Le monde d'Eséphia
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Les Chroniques d'Eséphia

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MessageSujet: Les Chroniques d'Eséphia Les Chroniques d'Eséphia Icon_minitimeDim 20 Nov - 4:31

Voici donc le prologue du tome 1 des Chroniques d'Eséphia, juste pour vous :

Les Chroniques d’Eséphia
Tome 1 : Les Esprits Elémentaires Ultimes
Prologue

La nuit d’encre était illuminée par de magnifiques étoiles brillantes et la lune pleine baignait de sa lumière astrale la magnifique forêt de chênes aux branches touffues. Dans cette forêt, serpentant entre les arbres, un homme progressait dirigeant habilement sa monture qui évitait branches basses et racines sorties de terre. Les faisceaux lunaires pourtant anormalement puissants ne parvenaient pas à traverser les épais branchages. Le cavalier finit enfin par quitter ce bois pour arriver dans une plaine aux herbes couchées par le puissant vent qui soufflait. Quelques arbres poussaient ci et là. L’inconnu arrêta sa monture en tirant un coup sec sur les rênes pour observer la lune. Celle-ci parvint enfin à l’éclairer. C’était un adolescent de grande taille, richement vêtu. Des bottes brunes en cuir montaient jusqu’à ses genoux, des gants masquaient également ses mains. Eux aussi bruns en cuir. A sa main droite une chevalière étrange ornait son index, elle ressemblait à un serpent enroulé autour d’un anneau d’or incrusté de pierres précieuses. Ses vêtements étaient en soie noire, une soie particulière qui semblait plutôt épaisse qui ne laissait pas passer la bise glacial. Son dos était recouvert d’une cape qui flottait au vent mais qui semblait plutôt lourde. On pouvait voir qu’elle était en écaille, cette cape se terminait par une capuche remontée sur la tête de son propriétaire dissimulant ses cheveux. La moitié inférieure de son visage était dissimulée sous un foulard. Sa peau d’une pâleur presque irréelle contrastait avec sa tenue, ses traits étaient fins et proprement dessinés, son visage était d’une incroyable perfection. Ses yeux étaient aussi sombres de la nuit, d’une étrange couleur orange, profonds comme la mer mais calme et limpide comme la surface d’un lac. Il paraissait très jeune dix-huit ans au maximum. Le cheval qu’il chevauchait était brun et de grande taille. Le jeune homme se remis rapidement en route talonnant sa monture qui partit au trot vers le Nord. Autour d’eux, le paysage se transformait, l’herbe laissait la place à des roches, les buissons se faisaient quasi-inexistants et les arbres disparurent entièrement. Même la température chuta de plusieurs degrés, le vent commença à souffler plus fort et la monture du accélérer pour pouvoir continuer à progresser à vitesse constante. Le souffle qui sortait de ses naseaux dilatés provoquait une buée fine. Le vent cessa de souffler contrairement au brouillard épais qui venait de se lever obligeant le cavalier à ralentir. Cette zone regorgeait de crevasses et précipices il serait stupide de tomber dans l’un d’eux bêtement. L’animal continua au pas pendant plusieurs heures et lorsque son maître arriva enfin à destination l’astre de la nuit avait déjà parcouru la moitié de sa course.
L’inconnu sauta de sa monture et lorsqu’il atteignit le sol un léger nuage de poussière se forma. Il attacha les rênes de sa monture à un rocher pointu laissant assez de mou pour que l’animal puisse brouter les quelques brins d’herbes qui poussait timidement dans une fissure. Pendant que le cheval tentait d’apaiser sa faim, son maître pénétra dans la caverne juste à côté. Il alluma un feu magique qui éclaira et réchauffa l’immense grotte. Il fit quelque pas et s’arrêta devant un mur vierge parfaitement lisse contrairement aux autres parois. La structure comportait une petite cavité où il inséra un petit cristal rose qui brillait de mille-feux. La terre trembla légèrement et il entendit derrière lui son étalon hennir. Le mur coulissa laissant apparaître un passage étroit où il s’engagea sans hésitation même si c’était la première fois qu’il pénétrait dans l’endroit. Durant le chemin son esprit ne cessa de le torturer il approchait du but. Il allait obtenir la réponse à la question qui lui occupait l’esprit. Mais, il en avait peur et surtout de ce que cela risquait d’entrainer. Certaines personnes lui avait dit que cela s’était produit mais d’autres lui avaient affirmé le contraire. Malheureusement, il ne pouvait laisser planer le doute, il y avait trop de choses en jeu. Pire, il y avait trop de vie en jeu. Dont la sienne. Il finit par aboutir dans une cavité qui était plus grande que la première. Dans ce lieu magique, les murs étaient tous lisses comme de la soie et un rayon de lumière descendant d’une ouverture dans le plafond illuminait un étrange petit lac où l’on voyait le reflet de la lune briller dans un liquide d’argent. De cet étrange étang, au centre montait un piédestal en or gravé finement à la main et orné de pierres précieuses. Son regard grimpa le long et se posa sur … rien. Son cœur rata un battement. Il n’y avait plus rien !

Le soleil terminait sa course et teintait de rose les fins nuages bas éclairant la pièce dans laquelle il se trouvait. Les tapisseries aux murs étaient grises et ornés de motifs divers. Des tableaux de toutes les tailles décoraient ces murs ternes. Leurs cadres étaient en or et pour certains incrustés de pierres précieuses. Les images représentaient la plupart du temps des personnages de sa famille. Ils avaient été immortalisés dans la toile par un grand peintre. Un seul représentait un paysage, un lac bleu azur qui était surplombé par un magnifique château aux nombreuses tourelles qui se reflétait dans l’étendue d’eau. La pièce était très grande et dirigée vers l’Est, par la fenêtre qu’encadraient de magnifiques rideaux de velours pourpres on voyait le soleil qui déclinait lentement. Dans ce monde le soleil se levait à l’Ouest et se couchait à l’est contrairement à la Terre. Un mur entier était recouvert d’armoire en bois massif remplis de livres et de grimoires. Face à cette bibliothèque, un bureau se dressait fièrement. Il était rempli de papiers et de feuilles en tous genres. Devant, se tenaient deux sièges en cuir qui paraissaient très confortables et derrière une chaise avec des accoudoirs si grande qu’elle faisait penser à un trône avec des pieds. Deux tiroirs étaient fermés par une serrure d’or. En face de ce bureau se trouvait deux armoire imposantes, toutes en métal gris, chaque tiroir ou porte était fermé à clé. Le jeune homme était assis sur la grande chaise et réfléchissait les mains croisées devant son visage à l’expression pensive. Son regard fixe semblait pourtant lointain. Il ne s’extirpa pas de ses pensées lorsque quelqu’un frappa à la porte massive il se contenta d’un simple « Entrez ». L’invité ouvrit la porte, la referma vite fait, s’inclina puis s’assis dans un des deux sièges. Il était plutôt petit et vêtu d’un imperméable gris terne, d’un haute-forme et de bottines de la même couleur. Son visage trahissait son âge élevé. Une moustache blanche cachait sa lèvre supérieure et ses sourcils épais et broussailleux étaient de la même couleur. Son visage était parsemé de rides profondes. Ses yeux étaient bleu ternes, la seule touche de couleur chez le vieil homme. Un silence de mort régnait. Le regard de l’invité se posa machinalement dans un coin de la pièce. L’animal n’était pas là. Le nouveau venu ne put retenir un soupir de soulagement. Cette créature le terrorisait, comme un bon nombre des gens qu’elle rencontrait. Sa tête de cobra aux yeux jaunes était armée de crochets remplis de venin qui mesuraient bien 15 cm qu’il ne pouvait même pas garder dans sa gueule immense. Son corps évoquait celui d’un oiseau dont on aurait remplacé les plumes par des écailles. Ses ailes étaient d’une envergure assez impressionnante par rapport à l’animal qui n’était pas bien grand mais elles lui procuraient une vitesse impressionnante ce qui en faisait un redoutable prédateur. Etrangement le sergle n’était pas présent ce qui ravi le vieillard mais l’inquiéta également. Il sursauta lorsque son hôte pris la parole d’une voix froide :
-Sais-tu pourquoi tu es ici Sathédus très cher ?
Le dénommé Sathédus ne répondit pas tout de suite jetant des regards furtifs aux parois de la pièce.
-Ne t’inquiète pas, ces murs sont insonorisés régulièrement avec un sort très puissant renouvelé par mes soins. Je repose donc ma question : Sais-tu pourquoi tu te trouves ici.
Cette fois-ci il répondit après quelques secondes de réflexion :
-Oui, même si j’ai beaucoup de mal à le croire, mais sans vouloir vous offenser, quelles preuves avez-vous pour appuyer votre terrifiante hypothèse ?
Le maître lui raconta son expédition d’hier et la découverte ou plutôt l’absence de ce qui devait se trouvait dans la grotte. Le visage de Sathédus se figea dans une expression horrifiée. Lorsqu’il parla sa voix était chevrotante :
-Un des cristaux du savoir a disparu ? C’est imp… inimaginable se rattrapa-il en croisant le regard sombre de son hôte. C’est très grave. Réellement inquiétant je vais faire toute les recherches qu’il faudra pour que nous puissions avoir les informations nécessaires pour agir avant la grande catastrophe. Mais quand cela risque-t-il d’arriver ? D’après la prophétie, pour ouvrir la barrière, il faudrait une éclipse de soleil mais cela ne se produira pas avant des années.
-Tu te trompe, car la condition est une éclipse solaire, elle peut très bien venir de la Terre. Le plus inquiétant justement c’est la Terre, la barrière y est présente en partie mais, elle n’est pas protégée suffisamment. Ce serait la cible parfaite pour nos ennemis. Il va falloir accentuer les défenses et la solidifier pour éviter toute faille imprévue. Si la barrière est brisée sur Terre, toute cette planète sera détruite. Dit l’adolescent.
-Mais, le flux de magie sur terre n’est pas suffisant, briser la barrière là-bas sera une perte de temps, même si elle se briserait ici aussi.
-Surement mais comme tu viens de le dire, le flux de magie sur Terre est quasi inexistant, mais il existe et est relié à ses habitants. A ton avis, que se passerait-il si un énorme torrent de magie élémentaire arriverait dans ces canaux sachant que la capacité de magie des humains normaux n’est que de cinq milligrammes ?
Une peur sans pareille se dessina sur le visage du vieil homme et lorsqu’il parla sa voix se fit chevrotante :
-Les humains remplis de magie seraient détruits et transformés en esprits élémentaires. Conclu Sathédus.
Son hôte se leva et se tourna vers la fenêtre en contemplant le coucher du soleil. L’ancien ne put retenir un soupir de tristesse. Il était si jeune et il devait assumer tant de responsabilités et prendre des décisions qui mettaient plusieurs mondes en dangers. Ce dernier posa la question qui conclut cette conversation :
-Pourrons nous affronter toute une armée composée de sept milliards d’esprits élémentaires tout en combattants les Esprits Elémentaires Ultimes ?
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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Eséphia Les Chroniques d'Eséphia Icon_minitimeVen 9 Déc - 4:28

Bah c'est vraiment super, j'ai été impressionée à vrai dire. Ton vocabulaire est très étendu, ce qui est vraiment bien, le suspens est maintenu tout au long, les paysages sont bien décrit, on se situe bien dans l'histoire, je n'ai pas vu de fautes apparentes. Franchement chapeau quoi ^-^Je suis bluffée en tout cas.
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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Eséphia Les Chroniques d'Eséphia Icon_minitimeVen 9 Déc - 4:37

Merci!
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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Eséphia Les Chroniques d'Eséphia Icon_minitimeVen 9 Déc - 10:28

De rien, c'est sincère. Si le reste de ton livre est aussi bien écrit que ce prologue, je te tire mon chapeau ^-^ Quoi que je suis confiante de ce côté là. Comptes-tu poster autre chose ?
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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Eséphia Les Chroniques d'Eséphia Icon_minitimeDim 13 Mai - 6:50

Voilà le chapitre 1. Désolée les gens, trop la flemme de mettre en page


Chapitre 1 : Disparition


Cela faisait maintenant une demi-heure qu’elle poireautait là, assise sur ce banc toute seule. Le ciel dégagé abritait un soleil chaud. Quelques pigeons volaient ou se posaient sur des branches basses. Derrière elle, un petit parc où quelques enfants jouaient au ballon sous le regard de leurs parents s’étendait entre les routes de béton. Un léger vent soufflait ébouriffant légèrement ses cheveux blonds. Devant elle, la route était vide en ce dimanche de début septembre. La rentrée scolaire avait fait son retour avec ses habituels problèmes. Elle avait passé un super été. Avec sa famille, elle était partie en voyage. Avec ses amis, ils avaient fait tous les parcs d’attraction du pays et les frontaliers, vu tous les films sortis au cinéma, été à tous les concerts. En bref, c’était le meilleur été de sa vie. Daniel n’était toujours pas là. Elle était habituée, le jeune garçon était loin d’être ponctuel, mais elle n’avait pu s’empêcher de remarquer qu’il avait l’air troublé ces derniers temps. Son regard se perdait dans le vide, il ne répondait pas quand elle lui parlait et il était souvent absent. D’habitude, il était toujours de très bonne humeur, rempli d’énergie et il adorait faire des bonnes blagues. Il était un peu égoïste du genre « Je m’en fous du moment que ça me concerne pas » mais il était toujours là pour ses amis. Mais ces derniers temps c’est plutôt « Je m’en fous, me dérangez pas même si ça me concerne ». Il n’avait même pas parlé de lui, ce qui pour Dan, relevait du miracle. Même son autre ami Séphi, l’abréviation de Séphidas, l’avait remarqué pourtant il était loin d’être observateur du comportement humain. D’un naturel très sérieux, il trouvait souvent de mauvais de goût les blagues de son meilleur ami mais ce n’était pas un sujet de dispute. Il descendait de deux grands scientifiques et passait donc beaucoup de temps comme ses parents le nez dans les livres, toujours avide de connaissances. Il possédait un esprit très rationnel. Il était travailleur mais il savait s’amuser aussi de temps en temps. Séphi était assez timide mais Daniel le défendait toujours, il aimait se battre. Ce dernier était un peu leur garde du corps personnel. Ses amis étaient pour elle comme les deux grands frères qu’elle n’avait jamais eus. Elle avait connu Séphidas en premier, il y avait cinq ans. Quant à Daniel, elle l’avait rencontré il y avait deux ans. Il l’avait défendue face à deux brutes qui en voulaient à son portable puis lui avait payé un soda. Elle rigola en pensant à ce souvenir, les deux idiots s’étaient sauvés en courant avec chacun un œil au beurre noir et la trace des semelles des chaussures de Daniel sur l’arrière-train. Il comptait vraiment beaucoup pour elle et elle était peinée de le voir si triste. Il trouvait toujours les mots pour lui remonter le moral lorsqu’elle était malheureuse et voulait lui rendre la pareille. Le problème, c’était que lorsqu’elle en avait un, elle se confiait. Daniel ne se confiait pas. Elle n’avait donc pas la moindre idée de ce qui pouvait le troubler. Dans sa vie, rien n’avait changé, il suivait le même train de vie qu’elle. Ils étaient dans la même classe et se retrouvaient souvent après l’école. Il mettait souvent beaucoup d’ambiance, mais depuis peu, il restait silencieux, se contentant de réfléchir en ignorant royalement ses amis comme il savait si bien le faire. Elle ne savait pas beaucoup de choses à son propos. Elle n’avait jamais vu sa famille et il n’en parlait jamais. Elle était déjà allée chez lui avec Séphidas et il vivait seul. Elle regarda sur son portable une photo qu’elle avait prise, un jour avec ses amis. Ils étaient tous les trois devant une vieille tour. Ils avaient posé lors d’un voyage scolaire. Elle pensait au problème qui pouvait occuper l’esprit de son ami lorsque celui-ci arriva en courant. Il était trempé comme s’il sortait de la douche et frissonait. Pourtant, le soleil brillait haut depuis ce matin et il devait faire environ vingt-cinq degrés. Il posa son regard brun sur elle. Elle remarqua que la couleur de ses yeux était très foncée. Son ami avait une particularité physique hors du commun, ses yeux se nuançaient différemment en fonction de son humeur ou de ses émotions. Variant du brun caramel lorsqu’il était de bonne humeur et joyeux au brun quasi noir lorsqu’il était en colère ou contrarié. C’était assez rare qu’ils atteignent cette couleur-là. Elle n’avait pu s’empêcher de remarquer avec un pincement au cœur que ces temps-ci, ses yeux n’étaient jamais clairs. Pas une seule fois. Juste foncé ou pâle, exprimant soit la colère, l’inquiétude ou la tristesse. Ses cheveux coupés court étaient noirs comme la nuit et souvent enduisent de gel qui séparait chaque mèche. Il était assez musclé, grand et sa peau était très blanche. Elle, elle avait les cheveux blonds mi-longs et ses yeux étaient également étranges, ils étaient uniformément violets. Cela l’avait toujours intriguée, mais elle n’avait jamais trouvé des réponses. Elle avait donc abandonné.
– D’où tu sors comme ça, Daniel ? T’es tombé dans l’enclos de l’ours blanc au zoo ou tu viens de la patinoire ?
Elle aimait beaucoup faire de l’humour même si des fois, elle ne faisait rire personne.
– Désolé Kylia, je n’ai pas vu l’heure passer, et pour ma tenue, je sors d’une douche à l’eau froide.
Kylia ne le crut pas. Son meilleur ami habitait à plusieurs kilomètres d’ici et vu qu’il avait fait le chemin à pied, il aurait dû sécher et se réchauffer. Sans oublier qu’il détestait l’eau froide. Elle ne dit rien mais cela faisait plusieurs fois qu’il inventait des excuses bidon sans aucun sens. D’habitude, ses histoires étaient bien ficelées et carrément impossibles à démentir. Voilà qu’en plus de sa bonne humeur légendaire, Daniel avait perdu son art du mensonge. Elle s’inquiétait vraiment pour lui, elle allait lui demander ce qui n’allait pas lorsqu’il lui tendait une main et lui dit qu’ils allaient être en retard et que Séphi allait râler. Elle se servit de sa main pour se relever, mit son sac sur son dos et lui répondit que par sa faute, ils étaient déjà en retard et que Séphidas avait déjà probablement commencé à râler. C’était même sûr, il lui avait déjà envoyé trois messages pour lui demander où ils étaient et elle lui avait répondu à chaque fois la même chose : « J’attends Daniel ». Ils commencèrent à courir et finirent par arriver aux marches du musée dix minutes plus tard. Daniel avait dû s’arrêter à plusieurs reprises pour l’attendre, elle qui était bonne en sport ressemblait à une vieille dame comparée à lui. Elle s’arrêta essoufflée, les mains sur les genoux, la tête en bas, ses cheveux blonds lui tombaient devant les yeux. Elle se demandait tout en essayant de reprendre son souffle si lui n’était pas dopé aux amphétamines. Lorsqu’elle releva la tête, il ne haletait même pas. Il était plus rapide qu’elle et Séphidas réunis et plus rapide que toutes les personnes qu’elle connaissait. Maintenant, elle en était certaine, ce dernier ne sortait pas de la douche car sur les trois kilomètres et demi qu’ils avaient parcouru ce dernier avait séché. Elle fit un rapide calcul de sa vitesse et obtint qu’il pouvait courir à plus de vingt kilomètres par heure. Ce n’était pas possible, elle devait s’être trompée. Il parlait de son retard avec le garçon aux cheveux bruns courts et aux yeux bleu pâle qui les attendait depuis déjà quarante minutes. Daniel, à presque seize ans, meusrait un peu plus d’un mètre quatre-vingt. Séphidas, lui, n’en avait que quatorze et comme elle, faisait un peu moins d’un mètre septante et était plutôt frêle. Il avait une chemise de soie bleue et un pantalon de la même matière qui tombait sur des chaussures très classe. Daniel, lui, était vêtu d’un tee-shirt noir et d’un jean plutôt banal de la même couleur ainsi qu’une paire de baskets. Ses cheveux avaient séché et étaient aussi noirs et lisses qu’à leur habitude. Dans son cas, elle était vêtue d’un tee-shirt rose, d’un jean bleu déchiré au niveau du genou droit car en suivant son ami, elle n’avait pas vu le trou et elle était tombée sur le genou en déchirant son pantalon. Elle avait une paire de Converse rose. Elle aimait beaucoup assortir son tee-shirt et ses Converse. Elle devait en avoir vingt paires de couleurs différentes. Des trois, le mieux habillé était son ami Séphi comme à son habitude. Elle se releva mais ne s’excusa pas de son retard, c’est quand même la faute de Daniel. Ils grimpèrent les marches en vitesse et commencèrent leurs recherches. Ils se séparèrent. Chacun partit de son côté et ils décidèrent de se retrouver une heure plus tard. Maudit devoir d’histoire qui lui gâchait son après-midi. Ils devaient présenter un exposé sur les créatures mythologiques. Comme à son habitude, Séphidas avait déjà fait la moitié des recherches. Ils passèrent une heure à détailler statues et tableaux avant de se retrouver dans la bibliothèque. Ils comparèrent leurs notes. Celles de Daniel étaient impressionnantes. Séphi lui-même n’en avait pas récolté autant. On avait l’impression qu’il avait interrogé lui-même les créatures. Kylia s’amusa à imaginer la tête de la prof d’histoire s’il se mettait à lire tout ce qu’il avait noté. Kylia mit en commun leurs notes pendant que les deux garçons parlaient des images à présenter. Enfin Séphidas parlait tout seul et Dan lâchait un « oui » ou un « pourquoi pas » de temps en temps plongé dans ses pensées, le regard perdu dans le vague. Mais à quoi pouvait-il penser ? Soudain, le jeune garçon aux cheveux d’encre se leva et marcha en direction d’un livre à la reliure épaisse qui était posé avec d’autres. Il le feuilleta et s’arrêta sur une page, surpris. Ses yeux grands ouverts suivaient les lignes d’encre sur les pages blanches. Kylia fut parcourue d’un frisson lorsqu’elle aperçut la couleur de son regard. Il était devenu aussi noir que ses cheveux, ce qu’elle n’avait jamais vu. Il murmurait des paroles qu’elle n’entendait pas. Kylia était trop loin pour pouvoir voir le titre du livre, elle voyait juste que la couverture était noire. Elle fit un geste à Séphidas resté à table qui, le nez plongé dans les livres, n’avait pas vu Daniel se lever. Il se tourna et suivit le regard de la blonde. Lui aussi se demandait pourquoi leur ami était si lointain ces derniers temps mais n’avait pas trouvé de réponse. Il avait fait des recherches de son côté et il avait découvert que personne dans la ville ne portait le même nom que lui, il n’avait pas de famille ici, pourtant à son âge, il ne pouvait habiter seul. Il avait continué à fouiller et avait trouvé que la maison qu’il habitait était à son nom. Avait-il acheté cette maison ou l’avait-il eue en héritage ? Était-il orphelin ou ses parents voyageaient-ils trop pour s’occuper de lui ? Il n’avait pas eu le temps de continuer ses recherches ni de les communiquer à Kylia. Ce qu’il fit sur-le-champ. Elle lui répondit qu’à chaque fois qu’elle allait chez lui, il n’y avait jamais personne. Il fallait résoudre ce mystère. Convaincus de percer à jour leur ami, ils se levèrent. S’ils perçaient ce mystère, ils trouveraient peut-être aussi ce qui le préoccupe. Bien décidé à avoir des réponses, ils firent quelques pas avant de se rendre compte que Daniel avait disparu. La bibliothèque était vide et toutes les portes fermées.
– Ce n’est pas possible, il était là il n’y a même pas trente secondes, dit la jeune fille, une expression d’hébétude totale sur le visage.
– Je savais qu’il était rapide mais là, renchérit Séphi tout aussi perdu. Allons voir quel livre il a lu.
Les deux amis avancèrent vers la petite table où était posé un tas de livres tous fermés, mais aucun n’était couleur nuit. Il l’avait emporté avec lui. Séphi était arrivé à la même conclusion car il se tourna vers elle et lui dit :
– Il a pris le livre. Mais c’est interdit.
Kylia faillit lui mettre une baffe. Penser au fait qu’un livre avait été « volé » dans un musée alors que leur meilleur ami avait sûrement un gros mais alors là très gros problème, qu’il était peut-être même en danger vu son attitude et que pour terminer, il venait de disparaître sous leurs yeux sans laisser de traces, ça, c’était fort. Ils fouillèrent dans les livres restants mais tous avaient un thème différent. Impossible donc de trouver de quoi traitait le bouquin qui l’avait mis dans cet état-là. Ils abandonnèrent leurs recherches, récupérèrent leurs travaux et décidèrent de se rendre chez le disparu. Durant tout le chemin, Kylia ne cessait de se demander où il avait bien pu passer. Une fois devant la maison du jeune homme, ils sonnèrent plusieurs fois, frappèrent à tous les carreaux et regardèrent à travers toutes les vitres. Daniel n’était pas là. Une semaine s’écoula. Leur meilleur ami n’était pas venu à l’école et n’avait donné aucun signe de vie. Les craintes de la jeune fille continuèrent de grandir car chaque jour après l’école, ils allèrent frapper chez lui sans aucun résultat. Séphi trouva tout un tas d’hypothèses expliquant l’absence de leur meilleur ami mais, même lui n’y croyait pas. Elle l’appelait tous les jours mais tombait toujours sur son répondeur : « Salut, c’est Daniel Laneus, vous savez quoi faire après le bip ». Elle avait dû laisser au moins vingt messages différents. L’inquiétude la rongeait, elle n’en pouvait plus et décida d’entrer chez lui pour y trouver des indice qui expliquerait sa disparition. Elle ne le proposa pas à Séphidas car elle voyait d’ici son refus catégorique d’entrer illégalement chez quelqu’un. Elle prit un tournevis qu’elle glissa dans sa poche arrière lorsque l’horloge sonna six coups et que le soleil commença sa descente. Elle arriva à destination rapidement. Après avoir traversé le jardin, elle s’approcha de la porte vitrée de derrière en catimini. Elle se crut dans une de ces séries policières américaines. Elle était vêtue de noir pour mieux se fondre dans l’ombre, ses cheveux blonds étaient attachés en queue-de-cheval et évidemment ses Converse étaient également noires. Lorsqu’elle utilisa le tournevis pour dévisser la serrure, elle se rendit compte que c’était déjà fait. Son cœur commença à accélérer. Quelqu’un était entré chez son ami. Elle tendit l’oreille et entendit des bruits. L’inconnu y était toujours. C’était peut-être lui qui causait les tourments du jeune garçon et qui était responsable de sa disparition. Elle allait bientôt savoir. Elle pénétra dans la maison à pas de loup et suivit le bruit tout en longeant les murs. La maison était très luxueuse, une grande cuisine toute équipée. Un salon avec un écran plasma et toutes les sortes de jeux vidéo qui existaient. Une salle de bains en marbre blanc avec une baignoire qui évoquait plutôt une petite piscine il y avait même un jacuzzi. Le parquet de tout l’endroit était proprement ciré, la maison toujours impeccablement rangée et le frigo toujours rempli. On aurait pu croire qu’une fée du logis y avait élu domicile, ce que n’était en aucun cas Daniel. Trop fainéant pour traverser la rue et aller s’acheter une frite, il chargeait toujours quelqu’un en lui laissant la monnaie. Il ne pouvait donc pas s’occuper d’un pareil endroit aussi bien. Kylia avait remarqué qu’il avait toujours beaucoup d’argent même s’il ne travaillait pas, encore un mystère. Il les accumulait à la grande peine de ses amis. Donc il devait avoir une femme de ménage qui s’occupait de son domicile. Elle monta les escaliers qui ne craquèrent pas lui évitant d’être repérée et arriva près de la chambre de Daniel. Elle se souvenait parfaitement de cet endroit. Les murs orange étaient recouverts de posters de film ou de jeux vidéo et de grandes armoires où il rangeait ses habits. Un grand bureau de bois massif où siégeait magistralement un ordinateur dernière génération lui servait de table de travail, du moins elle le pensait car elle ne l’avait jamais vu ouvrir un livre de classe, son niveau scolaire était pourtant excellent. Pour finir, un grand lit au matelas incroyablement moelleux qui faisait penser à un nuage. Elle jeta un coup d’œil à l’intérieur, la chambre était dans un bazar incroyable. Des papiers jonchaient le sol et son bureau croulait sous des tas de livres et de papiers. Quelqu’un était accroupi à terre fouillant dans ces monticules de feuilles. Il était de taille moyenne, des cheveux coupés court bruns mais elle ne voyait pas bien à cause de la pénombre de l’endroit. Elle prit son courage à deux mains et sauta sur le dos de l’inconnu le plaquant au sol. Elle ne pesait pas bien lourd et il n’eut aucun mal à se dégager. Il se releva et commença à courir. Kylia lui attrapa la cheville et son adversaire tomba lourdement sur le parquet. Elle en profita pour lui maintenir les bras derrière le dos. Elle lui demanda :
– Qui êtes-vous ? d’une voix qu’elle voulait dure malgré la peur qui menaçait de la tétaniser à chaque instant.
L’inconnu bégaya dans une voix remplie de larmes :
– Séphidas, Séphidas Foliar. Pitié, me faites pas de mal.
Kylia le lâcha immédiatement et alla allumer une lampe. C’était bien son ami qui gisait à terre. La gaffe. Elle se rua près de lui.
– Séphidas, je suis désolé. Tu n’es pas blessé au moins ? Je ne savais pas que c’était toi.
Ce dernier commença à se relever doucement, son nez était rouge et il se frottait les poignets.
– Ça ne va pas ? T’es complètement malade ou quoi ? On ne saute pas sur les gens comme ça. Son amie s’excusa en s’asseyant près de lui :
– Encore une fois je suis désolée, je ne savais pas que c’était toi, je pensais que c’était quelqu’un qui en voulait à Daniel. Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Je ne t’aurais jamais cru capable de forcer la serrure de quelqu’un.
Séphi baissa la tête, honteux.
– Je sais, je n’en suis pas fier, loin de là. Mais je m’inquiétais vraiment pour Daniel alors après avoir longuement réfléchi, j’ai décidé de venir ici. Je sais que c’est mal mais j’ai pensé que je trouverais des indices ou quelque chose du genre. Mais quand je suis arrivé dans sa chambre, tous ces papiers étaient répandus sur le sol. J’ai commencé à chercher dedans lorsque tu m’as attaqué. Et j’ai découvert des choses vraiment très intrigantes. Regarde.
Il lui tendit un paquet de feuilles qu’elle lut avec des yeux ronds avant de parler :
– Dis, Séphidas, tu comprends cette langue ? C’est loin d’être du français et les caractères ne sont ni du chinois ni de l’arabe, ni du grec ni quoi que ce soit que je connaisse.
– C’est justement cela qui est intrigant et tous les textes sont écrits dans cette étrange langue. J’ai aussi trouvé plusieurs cartes du monde et dessus plusieurs lignes sont tracées, mais elles ne correspondent à aucune parallèle connue, crois-moi, ajouta-t-il.
– Je te crois mais je ne peux m’empêcher de m’interroger. Que faisait Daniel avec ça ? Qui a mis cette pièce dans cet état ? Tu as regardé dans son ordinateur ?
– Non, pas encore. Ce n’est pas très légal mais bon. Attends, je m’en charge.
Elle découvrit soudain une nouvelle facette de son ami et jusqu’où il était capable d’aller pour ses amis. Elle n’aurait jamais cru qu’il forcerait une serrure, rentrait chez quelqu’un, fouillerait dans ses papiers et ouvrirait son ordinateur. Ce dernier se leva et alluma le PC. Mince, il était verrouillé par un mot de passe. Séphidas fit plusieurs essais mais rien ne fonctionna. Kylia s’approcha :
– Tu ne sais pas l’ouvrir c’est ça ? Tu ne pourrais pas trouver un moyen de sauter la case mot de passe ?
Soudain son visage s’illumina :
– Kylia, tu es un génie ! s’exclama le jeune garçon. Je pourrais utiliser un virus spécial qui effacerait toute forme de mot de passe ! Il suffit que je transfère le virus de mon portable dans l’ordinateur de Daniel et le tour est joué.
– Génial, rentre chez toi et ramène ton programme. Moi, je reste ici et j’essaie de trouver encore d’autres choses qui pourraient nous aider.
Séphi sauta de la chaise et courut vers la sortie. Elle l’entendit descendre dans les escaliers et sortir par la porte de derrière. Kylia sourit, c’était utile d’avoir un ami qui était un véritable génie de l’informatique. En plus, il serait de retour d’ici une demi-heure. Elle soupira et une expression de tristesse se dessina sur son visage. Dan lui cachait quelque chose de très gros. Tout n’était qu’un grand puzzle dont elle n’avait même pas toutes les pièces. Elle s’approcha des armoires et sortit le tournevis qui était resté dans sa poche arrière et entreprit de forcer la première serrure qui s’offrait à elle. Elle fut surprise lorsqu’elle découvrit qu’encore une fois quelqu’un l’avait fait avant elle ! Elle ouvrit les deux grandes portes et ne trouva rien du tout. L’armoire était vide. Elle alla vérifier toutes les autres, elles avaient connu le même sort. Quelqu’un était venu ici avant Séphi et elle et avait volé plusieurs choses. Elle trouva à terre une photo de son ami déchirée et à moitié brûlée. Son cœur commença à accélérer. Visiblement, le voleur ne voulait pas que du bien à Daniel. Ses genoux cédèrent et elle s’effondra. L’étranger était sûrement arrivé ici pour fouiller lorsque Daniel l’avait surpris et l’agresseur l’avait peut-être kidnappé, ou pire. Cela faisait une semaine qu’il n’avait pas donné de signe de vie. Elle se releva, bien déterminée à savoir qui avait fait ça. Il toujours été là pour elle et c’était à son tour de lui rendre la pareille. Kylia fouilla sur le bureau et trouva ce qu’elle cherchait : une feuille de papier vierge et un stylo. Elle entreprit de dresser une liste de tout ce qui avait été dérobé. Au bout de vingt minutes, elle relut sa liste et remarqua qu’elle ne pesait pas bien lourd. Seules les armoires avaient été vidées et le téléphone portable avait disparu. Elle ne connaissait pas suffisamment cette chambre pour savoir avec précision ce qui avait disparu. Elle qui aimait le dessin lui avait souvent offert des croquis qu’il conservait. Elle avait même fait un portrait de lui à la peinture qu’il avait fort apprécié, normal, c’était une image de lui. Elle avait un certain talent pour le dessin et la peinture mais tout ce qu’elle avait pu lui donner avait disparu. Séphidas fut rapidement de retour dans la maison. Il entra par la porte de dehors comme avant et grimpa les escaliers quatre à quatre. Il était essoufflé, couvert de sueur et ses jambes n’allaient plus tenir très longtemps. Il n’était pas un sportif de haut vol comme Daniel. Une fois rentré dans la pièce, il trouva Kylia en train de lire des notes, un stylo en main. Il alla s’asseoir sur une chaise.
– Tu as trouvé quelque chose ? lui lança-t-il.
Elle lui expliqua sa théorie et lui détailla la liste qu’elle avait dressée. Il lui répondit toujours essoufflé en la rassurant un peu :
– Tu sembles sous-estimer Daniel, tu le connais, il se serait battu et on aurait trouvé des traces de lutte et aussi peut-être des traces de sang.
– Tu as raison, j’ai paniqué pour rien mais regarde.
Elle lui montra la photo déchirée et brûlée. Il l’observa en passant une main dans les cheveux et conclut :
– Ce n’est pas un accident et ce n’est pas non plus l’œuvre de Dan. Celui qui a fait ça devait vraiment lui en vouloir.
– C’est ce que j’en ai conclu également. Tu as le virus ?
Il montra le portable à Kylia. Il s’assit sur la chaise de bureau, démarra un programme sur sa machine et raccorda les deux ordinateurs grâce à un câble. Rien ne se passa. Ils commencèrent à perdre espoir lorsque soudain l’écran de l’ordinateur de Daniel commença à se brouiller. Enfin, l’ordinateur révéla ses secrets. Il leva les bras en l’air, triomphant et les rabaissa aussitôt pour commencer à chercher dans les dossiers. Son esprit qui d’habitude était impeccablement « rangé » était devenu un chaos total. Il cherchait un rapport entre tout ce qu’ils avaient découvert jusqu’à maintenant et l’explication de l’étrange liste de son amie. Qui irait voler des cadeaux d’anniversaire offerts par deux adolescents ? Il fut soudain pris de panique : il ne trouvait rien, aucun fichier, aucun programme, aucun dossier, c’était comme si l’ordinateur sortait de sa boîte. La jeune fille assise à côté de lui vit aussi qu’il n’y avait rien. Séphi alla donc chercher dans les opérations effectuées mais il connaissait déjà la réponse. Lorsqu’il ouvrit le programme de base, sa théorie fut exacte : quelqu’un était venu ici avant eux, avait craqué le mot de passe, ensuite, il avait transféré tout le contenu sur un disque externe avant de reformater toute la machine. Conclusion : il ne restait rien à part les programmes de base. Tous ses espoirs se brisèrent, il ne trouverait rien du tout. Aucune information, pas le moindre petit indice.
– Alors ? Tu as trouvé quelque chose ? demanda Kylia d’un ton suppliant.
Il aurait aimé lui dire que oui, qu’il savait où était son meilleur ami et qu’il allait bien. Malheureusement, ce serait mentir. Il décida donc de lui dire la vérité.
– Non, quelqu’un est venu, a pris tous les fichiers, dossiers et programmes qu’il pouvait prendre et a ensuite reformaté l’ordinateur. Désolé, je ne peux rien faire.
Tout espoir se brisa sur les derniers mots de son meilleur ami. Il n’y avait plus rien à trouver. L’inconnu qui était venu ici, a effacé toute forme de piste, toute forme d’indice qui leur permettrait de retrouver Daniel.
– Cela ne peut être que celui qui a fait ça, dit-elle en brandissant la photo, il nous reste au moins les papiers à l’écriture étrange et les cartes.
Son ami ne répondit pas, son regard fixé sur la tour de l’ordinateur. Il lui fit signe de se taire et baissa la tête quelques secondes avant de la relever, d’attraper le bras de la jeune fille et de débouler dans les escaliers. Elle criait et lui demandait ce qui se passait. Il ne pouvait pas lui expliquer, il n’avait pas le temps. Alors qu’il allait ouvrir la porte, un bruit sourd retentit, l’explosion tant redoutée se produisit. Les deux amis furent projetés et passèrent à travers la porte en verre. Séphidas avait pris soin de maintenir Kylia derrière lui pour qu’elle ne soit pas blessée. Ils atterrirent dix mètres plus loin dans le jardin, le jeune garçon couvert de coupures plus ou moins profondes et la jeune fille avec une épaule démise provoquée par l’atterrissage brutal. La maison s’embrasa et de la fumée monta.
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