rentrer seules dans la résistance. C'est pour ça que je me suis déjà renseignée, tu te souviens sans doute de notre ami Remucer, eh bien il est possible qu'il puisse nous aider à y rentrer.
Mais il faut pour cela le rencontrer.
Dans un lieu sûr évidemment.

Remucer ? Sur le coup de la surprise, j’eus un trou, puis tout me revint. Remucer. Oui bien sûr ! Ce vieux loup solitaire. Un peu trop même. Je ne l'avais pas vu depuis des années. Petit, nous avions eu, tous les trois, le même professeur. Professeur de quoi d'abord ? Je ne sais même plus. Ça remonte a il y a quelques milliers d'années. Tout ce que je me rappelle, c'est que Hitsuna et moi, qui étions déjà inséparables, avions eu un mal fou a l'approcher. Il était très renfermé. Dès que nous nous approchions de lui, il partait dans l'autre sens et c'est à peine si nous échangions plus de deux mots en une journée. Nous nous étions tout de même liés d'amitié et avions passé de très bons moments ensembles une fois passé le cap où nous n'étions que des inconnues pour lui.
Mais, comment Hitsuna avait-elle sue qu'il avait un lien avec la résistance ? Cela devait faire plusieurs centaines d'années que nous ne l'avions pas croisé. Il était élémentaire d'eau tandis que nous étions, Hitsuna et moi, élémentaires d'air. Alors forcément, nous n 'évoluons pas vraiment sur le même terrain.
Je me rendit compte que je devait avoir une tête bien surprise car Hitsuna me regardait avec de grand yeux rieurs. Je refermais ma bouche, que j’avais laissé entrouverte tout ce temps, conséquences malheureuse de l'étonnement que tout cette histoire m'apportait, et attrapait un album photo dans une armoire. Je le feuilletais et tombais sur ce que je cherchais : une photo de nous trois. Je l'observais longuement puis reposais l'album sur la table du salon, avant de questionner Hitsuna.
-J’espère que tu te rend compte que ce que tu me dis ers assez surprenant, bien que je ne remette pas en cause tes paroles.
Je me triturais une mèche de cheveux avant de continuer, et de m'expliquer.
-Remucer, nous ne l'avons pas vu depuis un bon bout de temps. Du moins pas moi. Est-ce vrai qu'il est dans la résistance, ou qu'il a un lien avec elle ?
Je reprenais la photo et l'effleurais du bout des doigts.
- Et puis, comment sais-tu cela ?

Elle eu l'air surprise.
Je m'en doutais bien sûr, je savais que ce simple nom, Remucer, après le simple mot résistance, serait ma deuxième bombe.
Mon deuxième argument, me permettant de la convaincre de me suivre dans cette folle aventure. Cette aventure peut être suicidaire, mais j'avais trop envie de la tenter, je ne pouvais plus ne rien faire et rester assise à me tourner les pouces, il fallait que j'agisse, maintenant.
J'avais, une fois de plus, après lui avoir rappelé notre amitié sans failles, fusionnelle et complice, joué sur ses sentiments en lui rappelant une autre amitié, celle avec Remucer.
Je ne reviendrais pas dessus, j'avais déjà assez ressassé le passé durant mes longs mois d’absence, je devais désormais aller de l'avant.
Une fois qu'elle eu "retrouvé" la mémoire, je vis défiler devant ces yeux de nombreux moments de nos vies, des moments heureux, d'autres moins, mais une vie à peu près innocente. Ce temps était désormais révolu.
La surprise que lui avait procuré ce retour en arrière se lisait dans ses yeux et je la regardais d'un air rieur, fière de mon effet.
Elle se dirigea vers son armoire et en sorti un album photo.
Au moment où elle l'ouvrait, je sus ce qu'il renfermait, notre ancienne vie.
Encore elle, décidément. Je savais qu'en rendant visite à mon amie, tous ces souvenirs ressurgiraient, je pensais être prête.
Apparemment pas.
J'avais coupé les ponts avec mes amis pour faire le point, je n'avais tiré qu'une conclusion de tout ça, je devais rentrer dans la résistance et ne plus revenir sur la passé.
Je devrais peut être donner le tuyau à Leasam...
Je lui tournais le dos pour calmer ma respiration puis la rejoignais, elle avait sortie une photo de nous trois : Remucer, elle et moi, plus jeunes de quelques milliers d'années.
Elle l'observa longuement puis me questionna sur mes sources.
Je me raclais la gorge et repris :
- Ecoute, tu dois d'abord savoir que je ne suis pas sûre à 100% de mes informations, de nos jours, aucune source n'est désormais vraiment sûre, mais j'ai toute les raisons de croire que Remucer peut nous mettre en relation avec la résistance. Je ne peut par contre pas te révéler mes sources.

J'étais déçue.
Jamais encore, ou à de très rares occasions, Hitsuna n’avait pas voulu me confier quelque chose.
C'était comme une trahison. J'avais l'impression qu'elle ne me faisait pas confiance.
Ce sentiment me transperça le cœur comme un poignard glacé et j'eus du mal à empêcher des larmes à apparaître aux coins de mes yeux.
Pour quelqu'un d'autre, les mots d'Hitsuna n'auraient pas eus une grande importance. Il été tout a fait normal de ne pas vouloir tout dire à une personne, même si s'était un ami proche. Mais... pour moi, ces quelques petites phrase avait eu un effet poignant.
Avec Hitsuna, on s'était toujours tout dit. Tout. Même les choses les plus embarrassantes, les plus personnelles, ou les plus profondes.
Je me doutais qu'elle avait ses raisons, et qu'elles étaient sans doute très bonnes et justes, mais, tout au fond de moi, une petite voie maléfique me chuchotais : « Tu ne peux pas juger si elles sont bonnes ses raisons, tu ne les connais pas ! Comment peux-tu l'écouter et t'engager dans un projet fou tel que rejoindre la résistance si elle ne te dit même pas tout, si tu n'es pas sûre qu'il aboutira ? ».
Je m’efforçais de refouler cette pensée tout au fond de mon être car je la savais injuste.
Je murmurais tout de même un petit :
-Tu ne me fais pas confiance ? Tu peux tu sais...
J’enchaînais car je ne voulais pas m'attarder sur cela et lui demandais :
-Bon, alors, on fait quoi ?

Elle m'avait cru.
Elle avait cru que je ne voulais pas partager avec elle mes sources.
Je n'étais pas sûre qu'elle goberait ça, car nous nous comprenions toujours extrêmement bien, mais l'éloignement avait eu raison de mon incapacité à mentir.
J'étais devenue une vraie pro.
Par contre, je lus dans ses yeux la trahison qu'elle venait de ressentir. Et notre amitié fusionnelle ressurgit, je ressentis sa douleur et faillis tout lui avouer, mais je me retins.
De justesse.
Mes sources, que je n'avais rencontrées chacune qu'une seule fois, m'avaient demander de ne parler d'elles qu'à une personne sûre, en l’occurrence Leasam, la personne en qui j'avais le plus confiance au monde, dans un lieu complètement sûr, là je ne pouvais pas être certaine que son lieu d'habitation l'était.
Pas que je pense qu'elle soit surveillée, loin de là mon idée, mais je respectais mes sources, elles savaient de quoi elles parlaient.
C'était donc pour cette raison que j'avais décidé de ne pas révéler mes sources à Leasam chez elle mais dans un autre endroit.
Bien sûr elle s'était sentie trahie, et je me sentis encore plus coupable de lui faire endurer ça.
Je ne montrais rien extérieurement et décidais d'ignorer sa première question, elle aurait la réponse bien assez tôt.
Je répondais néanmoins à la deuxième en la prenant par la main et en l'entraînant à ma suite.
Nous sortîmes de sa maison et je verrouillais moi même la porte.
Puis nous décollâmes à toute vitesse et nous rendîmes à quelques pas de chez elle, mais dans les airs.
Une fois que je fus absolument certaine que personne ne se trouvait près de nous, je lui révélais toute la vérité sur mes sources et je lui expliquais pourquoi j'avais simulé cette trahison.
Puis nous rentrâmes chez elle et je la laissais seule après lui avoir dit deux trois mots :
- J'espère que tu ne m'en veux pas de t'avoir cacher des choses mais je le devais, j'en suis vraiment désolée.
Après lui avoir dit au revoir, je m'en retournais chez moi, par le même chemin que pour venir.

Après m’avoir entrainé dehors, Hitsuna verrouilla la porte de ma maison avec les clés qu’elle avait saisit au passage dans l’entrée. Elle s’envola et je n’eu d’autre choix que de la suivre. Elle regarda ensuite tout autour d’elle comme si elle craignait que quelqu’un nous surprenne à cet endroit, ce qui était fort peu probable car j’habitais dans une région très reculée et à ma connaissance, aucun autre ange ne vivait dans les parages. Personne ne pouvait donc nous épier, à par peut être les oiseaux, mais je doutais qu’ils comprennent un traitre mot de notre langage et de ce que nous disions. J’allais lui demander la cause de tout ce manège mais elle m’interrompit avant même que j’eu commencé.
Bouche bée, je l’écoutais alors que des larmes de joie et de soulagement me montaient aux yeux. Elle m’expliqua pourquoi elle ne m’avait pas tout dit, qu’elle ne pouvait révéler ses sources qu’à moi – une personne de confiance pour elle, en un endroit sûr et fiable, et, qu’à ses yeux, seul celui-ci - le ciel - l’était vraiment.
Je me contentais de hocher la tête pour lui signifier que j’avais bien compris pourquoi elle avait agit ainsi et que je lui pardonnais cela de bon cœur.
Nous retournâmes chez moi et après m’avoir soufflé ces quelques mots « J’espère que tu ne m’en veux pas de t’avoir caché des choses mais je le devais, j’en suis vraiment désolée. », elle sortit et se dirigea vers le chemin qui la ramenait chez elle.
-Attend… murmurais-je. Ne me laisse pas toute seule…
Je me sentais vulnérable comme je ne m’étais jamais sentie avant. Je me doutais que si je passais la nuit seule, dans cet endroit isolé de tout - que j’aimais plus que tout en temps normal, mes songes ne seraient que cauchemars et le matin arrivé, je ne désirerais qu’une seule chose : retrouver Hitsuna.
Après quelques secondes d’hésitation, je verrouillais mon chez-moi, attrapais une veste et courais rejoindre Hitsuna. Je regardais une dernière fois ma maison derrière moi, me doutant que je ne la reverrais pas avant un bon moment, et attrapait ma meilleure amie par le bras.
-Je viens avec toi.

Les recherches avec mes petits papillons de glace avaient fini par aboutir. J'avais enfin réussi à localiser la Base des Résistants Eséphiens. J'étais même parvenu à y glisser un de mes papillons, et à infiltrer le bureau de Sérénade. Ma création s'était postée dans un recoin sombre. Apparemment, Sérénade Mo était devenue la Chef des Résistants. Rien d'étonnant pour une femme de sa trempe, mais cela montrait qu'au moins, chez les Résistants, une bonne majorité n'avait aucun préjugé quant aux femmes. Ce qui était plutôt rassurant. À ce moment précis, plusieurs choses se passèrent très vite. La Reine se tourna vers mon papillon, tandis qu'on toquait à la porte. Un double choc de surprise qui me fit évaporer l'insecte de givre. Ce n'était pas plus mal, car ainsi, je n'étais pas localisé, mais il m'avait tout de même fallu plusieurs jours pour faire entrer ma petite créature. Je grommelai dans ma barbe, avant d'aller ouvrir. Le sourire me revint immédiatement lorsque je vis qui était à ma porte. Mes vieilles amies d'enfance, Leasam et Hitsuna. Je portai vite un doigt sur ma bouche, en symbole de silence imposé, puis enfilai rapidement mon équipement, refermai la porte et enclenchai mes défenses magiques. Toujours en silence, je leur fis signe de me suivre. Elles ne posèrent pas de question et obéirent. Je déployais mes ailes et m'envolai vers les cieux. Elles me suivirent, maintenant un silence interrogateur mais résolument durable. Peu de temps après, nous survolions la mer. Sans prévenir, j'étendis immédiatement mes ailes pour ralentir, avant de les replier contre moi et de piquer vers l'eau. Je me repris quelques mètres au dessus du miroir aqueux. Les deux anges m'avaient suivi, bien que je lise la surprise sur leurs visages. Peu à peu, je fis monter l'eau autour de nous, en une sphère parfaite. Je la gelai, et nous fis tomber au fond de l'océan. J'avais aménagé la sphère de sorte qu'aucun son n'en sorte, et même créé une épaisseur d'eau de secours, afin d'être sûr que personne n'entende. Puis, assuré que l'on ne pourrait pas nous surprendre, je brisai enfin mon mutisme :
-Voilà, ici, nous serons en sécurité. Il y avait certes les airs, mais j'ai peur que celui-ci ne conduise trop les vibrations sonores. Et un élémentaire d'air Nécrosoris pourrait les intercepter sans que je m'en rende compte, et je ne suis pas sûr que vous puissiez. Ici, en plus de ce système d'isolation phonique, je surveille assez de distance marine pour que les ondes se dissipent. Nous sommes en sécurité. J'imagine, donc, que si vous êtes venues me voir, c'est parce que vous avez eu vent de mes Relations avec la Résistance, n'est-ce pas ? J'imagine que ça doit être ça, vous connaissant. Hitsuna, Leasam... Celle de vous deux qui a eu vent de mes relations avec les Résistants doit immédiatement me communiquer ses sources. Si une telle information a filtré, ni vous, ni moi... Ni même la Résistance ne sommes en sécurité. J'ai le regret de vous annoncer que vous vous êtes certainement engagées dans une voie à sens unique. Nous repasserons par vos maisons afin de détruire ou d'emporter tous les documents importants et objets utiles ou sentimentaux pour vous. Après, je pense que nous détruirons nos maisons. Avez-vous entendu parler des poupées vaudou ? Il ne vaut mieux pas qu'un tel sortilège nous arrive. Pour ma part, ma maison est déjà conçue pour s'auto-détruire (je suis mage et nous sommes en guerre depuis des lustres), et toutes mes affaires importantes sont dans une malle de taille raisonnable. Il va falloir être fortes, les filles. Bien, maintenant... Les sources, s'il vous plaît.
J'avais été brusque, précipité et aucunement gentleman avec ces demoiselles, qui était chères à mon cœur, mais je devais faire vite. Je m'étais emporté dans un long monologue, mais au moins, elles savaient tout. Je levai vers elles un regard grave mais compatissant, en attente de leur réponse.

Hitsuna et moi avions préféré marcher plutôt que voler, tout en discutant, en papotant, en riant, bref, en refaisant le monde à notre manière. Cela me fit un bien fou : il y avait tellement longtemps que nous n’avions pas passé un moment aussi privilégié et complice toutes les deux ensembles. Nous avions été toute deux très occupées et prises ces derniers temps et, en y repensant, ce bref délai avant de retourner vivre une existence qui vous en demande toujours plus encore et encore était arrivé comme un étonnant soulagement.
Au bout de quelques de ces heures heureuses et insouciantes, je finis par demander à mon amie où nous nous rendions. Cela faisait déjà un petit moment que j’avais remarquer que nous ne nous dirigions absolument pas vers chez elle et cela m’intriguait. Elle m’expliqua qu’elle comptais nous emmener chez Remucer, qu’elle avait pensé que serait beaucoup mieux si nous ne traînions pas et que nous nous rendions immédiatement chez lui.
Après cela, je me sentie vraiment très idiote. J’aurais du y songer plus tôt. Bien sûr que nous n’allions pas rentrer toutes deux chez elle, faire les boutiques, grignoter des pâtisseries et passer une soirée entre copines après la décision de nous venions de prendre, c'est-à-dire intégrer la résistance. Je me tus donc et le reste du voyage se passa dans la même joie et bonne humeur que précédemment.
Lorsque nous arrivâmes, je fus ébahis par la beauté des lieux. La maison de notre ami était bâtie auprès d’un lac magnifique. Tout scintillait et resplendissait et ce lieux respirait plus que tout autre la liberté.
Hitsuna et moi nous regardâmes longuement puis finîmes par nous décider. Elle inspira un long coup tandis que me plaçais derrière elle et elle toqua à la porte. Nous entendîmes un juron étouffé et la porte s’ouvrit. Le visage de la personne qui se trouvait devant nous s’illumina et les nôtres de même. Après touts ce long temps – des milliers d’années, ça fait quand même beaucoup – il n’avait pas du tout changé. Il nous fit signe de nous taire et, attrapant toute une panoplie de je ne sais quoi, referma sa porte et se fit quelque pas dehors. Il s’envola soudainement et nous n’eûmes pas d’autres choix que de le suivre. Nous nous dirigions vars la mer. Cela ne m’étonna pas venant de lui. Il fit alors une sorte de figure très impressionnante et je me retint de justesse de pousser un petit cris de surprise tant la chose était étonnante. Il avait créer une sphère parfaite de glace et l’avait fait tomber au fond de l’océan. Il sembla ensuite vérifier quelque chose. Rassuré, il nous expliqua qu’il avait préféré nous amener dans un endroit parfaitement sécurisé. Il fut ensuite très brusque, demandant à celle qui avait eu toutes ces informations sur lui, en l’occurrence Hitsuna, de lui révéler ses sources. Il nous dit que nous repasserions chez nous pour emportez les objets à valeur sentimental et que nous détruiront tout le reste. Sur le coup, je commençais à douter et à me demander si j’avais bien fais de me joindre à Hitsuna dans son projet absurde. Remucer nous pria d’être fortes puis nous redemanda nos sources. Encore sous le coup de l’émotion, je balbutiai :
-Je…je n’en sais rien. C’est Hitsuna qui est venue me chercher. Je ne peux pas t'en dire plus pour ma part.

Leasam me rejoint sur le chemin du retour, elle ne désirait pas rester seule chez elle. Comme je la comprenais, je n'aurais pas non plus supporté l'isolement avec de pareilles décisions sur les épaules. Il y avait vraiment de quoi angoisser et devenir parano.
Je lui avait dit que nous nous rendions chez moi mais, tout en discutant avec elle de choses et d'autres, toutes plus futiles les unes que les autres, je décidais que nous devrions nous rendre chez Remucer dès aujourd'hui. Nous ne devions pas perdre de temps, et je ne voyais pas ce que nous pouvions faire de plus chez moi. Je ne lui révélais pas tout de suite notre nouvelle destination, nous avions besoin de nous isoler toutes les deux du monde extérieur, de parler ensemble, comme pour, en quelque sorte, rattraper le temps perdu durant ces derniers mois. Durant ces quelques minutes de bonheur, on aurait pu croire que nous étions deux jeunes adolescentes normales. Avec des problèmes d'adolescente. Personne n'aurait pu deviner que nous nous apprêtions à prendre la plus grande décision de notre vie.
Elle finit par se rendre compte que le chemin que nous suivions depuis quelques temps ne conduisait pas chez moi. Je fus donc obligée de lui révéler où je l'emmenais et de lui expliquer mes raisons. Elle compris aussitôt et ne fis aucun commentaire puis nous terminâmes le voyage comme il avait commencé. Lorsque nous arrivâmes chez Remucer, je ne pus retenir un cri d'exclamation, son lieu d'habitation était juste magnifique ! Un vrai petit paradis. Un lac scintillait devant chez lui, il répandait une douceur apaisante au paysage.
Nous ne nous attardâmes tout de même pas, le temps était réellement compté, et je fis le premier pas en frappant à la porte de sa demeure. Je savais qu'à partir du moment où le son produit par le frappement de ma main contre sa porte retentirait, je ne pourrais, nous ne pourrions, plus faire demi-tour. Nous serions prises dans un tourbillon de décisions et de responsabilités lourdes à porter mais je ne reculais pas, je ne fus même pas prise de doute où moment je dus signaler notre présence à notre vieil ami par trois petits coups furtifs. Nous entendîmes le son d'une voix, qui venait apparemment d'être dérangée. Je souriais en la reconnaissant, puis la porte s'ouvrit. Sur Remucer. Mon sourire s'agrandit encore plus et sa mine se réjouit. J'allais briser le silence qui commençait tout juste à s'installer quand il nous fit signe de nous taire. J’obtempérais pour je ne sais quelle raison alors que j'avais pleins de choses à lui dire. Il enfila rapidement un équipement, pour le moins bizarre, puis nous fis signe de le suivre. Je supposais qu'il fallait à nouveau garder le silence, et c'est ce que je fis. Rapidement nous nous dirigeâmes vers la mer, naturel pour lui, élémentaire de l'eau. Depuis que je le connaissais, il avait toujours eu une attirance particulière pour cette élément, bien plus que les autres élémentaires d'eau. Il exécuta une sorte de pirouette puis, en un rien de temps qu'il ne faut pour le dire, créa une sphère gelée. Nous à l'intérieur. C'était une excellente idée, là au moins, personne ne pourrait nous entendre, nous voir ou même nous sentir.
Ce fut Remucer qui brisa le silence, il nous expliqua d'abord pourquoi il avait choisi cette étrange protection. Il devina ensuite que nous étions là pour la résistance, bien, je n'aurais pas à m'expliquer là dessus. Il demanda ensuite à celle ayant eu vent de ses relations avec la Résistance, de les lui donner. Nous étions donc en danger. Il nous informa que nous devrions ensuite récupérer nos objets personnels puis détruire nos maisons. Cela ne me fit ni chaud ni froid. Je ne m'étais pas attaché à mon lieu d'habitation. Le détruire ne me dérangeais donc pas le moins du monde, j'aurais même presque du plaisir à le faire moi même. Cela me permettrais de faire un réel trait sur le passé. Cette maison contenait trop de souvenirs douloureux. J'étais plongé dans mes pensées et j'eus juste le temps d'entendre la fin de son monologue où il nous redemandait nos sources. Leasam révéla qu'elle ne savais rien, que tout venait de moi. Je ne me démontais pas le moins du monde, puis me décidais à tout déballer.
- Bien, je voulais, et je veux toujours, rentrer dans la Résistance. Et pour ça, j'avais besoin de renseignements. J'écoutais donc toutes les rumeurs, je lisais les journaux, beaucoup de noms étaient cités. Certains étaient tellement invraisemblables que je les ai rayés de ma liste et de ma mémoire. Le tien Remucer est revenu deux ou trois fois, c'était d'ailleurs le seul que je connaissais. Ce n'étais que des rumeurs, rien de très sûr, mais comme je te connaissais, j'ai voulu tenter le tout pour le tout, et j'ai entraîné ma meilleure amie avec moi, c'est le seul point sur lequel j'aurais pu douter.
Une fois ma tirade terminée, j'attendis patiemment sa réaction et surtout, sa réponse. Je savais que maintenant, j'étais, que je le veuille ou non, impliquée dans la Résistance. J'allais devoir poursuivre mes efforts jusqu'au bout. Le seul point me gênant encore était Leasam. Avais-je bien fait de l'entraîner dans tout ça ? N'étais ce pas une réaction égoïste de ma part ? J'aurais peut-être dû la préserver de tout ça, nous nous étions éloignées, je n'aurais peut-être pas dû la retrouver et lui demander de me suivre. Je secouais la tête, comme pour effacer ces interrogations de ma tête, même si je savais que tôt ou tard, je devrais aborder le sujet avec Leasam, mettre les choses au clair. Mais pour le moment, je devais me concentrer sur la réponse de Remucer.

Lorsque j’eus répondu à Remucer sur nos sources, ou plutôt celles d'Hitsuna, en affirmant ne rien savoir, ce qui était la vérité pure et dure, cette dernière ne se démonta pas, ne fut pas prise de doutes, comme je l'aurais sans doute été à sa place.
Elle nous expliqua donc d'une voie claire et posée, que je lui avait toujours enviée, qu'elle avait, depuis certains temps, et qu'elle l'avait toujours, la ferme intention de rentrer dans la résistance. Elle avait apparemment, pour avoir des renseignements sur son but, écouté toutes les rumeurs, des plus folles au plus tordues en passant par les plus démentielles, et lis les journaux. A sa place, ce n'est sans doute pas la méthode que j'aurais employée : les journaux ne sont plus très précis et fiables de nos jours. Bref, plusieurs noms revenaient assez souvent selon elle, mais certain étaient complétement invraisemblables et elle les avaient donc rayé mentalement d'office. Cependant, celui de notre ami, Remucer, était revenu quelques fois, assez pour retenir son attention, et, le connaissant bien, elle en avait déduis que ce n'était pas impossible qu'il ai bel et bien un lien avec la résistance. Elle avait donc tenter le tout pour le tout et avait décider de m'embarquer avec elle dans cette aventure.
Quand elle eu - enfin - fini son monologue, elle nous regarda, attendant la réaction de Remucer et la mienne. Personnellement, je ne retint qu'une chose de son discours.
-Tu as fait confiance aux journaux ? m'étonnais-je. Ce n'est pas prudent ça, tes informations auraient pu être complétements fausses et nous nous serions retrouvées bien bêtes ! Tu as eu de la chance sur ce coup là !