« Once upon a time the angel and the siren » [PV Sérénade]

Le Trèfle Sacré.
Auberge d'une petite ville tranquille humaine, au pied d'une montagne dont le sommet joue paisiblement avec l'épaisse voûte nuageuse qui l'entour constamment. Dans l'ombre d'un angle, deux hommes s'engagent dans une conversation très animée. Il y est question de conflits entre leurs voisins de l'Est, appartenant à une autre Alliance, ou encore de soupçons portés sur n'importe qui serait susceptible de cacher de sombres desseins, et d'appartenir ainsi à la légendaire Alliance si redoutée des Nécrosoris. Soudain, la porte s'ouvrit, et un ange fit son apparition. Son imposante silhouette se découpait dans l'embrassure de la porte, dos au soleil, créant un magnifique coutre-jour qui l'auréolait de lumière et mettait en valeur sa majestueuse paire d'ailes. Malgré l'apparition de cet étrange personnage, aucun humain présent ne broncha. Le nouveau venu prit place à une table et sit aussitôt oublié. Après tout, le Trèfle Sacré avoisine le royaume des cieux, où résident le peuple des anges. Il est donc courant d'y voir débarquer l'un des leurs. Les deux hommes reprirent leur conversation.
Un claquement. Sourd, retentissant.
Tous stoppèrent leurs activités et levèrent les yeux vers la source de ce bruit.
Cette fois, il ne s'agissait plus d'un ange. De taille moyenne, aux courbes généreuses ...

« - Une femme. » souffla l'un des deux hommes en un murmure, stupéfait.

Celle-ci poussa un long soupire de fatigue sans se soucier de tous ces regards posés sur elle. Une femme, il est vrai, mais pas n'importe laquelle. A toutes les tables, une seule pensée, une seule phrase. Elle n'avait fait son apparition qu'en quelques secondes que, déjà, elle était sur toutes les lèvres.

« - Quelle est belle ... » gémit son compagnon, à la carrure pourtant impressionante et au visage témoignant de plusieurs combats très rudes.

La jeune inconnue s'assit à la première table qui se présenta à elle : face à l'ange. Celui-ci, bouche bée, la fixait dans un silence des plus absolus. Sa présence ne sembla pas incommoder la jeune femme qui, au début, n'avait pas l'air de l'avoir remarqué. Elle sortie une lettre de sa poche, marquée par le sceau royal des Anges. Ce dernier, surprit, ne le releva cependant pas. Alors qu'il changeait de position, après avoir passer près de dix minutes figé dans une position incofortable, trop subjugé par la beauté de la nouvelle venue, celle-ci crut enfin déceler sa présence. Il frissonna lorsque ses yeux bleu marine se plongèrent dans les siens, le sondèrent, le happèrent. Sans le savoir, l'homme voyait la seule chose que tous pouvaient également percevoir. Ses magnifiques yeux.
Autrement, la femme était aussi bien grande et blonde, que de taille moyenne aux cheveux courts ou encore une adolescente à la chevelure brune impressionante. Elle était à la fois, et rien.

« - Cassiopée. »

L'ange sentit les poils de son échine se redresser, et une vague de chaleur le submérgea. Sa voix était si douce qu'elle semblait de perle, issue de cette clartée des astres qui paraît aussi bien fragile et innocente que forte et emplie de sagesse.

« - C'est mon nom. » continua-t-elle sans détourner son regard.

L'homme n'allait pas tenir longtemps. Il se força à contrôler les violents tremblements qui venaient à présent secouer son corps. Lui, le fier soldat qui avait combattu en première ligne contre l'assaut des vampires dans une bataille qui avait eu lieu plusieurs années auparavant, qui avait abattu à mains nues un lion dans une jungle mortelle, soudain incapable de se redresser face à une femme? L'inconnue soupira légèrement, leva les yeux au ciel et eut un léger sourire qui le fit fondre. Apparemment, elle n'avait pas livré cette information pour rien. Il est vrai que son nom lui évoquait vaguement quelque chose, mais sa seule présence l'empêchait d'accéder à son cerveau.

« - Vous n'êtes pas bien bavard. poursuivit-elle. Ne sauriez-vous pas où se trouve l'Auberge du Monde? Je dois me rendre au Royaume des Nuages, mais j'ignore où se trouve-t-elle... Auriez-vous l’amabilité de m'y conduire? »

L'ange balbutia, tenta de produire une phrase acceptable, en vain. Les mots s'embrouillaient de son esprit et ne parvenaient pas à prendre une place convenable. Au bout de cinq essais, l'inconnue soupira d'agacement et se leva, faisant ainsi racler sa chaise contre la parquet qui engendra un silence monstre dans la salle. Sans prendre la peine de se retourner et d'adresser un mot d'au revoir, elle tourna les talons de sa démarche droite et assurée et quitta les lieux, emportant avec elle une magie sucrée qui s'estompa peu à peu, laissant les hommes reprendre leurs esprits.

Cassiopée se tenait la tête haute, les mains sur les hanches, bien décidée à rejoindre son point de rendez-vous qui lui avait été donné au plus vite. Elle sortit de nouveau la missive de sa poche et l'observa longuement. Sérénade Mo, l'actuelle Chef de l'Alliance Astral et du Royaume des Nuages, lui avait proposé une courte entrevue afin de se connaître et discuter " affaires politiques ". La jeune sirène n'aimait pas ça. Une fois de plus, elle était forcée de se plier à ses lourdes responsabilités qu'elle aurait volontiers céder à quelqu'un d'autre. Cette fameuse Reine n'avait pas une excellente réputation. On contait son ton hautain et froid, peu sociable. Pourtant, d'autres personnes vantaient ses grandes qualités qui se cachaient simplement derrière un épais mur de glace. Cassiopée ferma les yeux et tourna les mains vers le sol, puis leva les bras et, dans un accord parfait, plia les genoux et se propulsa dans les airs. Inutile d'avoir des ailes lorsque l'on est une Mage de la Terre. Une plante gigantesque émergea du sol, s'enroula doucement autour de sa taille et l'emmena à une vitesse folle au Royaume des Nuages.

Jamais elle ne s'était rendue dans pareil endroit. Le sol était bien sûr façonné par d'épais nuages, mais leur beauté était bien plus impressionnante en réalité que dans les rapports de ses ambassadeurs. Elle resta près de dix minutes à les contempler, tournant en rond, s'allongeant par terre avant de se rendre compte qu'elle se trouvait au beau milieu d'une place très animée. Beaucoup la regardaient, sans pour autant s'arrêter. Cassiopée se releva, légèrement honteuse et se remit en route.

« - Elle est bien gentille, cette Reine Mo, mais elle aurait pu me donner un plan ... » grommela Cassiopée en se frayant un chemin parmi une foule où tous se retournaient sur son passage, aussi bien pour sa nature " humaine " que pour sa grande beauté qui devenait un cadeau empoisonné ...

( pardon, c'est nul, je ne suis pas très inspirée et c'est la première fois que je joue un perso fille u____u' )

Je serai instinctivement la garde de mon arme. Il ne fallait pas m’énerver, j’avais la lame facile.

La meilleure des choses pour éviter de mourir face à moi c’est d’éviter de me provoquer. Mon oncle avait ainsi risqué plusieurs fois sa vie. « Mais pense à son cœur, il est si fragile, retiens toi ! » Je répétais inutilement ma Tante. Plus difficile à dire qu’à faire pour quelqu’un comme moi. Mon tuteur m’exaspérait de plus en plus, je ne
sais deviner si c’était à cause de sa santé si fébrile qui se défoulait dans les derniers moments de sa vie sur absolument tout le monde. Je me demandai à cet instant si son caractère n’était pas pire que le mien en ce moment.

Il était venu me parler de mariage. Il avait osé.

Ce bougre m’avait déjà poussé à épouser un homme que je n’aimais pas. Heureusement pour moi, celui-ci avait décidé de partir le jour de la cérémonie pour courir dans les jupons d’une paysanne. J’avais été soulagée, et, mon oncle n’avait plus daigné aborder le sujet. Son affront avait été souple et progressif. Il avait abordé le sujet en feignant d’autres petites choses inoffensives. Et puis, comme une fouet silencieux il avait glissé la phrase :

-Il faudrait songer à te marier.

Tout ça à cause de ses principes. Soi-disant une femme ne pouvait régner seule.
Foutaises.
Il savait bien que ce sujet m’énervait.
Prétextant l’heure avancée je m’éloignai, après avoir desserré la garde de mon poignard. Je voletai jusqu’à ma chambre où j’enfilai une tenue plus agréable que celle que je portai, pleine de froufrous infâmes et de fioritures inutiles. J’avais donné rendez-vous à la chef d’alliance pacifiste. A l’issue de cette rencontre, je voulais l’avoir convaincue du statut non guerrier de mon empire. J’obtiendrai ainsi peut-être son soutien politique.
Après avoir passé un pantalon et une chemise ample, je réajustai les armes que j’allais emporter avec moi. Dans chacune de mes bottes, un couteau tranchant était rangé. A ma garde, une épée fine, et, lui tenant compagnie un revolver en bois et en or chargé, près à tirer.

Je m’approchai du miroir de ma coiffeuse. Pas question de sortir du palais en endossant les traits de la reine. Une fumée verdâtre s’échappa de mes doigts et s’infiltra dans les pores de ma peau. Je sentis chacun de mes traits se tirer, s’étirer, changer, se métamorphoser. Sous mes yeux, je me vis transformée.
J’étais un homme. Un homme aux cheveux courts et blonds. Un jeune d’une vingtaine d’années, dont les yeux émeraude et le sourire tendre lui donnait un air enjôleur. Ses sourcils étaient parallèles à sa mâchoire et finement taillés dans son arcades légèrement déterminée par ses traits fins. Il était beau.
J’hésitai à l’enlaidir, pour ne pas attirer l’attention. Et puis, je souris à l’inconnu dans le miroir. Il était franchement attirant. « Voilà mon oncle, si vous voulez me marier à quelqu’un mariez moi à un jeune homme dont la beauté est digne de celle-ci, et pas à un porc dont le physique seul est aussi repoussant que son esprit » Je perdis mon sourire ne m’éloignant de ma coiffeuse. J’ouvris discrètement la porte, demandant à mon accedeur de verrouiller ma porte derrière moi. Personne ne m’avais vu, mais, tout le monde vit le jeune et bel inconnu qui sortit de ma chambre. J’imaginai déjà les commérages dû à cette folie. Mon oncle n’allait pas être déçu.

Je me dirigeai vers la sortie du palais. J’avais préféré ne pas recevoir la chef d’alliance au palais, pour des raisons tactiques. J’allais nous venter une alliance désormais pacifiste, sauf si nous étions attaqués, alors que la salle du QG astral était plein d’armes destructrice et offensive. Inutilisées, mais tout de même. Je sortis de l’enceinte du château rapidement. Mes nouveaux muscles paraissaient très endurants et mes nouvelles ailes capables de braver des grands vents.
Comme j’aimais tant le faire, je m’élevai haut dans les airs, pour ensuite piquer vers le sol. Atterrissant avec grâce, tous remarquèrent le jeune homme magnifique, que mon esprit appela Dave. Je trouvais sur le moment que ça lui allait bien.

Dave se dirigea vers l’auberge Monde. Il évita de croiser les regards des femmes qui le mettaient mal à l’aise, et continua son chemin jusqu’à l’auberge. Il fit de grandes enjambées imposantes, et s’infiltra à l’intérieur du restaurant dans lequel j’avais donné rendez-vous. Les lieux étaient luxueux. C’était un hôtel et un bar très coté de notre ville volante, d’où la teneur de l’invitation.

Dave admira pour la première fois la salle de restauration que j’avais eu le plaisir de visiter au paravent. Les murs étaient recouverts d’une tapisserie élégante et dorée, et au sol, du marbre blanc recouvrait tout l’étendue de la pièce. Les tables étaient nombreuses, séparées par des paravents et recouvertes de nappes et napperons en dentelles blanche et rouge. Il s’assit à la table réservée à mon nom. La table royale. Malheureusement, j’oubliai que mon apparence n’était plus la même. Dave fut gêné devant les serveurs qui vinrent le déloger. Je tendais mon poignet et montrai mon accédeur, après avoir retrouvé mon réel visage quelques instant. Tout le personnel sourit, et on laissa Dave tranquille. J’allais rester dans sa peau jusqu’à ce que Mme Belaqua arrive. Elle était en retard. Au bout de trente minutes de retard, Dave sorti et fit quelques pas à l’extérieur. Au bout de la rue, une jeune femme avait l’air perdu. Cette femme était belle, remarquablement, je dois l’avouer. Peut-être que…
La chef d’alliance avait ce mérite. Mais, doutant encore, je refusai de faire partir Dave pour l’aborder. Il se déplaça jusqu’elle et lui demanda simplement :

- Excusez-moi, je n’ai pu m’empêcher de remarquer que vous avez l’air perdue… Voulez-vous de l’aide ?

Et je saurai ainsi si cette femme était celle que j’attendais, ou simplement une très belle touriste.

« - Excusez-moi, je n’ai pu m’empêcher de remarquer que vous avez l’air perdue… Voulez-vous de l’aide ? »

Cassiopée leva les yeux.
Ouvrit la bouche.
La referma.
Réitera trois fois de suite.
Une homme se tenait face à elle, de sa posture imposante, de son regard émeraude confiant et déterminé, de ses grandes ailes d'anges aux aspects irréels...
Et de sa beauté. Presque inconcevable.
Un homme ne peut pas être aussi beau. Il semblait émergeait tout droit des fantasmes de millions de femme : un être à la carrure et au visage parfaits. La jeune sirène n'avait vu pareil homme depuis bien longtemps : du moins, hors de son royaume ... Pourtant, quelque chose clochait, et elle n'aurait su dire quoi ...

« - Je cherche quelqu'un. » dit-elle dans un ton qu'elle voulait indifférent, mais qui trembla sous les émotions qui l'assaillaient.

La Chef d'Alliance avait décidé de jouer la carte de la méfiance. On lui avait toujours appris à ne jamais dévoiler qui elle était et ce qu'elle faisait. On ne se dévoile jamais, Ô grand jamais à un inconnu, aussi beau fut-il ... C'est l'expérience plus que la prudence qui lui avait fait acquérir ces convictions. Elle avait bien failli finir aux mains de révolutionnaires qui cherchaient à assassiner toutes les personnalités les plus influentes d'Esephia afin de créer une nouvelle aire dépourvue d'Alliances.

« - Mais elle semble être ... en ... retard. Ne voudriez-vous pas me faire visiter la ville, s'il vous plait? Je vous en serai reconnaissante. »

L'inconnu haussa les sourcils, surprit. Au moins, elle pourrait trouver aisément cette Auberge du Monde, sans se perdre, ni être découverte ...

( no inspi sorry i_i )

Dave était donc un tombeur.

Un tombeur averti et patenté désormais.

Je m'étais rendue compte que ce dernier faisait même de l'effet à la femme, sans doute la plus magnifique du royaume. Si j’admettais à accepter ce fait, c'est que vraisemblablement, elle était très belle et que je n'avais jamais aimé être appréciée et reconnue pour ma beauté. Je préférais qu'on se souviennent de moi comme une reine perspicace, plutôt qu'à tomber par terre de par son physique élogieux.

La jeune femme contempla Dave, l'oeil vif et brillant.

"- Je cherche quelqu'un, fit elle, la voix fragile."

Elle dévisagea mon enveloppe une seconde fois et continua, cette fois -ci d'une voix plus assurée:

" - Mais elle semble être ... en ... retard. Ne voudriez-vous pas me faire visiter la ville, s'il vous plait? Je vous en serai reconnaissante. "

Aha. Peut-être était-ce bien elle. Mais peut-être était-ce aussi bien une jeune femme qui avait un rendez-vous avec une amie et qui n'était pas ici.
Je décidai de faire jouer le tout pour le tout.
Dave décocha un sourire fulgurant et charmeur à la demoiselle, que je sentis fondre sur place. Il passa une main assurée dans ses cheveux puis tonna, de sa voix grave et envoûtante:

"- Je suis désolé, mais moi même j'attends quelqu'un. Par contre, si vous voulez que je vous indique l'emplacement d'un lieu particulier, ce serait un plaisir. "

Elle sourit à son tour. Sur un banc, un peu en aval de Dave et la belle inconnue, deux enfants s'étaient arrêtés de parler et les observaient avec envie et admiration. Dave leur fit un signe de la main et, les deux bambins se mirent à glousser en se tournant de l'autre côté. C'était deux petites filles, aux nattes droitement tressés, en uniforme d'écolières. Elle avait un rire nerveux et gène, mais qui me fit sourire, et donc, qui fit rire Dave. Il fut intéressant de constater la réaction de la jeune femme avec qui Dave avait échangé quelques mots. Le rire d'un homme à un pouvoir impressionnant sur les femmes, visiblement. Elle se mit à rire aussi, d'un rire moins naturel, mais ne le quittait pas des yeux. Je ne savais même pas si elle avait comprit de quoi je m'amusait.
J'éprouvais tout de même un semblant de remords envers cette femme, qui pensait que j'étais Dave, cette enveloppe superbement magnifique, aux yeux profond et à la voix suave.