Les Nécrosoris au pouvoir, la traque commence |
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| Sujet: Nous sommes quittes. Mer 7 Déc - 9:25 | |
| Je me perdais dans la foule colorée, scrutant les produits divers, mon bras blessé bien serré contre mon corps. Je me baladais tranquillement à travers les étals du marché de Stersa. Enfin, tranquillement. Je ne l’étais plus depuis longtemps. Non, en réalité, j’étais très mal. Premièrement : toujours aussi seule, avec toujours autant de la haine de la part…heu…De la moitié du monde politique ? Deuxièmement : la tête pleine de question sans réponse. En désespoir de cause, j’étais revenue m’installer dans ma villa. J’avais renvoyé tout le personnel et m’occupait soigneusement de la maison chaque jour. Je ressemblais de plus en plus à une femme d’intérieur – quelle horreur ! Par exemple, là, je cherchais des légumes. Des légumes ! Moi, j’étais partie au marché acheter des légumes. A cette idée, le rouge me monta aux joues et je pressais le pas, pour échapper à cette masse humaine, oppressante et dérangeante. Plus les jours passaient, plus je me sentais banale. Je sortais les cheveux, nettoyer chaque pièce de la maison, me faisait à manger, passait aider à l’auberge de Stersa…ça ne m’aurait pas déplu. Mais son souvenir m’embêtait. Je l’avais transformé en vampire, en retour, il m’avait massacré. Puis m’avait laissé la vie sauve. M’avait embrassé. Et s’était finalement barré. J’avoue que je ne m’y retrouvais plus. Mais du tout. Et j’étais dans mon droit…
Le ciel était gris, rempli de nuages sombres. J’avais l’intime sensation qu’un orage approchait et j’ai resserré mon châle autour de mes épaules en frissonnant. Je n’avais plus envie de faire le tour de ce marché bruyant. Un marchand qui criait plus fort que les autres attira soudain mon attention. Il vantait les qualités de ces produits. Des alcools venus de tous pays, des thés rares et exquis…on pouvait goûter des échantillons et les gens ne se gênaient pas. De vielles femmes à l’air revêche tâtait des tissus, certainement pas convaincue par les louanges du vendeur à leur sujet. Pour ma part, je scrutais les breuvages. Il y avait de tout, du filtre d’amour à la potion qui vous transforme en rat pour une durée indéterminée, en passant par l’élixir de jouvence – encore des fables, si vous voulez mon avis. Je préférais m’intéresser aux sirops exotiques, ainsi qu’aux thés et aux alcools. Ma main effleura le goulot d’une bouteille ambrée, tandis que je regardais l’étiquette. « Bière de Tivnia » Hésitante, j’interrogeais le vendeur. Il me répondit que c’était une grande crue, et que c’était une occasion à ne pas rater. Je l’écoutais, l’air convaincu. Puis j’achetais des feuilles de thé. Ce n’était pas aujourd’hui que je commencerais à me saouler.
Enfin, je rentrais chez moi. Un marchand qui empruntait la même route me déposa galamment non loin et je n’eus qu’une centaine de mètre à faire à pied. Une fois à l’intérieur, je me défis de mes multiples écharpes et autres couches de vêtements nécessaires à ma survie dehors – j’étais une frileuse -, dévoilant un chemiser simple et un pantalon en peau de daim. J’allumais un feu dans le salon, puis descendit me préparer un repas frugal. Je n’avais plus l’habitude du luxe. Puis je me fis bouillir de l’eau et je remontais avec un bon thé importé fraîchement acheté. Et comme il y a si longtemps, je m’affalais dans le fauteuil. J’étais encore en piteux état, une cicatrice barrait toujours mon cou et je n’avais pas totalement récupéré. Je contemplais le fauteuil où j’avais laissé glisser le responsable de tout ça il y a des saisons. C’est drôle, plus ça allait, plus ses traits devenaient flous dans mon esprit. Et j’ai entendu les pas. Le vampire – un humain ne peut-être aussi silencieux – ne cherchait pas à cacher sa présence. Comme s’il était en territoire conquis. Je fis jaillir une dague de mon chemiser, bien que je sache pertinemment qu’elle ne me serait pas d’une grande utilité. Curieusement, je crois que j’aurais bien aimé que ce soit Sayanel qui me rende visite. Même si je n’avais pas envie qu’il recommence à m’envoyer contre tous les murs qu’il croise. Je tiens aux bibelots qui traîne ici…
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| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Mer 7 Déc - 11:46 | |
| Une main posée sur la rambarde, encore hésitant, Sayanel tenta de se remémorer les raisons qui l'avaient poussé à venir jusqu'ici. Ses yeux écarlates fixaient la vampire devant lui, qui faisait infuser du thé. Pourquoi était-il revenu ?
Quelques jours plus tôt, après avoir engendré un carnage dans le sud d'Assrah, il était rentré chez lui, troublé. Il ne savait pas tout à fait pourquoi il l'avait épargné, ni même pourquoi il l'avait embrassé. Pour la première interrogation, on pouvait supposer qu'il ne voyait tout simplement plus l'utilité de le faire. Et pourtant, il avait déjà tué tant de personnes, alors pourquoi pas elle ? Quant à la deuxième... C'était le mystère total. Une impulsion du moment, sans doute.
Toujours en quête de réponses, il avait finalement décidé que la meilleure manière de mettre un terme à tout ça était d'aller directement voir sa créatrice. Il s'était donc mis en chemin, ne sachant même pas si elle serait là ou pas – ce qui était peu probable étant donné les événements qui s'y étaient déroulés. Et pourtant, quand il était enfin arrivé, la veille, il l'avait vu.
Elle se comportait comme une parfaite humaine, nettoyait sa maison elle-même, tout en allant acheter des légumes et en buvant du thé. Comme si rien ne s'était passé. Ou plutôt si. Il savait que son comportement était une conséquence de son attaque, puis de sa transformation et enfin de sa tentative de se débarrasser d'elle. Un doute le traversa. Était-elle devenue folle à lier ? Il décida de l'observer un peu, pour voir si elle s'était remise de leur “ affrontement ”. Manifestement, non. Une cicatrice lui barrait toujours le cou, et son bras d'infirme la gênait au plus haut point. Pourtant, elle s'échinait à garder ce comportement “ normal ”.
Enfin, il décida de se montrer.
Ou plutôt, il voulut se montrer.
Sauf que là, il restait figé, toujours les yeux rivés sur elle. Le doute l'avait envahi. C'était bien beau de vouloir lui poser des questions, mais lesquelles ? Au final, il ne savait même pas pourquoi c'était à elle qu'il voulait s'adresser. N'importe quel vampire dans la capitale aurait pu lui répondre, en partant du principe que tous les vampires essayaient au moins une fois de transformer une autre personne. Surtout ceux qui étaient nés ainsi.
Sayanel déglutit. Elle ne l'avait toujours pas vu, ni même entendu. Il fallait qu'il bouge. Il ne devait pas se dégonfler. Mais après tout ce qui c'était passé, il avait du mal à s'imaginer rentrer en disant “ Salut ça va, la forme ? ”. Il inspira trois fois – réflexe qu'il avait gardé de sa vie humaine – puis risqua un pas en avant.
Immédiatement, elle se raidit. Il prit de l'assurance et enchaîna sur un deuxième pas, puis un troisième, et enfin il la rejoignit. Elle ne s'était pas retournée, mais il savait pourquoi. D'un geste ample, il lui ôta la dague des mains, et dit :
- Valiant. C'est mon nom.
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| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Mer 7 Déc - 12:13 | |
| Il m’enleva la dague des mains d’un geste simple et élégant. J’esquissais un sourire. Je reconnaissais là le vampire que j’avais créé. Et qui avait failli me tuer.
« - Valiant, c’est mon nom. »
Je ne répondis pas tout de suite, digérant d’abord l’information. Me dire son nom ? Pourquoi ? Pour connaître le mien en retour ? Je ne sais pas. Autant de questions sans réponse. Sans lever les yeux, ni tourner la tête pour le distinguer, j’indiquais le fauteuil devant moi pour qu’il y prenne place. Peut-être que je devrais lui dire mon nom. J’ai agité ma petite cuillère dans ma tasse, pensive. J’allais jouer franc jeu.
« - Gabrielle, l’informais-je en souriant aimablement, Gabrielle Atalante Sal Thesna, mais Gabrielle ça va aussi. Du thé ? »
Sans plus m’inquiéter – si je vivais encore, je doute qu’il me tue au moindre mouvement – je me dirigeais vers le buffet et saisissait une autre tasse, que je posais en face de l’autre fauteuil.
« - Quel…bon vent t’amène ? »
J’avais essayé de faire en sorte que ma voix n’ironise pas, mais c’était plus fort que moi. Je me suis mordillé la lèvre. Je n’avais vraiment pas envie de l’énerver, sachant qu’il avait le droit de vie ou de mort par la force sur moi. Je m’enfonçais un peu plus dans mon fauteuil, et soupirais-je, fixant les iris écarlates de Sayanel. Je pensais à ma vie, et à la place qu’il avait prise bien involontairement dedans, ces dernières années. Il n’était qu’un simple tueur à gage, et prise d’un élan de curiosité, j’avais essayé de le transformer. En avait résulté des saisons de traque, de peur, d’obsession. En avait résulté ma faiblesse actuelle. Si je me comportais en boniche actuellement, c’était certainement à cause de lui. Et c’est encore cette même curiosité qui me poussa à parler sans attendre sa réponse.
« - Je ne sais pas pourquoi tu m’as épargnée, mais merci. Pour le reste…Disons que nous sommes quittes ? Je t’ai transformé et tu…m’as brutalisée. Bref. Je disais donc…que fais-tu ici ? Tu viens me narguer ? Me dire que je devrais m’excuser ? »
C’était stupide, mais je n’allais chipoter ! Vous voyez autre chose à dire ? Je n’allais pas m’attarder sur les détails du « pour le reste », ça aurait fait trop de question sans réponse. Pourquoi m’avoir embrassé, par exemple ? Je ne comprenais définitivement pas ça. Nerveusement, j’observais sans m’en cacher la dague qu’il m’avait prise. J’ai voulu tendre la main avant de me rappeler de ma paralysie. J’ai serré les lèvres. C’était peut-être un état définitif…quelle horreur, si c’était le cas ! Une fois de plus, j’ai soupiré, et j’ai ramené mes jambes contre ma poitrine, les yeux perdus dans le vague. J’avais un peu oublié Sayanel, tout en étant extrêmement consciente de sa présence.
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Mer 7 Déc - 12:58 | |
| En réalité, elle réagit tout à fait comme il n'aurait jamais osé le faire. Familièrement. Pas que cela le dérangeait, mais honnêtement, est-ce que vous inviteriez quelqu'un qui a essayé de vous tuer à boire du thé ?
Avec une certaine lenteur, Sayanel alla s'asseoir dans le fauteuil qu'elle lui avait désigné, et l'écouta parler. Il ne put s'empêcher d'esquisser un sourire quand il entendit son prénom. Gabrielle. Ça lui allait si peu. Elle n'avait pas une tête à s'appeler ainsi. Ni le caractère, d'ailleurs. Et pourtant, c'était le cas. Et étrangement, il trouva cela très à son goût. Puis elle le remercia. Une nouvelle fois, c'était stupide de sa part. Mais il supposa que ça partait d'un bon sentiment.
Manifestement, Gabrielle – il adorait la sonorité de ce prénom – s'interrogeait sur la raison de sa venue. Ce qui était tout à fait légitime, d'ailleurs. Malheureusement, il en savait à peine un peu plus qu'elle. Aussi quand il fallut répondre, il commença par quelque chose de tout à fait différent.
- Non merci. Pour le thé, je veux dire... Je suis adepte d'une autre boisson plus... vivante.
Il la vit se raidir dans son fauteuil. Elle avait replié ses jambes contre son ventre, et ses bras enroulés autour de ses genoux frissonnèrent l’espace d'un instant. Il comprit alors qu'elle envisageait la possibilité qu'il ne soit revenu que pour s’abreuver de son sang. Il n'essaya pas de dissiper ce malentendu. D'une certaine manière, il aimait bien la sentir mal à l'aise. Il avait l'impression de contrôler la situation, sans pour autant que ce soit le cas.
- D'ailleurs, je devrai te remercier pour ça. Ce goût si unique, je ne peux plus m'en passer.
Sayanel se mit à jouer avec la lame, enfonçant la pointe dans sa chair, faisant perler une petite goutte de sang qu'il laissa couler le long de son poignet droit. Il reprit, plus sérieux.
- Je ne dirai pas que nous sommes quitte. Tu m'as pris quelque chose que tu ne pourras jamais me rendre, et moi je ne t'ai infligé qu'une douleur passagère. Tu es immortelle, et j'aurai voulu rester humain.
Il attendit sa réaction. Elle avait baissé les yeux vers le sang qui colorait la peau blanche du vampire, comme absorbée par ce spectacle tellement insignifiant. Il leva donc le bras, et elle suivit automatiquement le mouvement avec ses yeux, avant de les détourner rapidement quand il arriva devant le visage de Sayanel. Il lécha le sang qui commençait à sécher, et la coupure se referma après le passage de sa langue sur sa chair.
Puis il se leva, et se dirigea vers elle, attrapant son bras paralysé en douceur.
- C'est vrai, je suis là pour toi. Mais uniquement parce que tu peux m'apporter les réponses que j'attends.
Il lança un regard vers le bleu pâle de ses veines, qui virait au vert, signe que le poison s'y trouvait encore. L'effet était permanent. Le seul moyen pour le retirer consistait à aspirer le venin à-même la veine. Ou à trancher la partie du corps endommagée.
Lentement, il s'accroupit, et commença l'opération. Elle poussa un léger cri de douleur, et se débattit. Sayanel leva alors ses prunelles vers les siennes, et d'une voix hypnotique, il l'apaisa avec des mots qui se voulaient doux. Aussitôt, elle se laissa faire, et l'extraction commença, doucement.
Malgré le goût sublime du sang de Gabrielle dans sa bouche, Sayanel ne pouvait l'avaler, au risque de s'empoissonner lui-même. Il récupéra donc la petite tasse qu'elle avait mise à sa disposition et recracha dedans tout le sang qu'il fallut pour que sa créatrice soit enfin purgée.
Quand il eut fini, Sayanel se releva et abandonna la vampire dans son fauteuil au profit d'un évier non loin de là, et se rinça la bouche, au risque de se jeter sur elle. Cette dernière, un peu engourdie par tant de sang perdu, ne bougeait plus. Le Nécrosoris tourna la tête vers elle. Et maintenant ?
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Jeu 8 Déc - 8:25 | |
| Il refusa mon thé – délicieux, pourtant. « Adepte des boissons plus vivantes », hein ? Ben voyons. Malgré tout, je ne pu pas m’empêcher de me raidir et de passer mes doigts sur ma cicatrice. Peut-être qu’il était venu uniquement pour boire mon sang, après tout. C’est vrai que c’était…bizarre, de proposer du thé à quelqu’un qui a essayé de vous tuer. Mais j’ai toujours été naturelle et quand quelque chose me passe par la tête, je le fais, c’est tout.
« - D'ailleurs, je devrai te remercier pour ça. Ce goût si unique, je ne peux plus m'en passer. »
Il voulait me faire peur ? C’était réussi. Je le fusillais du regard à travers ma frange rousse. Je ne me souvenais que trop bien de la douleur que j’avais ressenti. J’y voyais flou ; les contours indistincts des choses étaient plus terrifiants que le visage de mon persécuteur en lui-même. Mais même s’il avait dit ça pour se moquer de moi, – je n’arrivais pas à le cerner – je ne pouvais m’empêcher d’être flattée. « Si unique, je ne peux plus m’en passer. » Certes, il parle comme même de mon sang. Mais ça ne fait rien. Le sang est un critère de jugement important pour les vampires. Je réfléchissais à une réplique cinglante quand je le vis enfoncer la dague dans son avant-bras. Mollement, je l’observais, essayant d’imaginer le venin dans ce sang qui coulait, ce venin qui m’avait fait perdre l’usage de mon bras.
« - Je ne dirai pas que nous sommes quitte. Tu m'as pris quelque chose que tu ne pourras jamais me rendre, et moi je ne t'ai infligé qu'une douleur passagère. Tu es immortelle, et j'aurai voulu rester humain. »
En même temps qu’il parlait, il levait son membre entaillé, et mon regard suivait. Je le détournais brusquement quand il passa devant son visage, et lécha la plaie pour la faire cicatriser. La vue harmonieuse qu’il offrait me déplaisait, maintenant que je l’avais sous les yeux et que mon bras blessé se faisait plus qu’embêtant. Une douleur passagère, hein ? Et puis, il pouvait très bien demander à un Nécrosoris de le tuer. L’immortalité, est-ce si embêtant ? Quand on est patient et qu’on sait se retenir de massacrer des villages, je ne pense pas. Il lui fallait juste du temps pour s’habituer à sa nouvelle constitution. Nous les vampires entendons, voyons, sentons, percevons beaucoup plus que de simples humains. Combien de gens auraient vendu père et mère pour avoir les mêmes capacités ? Je préfère ne pas savoir. Mais la nature fait bien les choses, et c’est là que notre sauvagerie, ainsi que notre venin entre en jeu. Une chance sur dix de mourir : aïe. Dévorez tout ce qui passe trop près : aïe. Souffrir : aïe. Aïe aïe aïe quoi. Trois bonnes raisons pour ne pas être vampire. Du coup, nous restions une race assez « rare » comparé aux humains, et personne ne pouvait nous reprocher notre conduite sous peine de finir dans notre estomac.
J’étais perdue dans mes pensées lorsqu’il approcha. D’un geste doux, il attrapa mon bras immobile, et j’ai été trop étonnée pour réagir. Qu’allait-il faire ?
« - C'est vrai, je suis là pour toi. Mais uniquement parce que tu peux m'apporter les réponses que j'attends. »
Bon, ça, je m’en doutais un peu. Qu’est ce qu’il aurait voulu trouver ici, à part moi ? Et s’il ne m’avait pas déjà tué, c’était parce qu’il voulait parler. Parfois, j’ai vraiment l’impression que les gens me prennent pour une idiote. Je m’apprêtais donc à retirer mon bras quand il s’accroupit et me mordit. J’ai poussé un cri, mais il m’a….hypnotisé ? En tout cas, tout en me parlant gentiment, il me fixait intensément et je n’arrivais pas à bouger. C’était frustrant, mais en même temps, ce n’était pas si déplaisant. Quand il eut fini de retirer son poison – parce que c’est ce qu’il faisait, non ? -, il le recracha dans sa tasse, censée contenir du thé, rappelons nous. Puis il alla se rincer la bouche, pour ne pas s’empoisonner avec mon sang, porteur de venin lui aussi. J’étais encore toute engourdie (sûrement la perte de sang), pourtant je me suis risqué à agiter les doigts. Je poussais un petit cri de joie en les voyant remuer, puis je levais la main, admirant ma peau pâle.
« - Je peux la bouger ! Ouaaai ! »
Folle de joie, je sautais au cou du nouveau vampire. Soudain, j’ai réalisé ce que je vais de faire, brutalement rougit et me suis reculé.
« - Désolée…je voulais pas être trop familière, mais je suis juste contente. »
Je fis un petit sourire d’excuse et gigotait nerveusement, ne sachant que faire de mes mains. Je me décidais enfin à aller remuer les bûches de l’âtre avec un tisonnier.
« - Alors, tu es venu poser quoi comme questions, ici ?, l’interrogeais-je, mes iris verts fixés sur les braises, et qu’attends tu comme réponses ? »
J’essayais d’avoir l’air sûre de moi, mais je frémissais encore.
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Ven 23 Déc - 9:16 | |
| Sayanel regarda la vampire un air perplexe plaqué sur le visage. Jamais dans son ancienne existence ni même dans la nouvelle il n'avait rencontré quelqu'un comme elle. Quelqu'un d'aussi spontané et d'aussi... adorable.
Le nécrosoris secoua la tête. Il ne devait pas penser comme cela. Après tout, elle était à l'origine de son enfer, et malgré son choix de lui laisser la vie sauve, une sorte de rancune persistait. Une rancune qu'il ne pouvait pas contrôler, tout comme l'admiration qu'il lui vouait. Mais ça, bien sûr, il préférait le garder pour lui.
C'était d'ailleurs ces sentiments étranges qui l'avaient poussé à venir jusqu'ici. Il ne cessait de s'interroger sur son nouveau « lui » depuis sa dernière entrevue avec elle, sur l'emprise qu'avait sa partie vampirique sur sa personnalité autrefois humaine. Par exemple, Sayanel aimait tuer. Mais était-ce dû à sa soif de sang grandissante, ou à une personnalité réveillée avec la transformation ? Ça, il n'en avait pas la moindre idée. Et il espérait que Gabrielle pourrait l'aider à y voir plus clair.
Sayanel quitta le rebord de l'évier et retourna auprès de la vampire, absorbée tout entière par l'entretien d'un feu qui dépérissait à vue d'œil. Il était évident que son esprit vagabondait ailleurs. Avec un soupir, il s'accroupit à côté d'elle et lui prit doucement le tisonnier des mains. Puis, tout en remuant les braises dans l'âtre, il lui demanda d'une voix calme :
- Je sais que tu es née vampire, mais est-ce que parfois... tu as l'impression qu'il y a une différence entre ce que tu ressens et ce que ton instinct de vampire te dicte ? Ça doit te sembler fou mais... Il arrive que je me laisse influencer, tout en étant conscient de ce que je fais et en l'approuvant. Je... je ne sais pas comment te l'expliquer, ça doit te paraitre confus...
Pas certain que son interlocutrice ait tout saisi, Sayanel voulut se retourner vers elle pour vérifier si oui ou non elle avait compris, mais il n'avait pas vu qu'elle s'était légèrement rapprochée, aussi quand sa tête pivota vers la sienne, leurs lèvres s'effleurèrent, et le temps sembla se suspendre.
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Ven 23 Déc - 10:57 | |
| Gabrielle, toujours absorbée par le feu qu’elle n’arrivait pas à maintenir en vie, ne vit pas le vampire s’approcher mais entendit ses pas feutrés sur son parquet et perçu sa présence à ses côtés, ainsi que sa chaleur corporelle. Il lui prit le tisonnier des mains après s’être accroupit, mais en douceur, pas brutalement, comme elle aurait pu l’imaginer après le traitement qu’il lui avait infligé dans la capitale vampire, chez le vendeur de poison – l’apothicaire. Il se mit à remuer les bûches à sa place et immédiatement, le feu reprit du poil de la bête, tandis qu’il lâchait un soupire fatigué. Elle songea qu’elle n’était vraiment pas douée pour allumer les cheminées. « Je ne suis toujours qu’une pauvre fille de noble… »
- Je sais que tu es née vampire, mais est-ce que parfois... tu as l'impression qu'il y a une différence entre ce que tu ressens et ce que ton instinct de vampire te dicte ? Ça doit te sembler fou mais... Il arrive que je me laisse influencer, tout en étant conscient de ce que je fais et en l'approuvant. Je... je ne sais pas comment te l'expliquer, ça doit te paraître confus...
Confus ? Non, en faite, pas du tout. Elle avait écouté la tirade du début à la fin, avec attention et il lui semblait avoir cerné le problème. Elle s’était approchée de lui dans le but de paraître plus sensible, mais lorsqu’il tourna la tête…elle se retrouva nez à nez avec lui, leurs lèvres se frôlant. Un frisson parcourut la colonne vertébrale de Gabrielle. Les pendules des horloges s’étaient arrêtés de tourner, le temps s’était figé. Son cœur battait bien trop vite et résonnait avec une force incroyable dans tout son corps. Elle était sûre qu’il l’entendait – personnellement, elle était trop subjuguée par les prunelles écarlates et son visage harmonieux pour se soucier de ce qu’elle percevait. En équilibre précaire, car toujours accroupie, elle faillit basculer en arrière et se rattrapa juste à temps à l’épaule solide de Sayanel…basculant en avant. Ce fut d’abord une erreur, un geste maladroit, mais finalement, elle était bien comme ça à l’embrasser. Pourtant, ce ne dura pas plus de quelques secondes. Elle retira la tête en arrière et lui offrit son éternel sourire gênée.
- Désolée, j’ai pas fait exprès de tomber.
Puis elle attendit de s’être un peu calmée pour continuer.
- Je vois ce que tu veux dire, je ressens parfois la même chose. Les vampires ont un instinct animal qui prédomine. Ce sont des chasseurs, et tout ce qui est bourré de sang est une proie, qu’on le veuille ou non…C’est vrai qu’être né vampire facilite la tâche, mais on s’y habitue. Et puis le lot de compensation est large…plus rapide, plus fort, plus agile. Je ne vois pas vraiment ce qu’on pourrait demander de plus. Mais maintenant que tu soulignes cette espèce de schizophrénie, je comprends mieux ce que tu veux dire. Ça doit être l’instinct de survie qui te pousse à accepter ce que tu fais.
« Et ton côté macho masculin qui te pousse à boire plus de sang pour être plus fort. » Ses prunelles émeraude qui n’avaient pas quittés celles de Sayanel redescendirent rapidement vers le feu. Il prenait bien.
- J’ai jamais été douée pour les barbecues, grogna-t-elle.
Puis elle fixa de nouveau sa « création ». Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait vraiment envie qu’il aime sa nouvelle position. Peut-être par instinct patriotique, ou peut-être parce qu’elle voulait qu’il soit plus proche d’elle. Elle déduisait que c’était sa partie humaine qui se manifestait ce soir, elle ne s’en plaignait pas, mais pourquoi ne pas être un vampire à cent pour cent ? Elle soupira à son tour, se leva, s’étira, et sortit sur le balcon. Elle ne regarda pas si le vampire la suivait car elle ne lui avait rien demandé du tout, en faite. C’était lui qui était venu chez elle. Qu’il fasse comme bon lui semblerait. Elle tourna le dos à la rambarde et appuya ses coudes dessus, penchant son dos avant. Ses yeux étaient posés sur un vieux tableau représentant son oncle, au-dessus de la cheminé et donc de Sayanel. Il lui manquait toujours et souvent, quand elle pensait un lui, son cœur se serrait. Mais elle s’efforçait de rester concentrer sur le présent et le futur car les morts n’apportent rien.
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Dim 25 Déc - 8:40 | |
| Le vampire, toujours devant la cheminée, était absorbé dans ses pensées. Ce qu'elle lui avait dit confirmait ses doutes. Une part de lui était monstrueuse, mais ce même côté sombre le poussait à accepter sa nouvelle condition de chasseur de sang frais. En résumé, il n'était plus lui-même, mais il ne pouvait rien y changer... Et d'ailleurs il n'en avait pas envie. Après tout, il ne s'était jamais senti aussi bien, aussi puissant. Il avait enfin le sentiment d'avoir trouver sa place dans ce monde, et rien ni personne ne pourrait le déloger de son piédestal. Et puis... Si Gabrielle acceptait de passer l'éternité avec lui, son enfer pourrait bien prendre un tournant un peu plus... agréable... Une nouvelle fois, Sayanel dut se résoudre à effacer cette dernière remarque de son esprit. C'était déplacé, et ce n'était ni le moment ni l'endroit pour penser ce genre de choses. Une autre question voilait à présent son esprit. - Et... Est-ce que par hasard tu sais quelque chose à propos d'un lien unissant créateur et créature ? Quelque chose qui pourrait expliquer ma venue ici, ou même le fait que je t'ai épargné...
Bien que possiblement interprétable de beaucoup de manières différentes, cette question posée par Sayanel était pourtant à prendre au premier degré. Il l'avait posé sans arrières-pensées, uniquement pour satisfaire sa curiosité vis-à-vis de la race à laquelle il appartenait désormais, et dont il ne savait rien de plus que ce qu'il avait lu dans les rares ouvrages de littératures qu'il avait trouvé sur les vampires. Détachant enfin ses yeux du feu qui dévorait à présent avec ardeur les bûches dans la cheminée, il préféra les rediriger vers sa créatrice, qui elle-même fixait un tableau au-dessus de sa tête. Jamais il ne s'était senti si différent. Si loin de tous le sang qu'il avait versé depuis sa transformation et même avant, si loin des combats et des massacres. Et il savait que tout cela il le devait uniquement à Gabrielle. - Désolé, murmura-t-il. Pour... pour l'autre fois, dans la boutique. J'étais perdu, en réalité, et te revoir m'a fait affronté la dure réalité, celle qui... A ce moment là, elle baissa les yeux vers lui, et il s'empressa de détourner son regard, qui alla se poser sur le dallage devant la cheminée. Cette foutue cheminée... La vampire ne se rendait peut-être pas compte qu'elle était la seule à l'avoir jamais vu confus comme il l'était – même si cela n'était pas vraiment visible, et qu'il fallait vraiment bien connaître Sayanel pour savoir qu'il n'était pas dans son état normal – et que ce serait sans doute la dernière fois qu'elle pourrait observer le visage du Sombre Voleur a ce point emprunt de remords. Car c'était bien cela qu'il ressentait : du remord. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Dim 25 Déc - 12:07 | |
| Sayanel semblait perdu, confus.
- Et... Est-ce que par hasard tu sais quelque chose à propos d'un lien unissant créateur et créature ? Quelque chose qui pourrait expliquer ma venue ici, ou même le fait que je t'ai épargné...
Elle ne pensait pas qu’il y ait le moindre petit sous-entendu mais un sourire vola sur ses lèvres roses. Des idées sur ça ? Mais elle en avait plein ! Elle aurait pu écrire un roman de psychologie. Le voleur était sympathique – enfin…oui ? – et avait la classe, mais qu’est ce qu’il était pas malin parfois. Ou bien si, mais il y avait des réponses tellement évidentes qu’il aurait pu trouver lui-même…et pas dans les livres. Parce que c’est vrai, si on y réfléchit bien : elle a gâché sa vie (c’est ce qu’il avait dit). Donc forcément, quand il la revoit, il cherche à la tuer. Sauf que Gabrielle est jolie fille, et a un air terriblement innocent quand elle veut. Résultat, prit de remord, il l’épargne, et l’embrasse pour le fun – peut-être que lui arrivait à passer dessus, mais ce geste restait en travers de la gorge de la jeune femme. Elle ne savait pas vraiment si ça la gênait ou l’enchantait qu’un bel homme comme Sayanel est pu l’embrasser. Quoi que, elle avait l’habitude qu’on s’intéresse à elle, mais Sayanel était plus mystérieux, plus difficile à cerner, et c’était ça qui rendait la partie plus amusante. D’ailleurs, elle n’avait pas envie de lâcher l’affaire. Elle, ça l’arrangeait tout à fait qu’il soit revenu. Pourtant, elle devait bien lui répondre. Elle s’apprêtait à le faire en se mordant la lèvre pour ne pas rire quand il la devança.
- Désolé. Pour... pour l'autre fois, dans la boutique. J'étais perdu, en réalité, et te revoir m'a fait affronté la dure réalité, celle qui...
Elle posa son regard émeraude sur lui, le fixant avec curiosité. Son sourire s’élargit quand il détourna les yeux pour observer avec attention sur les dalles devant la cheminée. Il avait une fixation sur elle, décidément. Mais elle ne comptait pas du tout lui ressortir maintenant le cas de la boutique. Ses yeux se plissèrent en deux fentes calculatrices avant de se rouvrir sur le visage le plus juvénile du monde. Elle envoya les explications balader d’un simple haussement d’épaule, sans les accepter ni les refuser. Elle pressentait qu’une relation, quelle qu’elle soit, avec Sayanel ne serait pas de tout repos et elle tenait à garder un atout dans sa moche, histoire de le ressortir si besoin. C’était toujours un argument de poids. Elle quitta le balcon, refermant la baie vitrée derrière elle, et se plaça près du jeune homme, appuyée sur le rebord de la cheminée.
- Je pense tout simplement qu’un homme dont on bouleverse la vie est furieux, qu’il cherche vengeance et qu’il va, dans ton cas, bien se défouler avant de donner un coup de grâce qui n’arrivera jamais car prit de remord devant une jeune femme en position de faiblesse qui lui fait les yeux doux. Je pense aussi que tu es venue par curiosité, pour te faire « pardonner » en quelque sorte et pour que je te renseigne sur ta nouvelle position.
« Et aussi parce que je suis pas particulièrement laide » mourrait-elle d’envie de rajouter.
- Tu es devenu Nécrosoris, non ? aborda-t-elle en toute simplicité. Tu es au courant des projets pour le Bal du Soleil chez ma cousine ? Tu vas y aller ?
La question sous-entendue était bien sûr « avec qui ? ». Elle aurait bien aimé voir comme Sayanel dansait – était-il un pied ou le faisait-il avec autant de grâce et d’élégance que le reste ? Elle aurait aimé le voir se promener parmi les gens de la Haute pour mieux le cerner, voir s’il s’y connaissait en relation dégoulinante d’hypocrisie…par pure curiosité. Après tout, elle n’avait pas de cavalier, mais ça faisait moins dangereux d’arriver dans un bal qu’elle devait saccager avec un homme à son bras. Plus…femmelette ? Bref, ça faisait faible et c’était exactement l’effet recherché.
Gabrielle se saisit de deux longues tiges de métal qu’elle coinça de manière à pouvoir glisser une plaque deux verres entre les deux. Puis elle créa une boule de lumière qui vint percuter le verre. Celui-ci agit comme une loupe et un filet de lumière se créa pour allumer un autre coin des bûches dans l’âtre, tandis qu’elle l’ajustait pour obtenir le maximum de sa puissance. Elle n’était certes pas terriblement habile de ses mains pour les barbecues mais compensait avec son inventivité.
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| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Dim 1 Jan - 11:15 | |
| Sayanel savait que dans le fond, la vampire avait vu juste. C'était bien par remord qu'il l'avait épargné, et c'était pour elle qu'il était venu. En revanche, ce n'était pas pour ses yeux doux qu'il lui avait laissé la vie sauve, et ce n'était pas pour s'excuser qu'il était retourné sur le lieu de sa transformation. Il était revenu pour avoir des réponses, mais pas que. Même si ça lui coûtait de l'avouer, elle lui avait manqué. Pas Gabrielle en elle-même, mais sa présence. Parce qu'après tout, c'était la seule personne dont il se sentait réellement proche à présent, si on mettait de côté la scène dans la boutique de l'apothicaire. Elle était son seul ancrage dans une réalité un peu moins tourmentée. Gabrielle était à présent tout près de lui, et il pouvait sentir la douce odeur que diffusait son sang autour d'elle. Une odeur douce, envoûtante, qu'il n'avait jamais senti auparavant. Tout en levant les yeux vers elle, il se redressa. - Je suis au courant pour la bal, mais je n'avais pas l'intention d'y aller... En revanche, si tu acceptais de te rendre là-bas avec moi... Il se pourrait que je reconsidère la question. Sayanel aurait voulu poursuivre leur discussion, l'interroger sur ses origines, ou même se renseigner d'avantage sur le bal, mais la proximité de la vampire avait balayé toutes les pensées raisonnables de son esprit. Gabrielle était une personne spéciale, comme on en rencontre pas deux fois dans sa vie – ou dans son immortalité. Et cette personne là, Sayanel avait terriblement envie de mieux la connaître. Elle était à la fois un mystère à elle seule, et aussi un livre dont la couverture nous donne envie de le lire... La vampire incarnait pour lui un défis qu'il avait très envie de relever, même en sachant les risques qu'impliquait une quelconque relation avec elle. Et puis... Il se sentait très à l'aise, là, à cet instant précis. Ou plutôt, il se sentait entier, comme s'il avait fini par trouver ce qu'il lui manquait le plus au monde : elle. - C'est étrange, souffla-t-il. Pourquoi toi ? Il la dépassait bien d'un tête, et il dut baissé légèrement la tête pour pouvoir la regarder dans les yeux. Pour la première fois, il mesurait tout l'étendue de sa beauté. Elle n'était pas particulièrement belle, en tout cas pas comme ces filles superficielles mais réellement sexy que fréquentait Sayanel dans une autre vie. Elle était juste la plus belle à ses yeux, qui ne voyaient dorénavant plus qu'elle. Sayanel songea avec une pointe d'ironie que tout était allé vraiment trop vite, comme si elle l'avait ensorcelé. Mais après tout, il était toujours temps de croire aux coups de foudre, non ? Doucement, il releva une main, et ôta une mèche rousse qui était tombée devant les yeux verts de Gabrielle. Elle ne bougeait pas, mais il ne savait pas vraiment si c'était parce qu'elle avait peur de lui – il imaginait sans mal qu'elle le voit encore comme le vampire qui avait essayé de la tuer dans la boutique – ou si c'était parce qu'elle ressentait la même chose que lui. Ou en tout cas des sentiments à peu près identiques. Une longue minute s'écoula, pendant laquelle il se contenta de la regarder dans les yeux, puis doucement, il l'embrassa, en passant une main autour de la taille de la vampire, tandis que l'autre allait se poser sur le mur derrière elle, au niveau de sa tête. Le baiser ne dura pas longtemps, tout simplement parce qu'il ne savait pas si elle avait apprécié ou pas. Un air serein sur le visage, Sayanel essaya en vain de décrypter l'expression qui envahissait les yeux de Gabrielle, afin de savoir s'il devait considérer qu'elle venait au bal avec lui, ou non.
Dernière édition par Poule le Dim 1 Jan - 15:04, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Dim 1 Jan - 14:59 | |
| Sayanel était déstabilisant. Il était affreusement près d’elle et chacun de ses mouvements comme ses mots la faisaient frissonner. Il avait une voix grave, sans être dans les basses, agréable à entendre qui glissait dans l’air avec harmonie. C’était une position étrange pour Gabrielle…mais pas désagréable. Surtout quand il lui dit qu’il était au courant pour le bal du soleil mais qu’il ne comptait pas venir…mais que si elle l’accompagnait, il pourrait reconsidérer l’affaire.
- Le Boss ne serait pas content que tu lui pose un lapin, susurra-t-elle.
Mais elle parlait dans le vide. Le jeune homme semblait…hypnotisé. Elle-même aussi l’était. Elle ne réfléchissait plus convenablement et tout s’embrouillait dans son esprit lorsque son regard émeraude croiser les prunelles sanglantes de Sayanel. Surtout qu’il était plus grand qu’elle – ce qui rendait la scène nettement plus viril. Le rythme cardiaque de la jeune vampire s’accéléra, et son souffle se raccourcit. Elle se colla un peu plus contre le mur, pour tenter de se soustraire à l’aura hypnotique de sa « création ». Elle ne comprenait absolument pas sa réaction. Il était beau, d’accord, mais il y avait beaucoup d’hommes beaux sur Eséphia ! Non, elle devait se rendre à l’évidence. Il y avait quelque chose en plus avec lui. Son aura mystérieuse ? En tout cas, elle était totalement sous le charme. Elle ne se sentait pas capable de bouger, de lui échapper. Plus elle essayait de se débattre, plus elle s’engluait dans la toile charismatique qu’il tissait involontairement autour d’elle.
- C’est étrange…Pourquoi toi ?
Elle faillit ne pas entendre ces mots prononcés très bas, dans un souffle. Elle pensait la même chose, curieusement. Peut-être que les coups de foudres existent, finalement…Il écarta une mèche flamboyante qui entravait les yeux de Gabrielle d’une main élégante. Elle ne broncha pas, l’impression d’être sa prisonnière ne s’estompant pas. Non…pas une impression. Elle était prisonnière de Sayanel. Ils se fixèrent un moment qui parut durer une éternité pour elle et il l’embrassa. Curieusement, elle s’y attendait. Elle connaissait cette sensation, à présent, et elle ne pouvait pas dire qu’elle lui déplaisait puis ce qu’à vrai dire, elle l’adorait. Il passa un bras autour de sa taille et posa son autre main contre le mur, près de sa tête, de sorte qu’elle se retrouva coller contre lui. Il ne l’embrassa pas longtemps, pas assez pour elle en tout cas. Quand il écarta son visage du sien, il avait une expression paisible mais ses yeux semblaient interroger Gabrielle. Elle lui offrit un sourire rayonnant.
- Tu danses bien j’espère !
Elle avait encore une fois lancé une de ses remarques futiles donc elle avait le secret. C’était dans sa nature et bien plus fort que sa volonté…c’était son charme à elle.
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| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Dim 1 Jan - 17:19 | |
| Sayanel renvoya un sourire éclatant à la vampire. Non seulement il savait danser, mais il dansait aussi très bien. En réalité, il aimait danser... Mais uniquement avec de belles partenaires, et d'ailleurs Gabrielle était tout à fait à son goût. - Tu veux voir ? demanda-t-il doucement. Puis il lui lança un nouveau sourire, et la main posée sur le mur alla enlacer celle de Gabrielle, tandis qu'il plaçait l'autre main de la rouquine sur son épaule, en position de valse. Il l'écarta un peu du mur, puis commença à compter dans sa tête. 1, 2, 3...Ils commencèrent à tournoyer légèrement, puis leurs pieds prirent naturellement le relais. Sayanel constata avec une once d'admiration à quel point Gabrielle était légère et gracieuse. Elle était vraiment douée. 1, 2, 3...Le couple entama les essais de plusieurs figures de bases. Sayanel s'amusait à voir Gabrielle passer de l'un de ses bras à l'autre, et profitait de chaque seconde pour mieux apprécier sa beauté et son odeur, ainsi que sa compagnie qui le ravissait de plus en plus. 1, 2, 3...Le rythme venait de s’accélérer. Leurs pieds claquaient sur le sol dallé, et pourtant toute la scène était étonnamment silencieuse. Juste leurs respirations saccadées venaient troubler le bruit régulier de leurs pas. 1, 2, 3...Ils entamaient la phase finale, et étrangement Sayanel avait très envie de poursuivre, d'augmenter encore la cadence, afin de faire perdre pieds à sa partenaire. Pourtant, les trois derniers temps résonnèrent dans sa tête, et ils se stoppèrent nets, alors qu'elle n'avait même pas commencé le décompte en même temps que lui. Ils avaient été synchrones jusqu'au bout, et pour la première fois depuis longtemps, le vampire avait retrouvé une réelle joie en faisant quelqu'un chose qu'il aimait faire avant. Il fallut quelques secondes à Sayanel pour réaliser que Gabrielle était totalement essoufflée – et d'ailleurs lui aussi était dans un état de fatigue avancé – et il l'a rattrapa juste à temps avant qu'elle ne s'effondre dans ses bras. Il passa une main sous ses genoux, et l'autre dans son dos, comme si la porter ainsi était une habitude. Une nouvelle fois, il constata sa légèreté. Quelques minutes s'écoulèrent pendant lesquelles il se contenta d'écouter le cœur de Gabrielle battre à tout allure. Elle était blottie contre lui, et avait passé ses bras fébriles autours de ses épaules. Quelque part, il se doutait que la danse n'avait pas pu la mettre dans cet état à elle toute seule, et qu'il y avait sans doute une autre raison qui faisait s'affoler son cœur. Mais quoi ? Puis, après qu'elle ait un peu récupéré, Sayanel alla l'allonger dans un canapé en velours, et s'accroupit auprès d'elle, en songeant avec humour qu'il devait avoir l'air d'un homme prêt à faire sa demande en mariage. … Et puis après tout, pourquoi pas ? Il n'avait pas besoin de passer plus de temps avec Gabrielle pour savoir qu'elle était la seule à pouvoir le rendre vivant. Elle lui était à présent tellement indispensable que même en essayant d'imaginer l'avenir, il ne voyait qu'elle. Sayanel secoua la tête. Ça en devenait obsessionnel. Et pourtant... Il n'avait plus la force de lutter face aux beaux yeux émeraudes de sa vampire. Avec un rire qui n'en était pas un, il demanda : - Gabrielle, tu voudrais m'épouser ? |
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| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Dim 1 Jan - 17:45 | |
| Et ils se mirent à danser. Une valse, toute bête. Exceptionnelle. Parce qu’avec un partenaire exceptionnel, forcément, tout est bien mieux. Gabrielle n’avait jamais été une fanatique de la danse, mais là…elle y prenait vraiment du plaisir. Ses jambes suivaient naturellement le rythme de Sayanel et elle était parfaitement synchronisée avec lui. Ils ne dansaient sur rien, dans un silence qui pourrait être pesant mais qui ne l’était pas, un silence agréable et confiant qui créait une atmosphère sereine.
Quand leur valse toucha à sa fin et qu’elle se rendit compte qu’elle était tout essoufflée et qu’elle avait les jambes coupées – certainement pas qu’à cause de la danse, la proximité du voleur y était probablement pour quelque chose, il la rattrapa et l’empêcha de tomber, avant de passer une main sous ses genoux et posa l’autre dans son dos, de manière si habituelle qu’on aurait pu croire qu’il faisait ça tous les jours. La facilité avec la quelle il la prit dans ses bras poussa d’ailleurs la jeune vampire à s’interroger…peut-être faisait-il ce genre de chose très souvent, après tout. Elle se mordit la lèvre, chassant un début de jalousie sur quelqu’un qui ne lui appartenait absolument pas.
Elle se colla un peu plus – et confortablement – contre Sayanel et passa ses bras autours de son cou. Une fois qu’elle eut retrouvé sa respiration, il la déposa dans le canapé couvert de velours, et s’accroupit près d’elle. Elle plissa les yeux et sourit. Elle trouvait la position amusante. Il lâcha un petit rire étrange et Gabrielle eut un mauvais pressentiment. Elle se redressa contre son canapé et ramena ses jambes contre elles, les entourant de ses bras, l’air vaguement inquiète. Et elle avait totalement raison de s’inquiéter.
- Gabrielle, tu voudrais m’épouser ?
Ses yeux s’agrandirent, ses sourcils montèrent le plus haut qu’ils purent et sa bouche vient s’ouvrir avec étonnement, dévoilant des dents blanches parfaitement alignées et des canines aiguisées. Elle arborait l’expression de surprise la plus infantile qu’elle était capable d’afficher, et elle ne l’avait même pas fait exprès. Et quand elle comprit qu’il était sérieux, elle éclata d’un petit rire nerveux.
- Mais qu’est ce que tu racontes ? Tu te rends compte de ce que tu me demandes ?
Elle le fixa droit dans les yeux, se demandant vraiment ce qui lui était passé par la tête. Pourtant, il ne se moquait absolument pas d’elle. Gabrielle ouvrit la bouche pour lui dire que c’était trop tôt, qu’il fallait qu’elle réfléchisse avant de se marier et qu’elle était bien trop jeune…
- D’accord, finit-elle par soupirer, presque à regret mais en souriant gentiment
Puis elle se pencha vers lui et l’embrassa.
- Mais tu devras te contenter de ça pour le moment…
Elle remonta une couverture en fourrure de renard jusqu’à sa taille, prise d’assaut par le froid malgré la cheminée qui fumait au maximum de sa capacité.
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Dim 1 Jan - 18:08 | |
| Le baiser de Gabrielle, bien que fugace, avait énormément plus à Sayanel. Mais sans doute pas autant que ça réponse. Bien sûr, il avait été surpris. Qu'elle accepte. Mais encore plus qu'elle lui parle ainsi, d'une manière tellement... adorable, qu'il ne lui connaissait pas. En soupirant, il prit conscience de l'étendue des choses qu'il ne connaissait pas au sujet de celle qu'il venait de demander en mariage. Mais... Après tout, il avait l'éternité pour mieux apprendre à la connaître, non ? L'éternité qu'elle lui avait offerte... Une nouvelle fois, un sourire étira les lèvres de Sayanel. Il ne regrettait plus son immortalité, s'il pouvait la partager avec elle. Elle n'avait peut-être aucune idée de l'amour qu'il lui portait – après tout, ce n'était pour elle peut-être pas sa première véritable histoire sérieuse – mais Sayanel avait sincèrement envie de prendre soin d'elle. Et d'ailleurs, c'était bien la première fois qu'il voulait prendre soin d'autre chose que de lui-même. Comment avait-elle réussit à le faire changer ainsi, et en si peu de temps ? Avec un soupir, Sayanel se mit dos au canapé, et, toujours assis par terre, releva un de ses genoux pour adopter à peu près la main position que Gabrielle, à ceci près que seul une jambe était levée, et que l'autre était étendue loin devant lui. Un détail lui échappait. Quelque chose en rapport avec les fiançailles... Soudain, le détail en question lui revint. Il s'injuria intérieurement, en songeant à la bague qu'il avait failli oublier. Avec un ton mi-boudeur, mi-déçu, il fit par de son ressenti à sa “fiancée ” : - Ça me va, pour le moment... Il faut encore que je puisse trouver un anneau à la hauteur de ta beauté... Ça risque d'être vraiment compliqué... Et long. Dans sa tête, plusieurs idées défilèrent. Pierres et métaux précieux, fines montures, joyaux étincelants... tout semblait tellement insipide à côté d'elle. Et puis... elle avait droit à un peu mieux qu'une demande étrange à la sortie d'une danse. Il tourna un visage souriant vers sa belle, et ajouta : - Je te redemanderai tout ça en règle, quand j'aurai de quoi rivaliser avec ta splendeur.
Puis il attrapa la main de la vampire derrière lui, et déposa un baiser dessus, appréciant une nouvelle fois les douces effluves qui s'évadaient de sa peau. Elle était vraiment exquise, en tous points. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Dim 1 Jan - 18:39 | |
| Elle le regarda se mettre dos au canapé et imité sa position, excepté que l’une de ses jambes à lui restait allongée. Il semblait perdu dans ses pensées et réfléchissait. Son ton seul, alors qu’il prit la parole, lui donna envie de rire, mais elle n’en fit rien.
- Ça me va, pour le moment... Il faut encore que je puisse trouver un anneau à la hauteur de ta beauté... Ça risque d'être vraiment compliqué... Et long.
Les paroles ne firent que renforcer les bulles de ricanement qui menaçait de franchir la barrière de ses lèvres et elle craqua, laissant filtrer de petits gloussements.
- Rassure toi, j’ai tout mon temps…
Parce qu’en plus Sayanel était poète…Elle ne voyait pas dans quoi elle s’était embarqué. Un pli soucieux barra son front quand elle songea que c’était peut-être un peu trop prématuré de se fiancer avec un presque inconnu qui avait, n’oublions pas, tenter de la tuer, même si il avait changé du tout au tout son attitude avec elle. Et elle, est-ce qu’elle l’aimait ? Elle ne pouvait pas dire non, ç’aurait été mentir, mais de là à dire oui à une demande mariage ? Elle se mordilla la lèvre. Hum. Heureusement que rien n’était définitif. Le vampire tourna la tête vers, elle, souriant.
- Je te redemanderai tout ça en règle, quand j'aurai de quoi rivaliser avec ta splendeur.
Gabrielle sourit. Elle aimait bien la manière qu’avait Sayanel de la flatter. Mais c’est vrai qu’une demande en mariage comme celle-ci…C’était un peu…bizarre ? Oui, c’était ça. Ça faisait demande urgente et désespérée. Et de sa part, accord désespérée. Il lui prit la main et la baisa délicatement, agrandissant le sourire de la Sal Thesna. Elle avait un peu l’impression qu’il la reniflait parfois, mais bon. Il faut croire qu’elle sentait bon.
- Et sinon, dans la vie, tu fais rien d’autres que vols/assassinats/kidnappings ?
C’était une question stupide, certes. Elle n’avait rien trouvé d’autres à dire. Elle consulta machinalement son accédeur…et vit qu’on lui avait laissé un message.
- Ouwah, murmura-t-elle, surprise
En effet, elle pouvait lire qu’elle avait gagné les élections pour la présidence de Satras, la partie des vampires. Sa main se crispa sur l’épaule de Sayanel. Ses iris verts étaient affolés. Elle s’était présenté comme ça, c’est tout…comment avait-elle bien pu gagner ces foutues élections ? Pas que ça lui déplaise…juste que…c’était un peu radical comme changement de vie. Surtout à son âge. Elle eut un hoquet de surprise – un peu en retard – et se mura dans un silence béat.
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Lun 2 Jan - 4:56 | |
| Ce qu'il faisait dans la vie ? À vrai dire, pas grand chose... Avant, il était chasseur de prime, mais maintenant... Non seulement il n’exerçait plus dans ce domaine, mais il n'exerçait plus du tout. Il avait croisé Gabrielle en ce rendant à Gablod pour se faire enrôler dans l'armée vampirique, mais en la revoyant, il avait totalement oublié ce détail. Et puis d'ailleurs, ce n'était pas l'argent qui lui manquait. Avant, la valeur matérielle des choses avait une certaine importance à ses yeux. Maintenant, c'était juste quelque chose d'utile dans certains cas ou ni la force ni la réputation ne suffisent. Il s'apprêta à répondre quand il vit l'air surpris qui avait élu domicile sur le visage de sa vampire. Elle était choquée, et fixait silencieusement son accédeur. Sayanel se redressa légèrement pour pouvoir voir en quoi ce dernier était si intéressant, et ce qu'il lut à l'envers le stupéfia. Puis peu à peu, un sourire narquois se dessina sur ses lèvres. Ces foutues élections qu'il avait ignoré... Gabrielle les avait gagné. Une Nécrosoris au pouvoir... Une politicienne aux desseins obscures au bal... Tout devenait clair dans l'esprit de Sayanel au fur et à mesure qu'il prenait conscience de toutes les possibilités qu'ouvraient la nomination de la vampire à la tête du peuple vampire. Bien sûr, il était content pour elle, quoiqu'un peu inquiet. La tension entre les différentes alliances était à sa comble, et elle serait sans doute une cible privilégiée. En un haussement de tête, il balaya ses idées un peu morbides : non seulement elle savait se défendre, mais elle était également immortelle. Pour le moment, il avait juste envie de la taquiner un peu. - Tu viens de devenir mon supérieur hiérarchique... Je ne vais pas rester, alors... Je ne voudrais pas déranger ma Reine.
Et pour mieux illustrer ses propos, il se leva, et après avoir fait une révérence amplement exagérée à Gabrielle, prit la direction du balcon.
Dernière édition par Sayanel Valiant le Lun 2 Jan - 10:22, édité 1 fois |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Lun 2 Jan - 10:19 | |
| Qu’elle soit devenue la Reine des vampires était extraordinaire. Pas dans le sens qu’elle pensait ça impossible, mais dans le sens fantastique. De un parce que c’était vraiment bien pour son égo, de deux parce qu’au niveau Nécrosoris, ça allait leur ouvrir plein de perspective. Un sourire ravie se dessin peu à peu sur son visage. Elle, à la tête de Satras ? Elle rejeta ses cheveux en arrière d’un geste mécanique. Et elle ne s’inquiétait pas non plus de sa sécurité. Elle était mage de lumière, vampire, savait se battre, immortelle, et la seconde du chef des Nécrosoris. Elle était en sécurité n’importe où – ou presque. Reine Gabrielle… ce que ça sonnait bien. Puis elle se rendit compte que Sayanel lisait. Son premier réflexe aurait été de cacher l’accédeur, ou d’envoyer par terre l’indiscret, mais elle n’en fit rien. Après tout, Sayanel était nettement plus fort qu’elle et il était bête de lui cacher quelque chose qu’il finirait pas apprendre, et probablement très tôt. Elle vit un sourire moqueur se dessiner sur le visage du vampire.
- Tu viens de devenir mon supérieur hiérarchique... Je ne vais pas rester, alors... Je ne voudrais pas déranger ma Reine.
Et il se leva, fit une pirouette pittoresque, prenant la direction du balcon. Elle poussa un soupire excédé et leva les yeux au ciel avant de laisser filtrer un petit rire. Gabrielle se leva à son tour et lui emboîta le pas, pour le dépasser et lui couper la route en se plaçant devant la porte-fenêtre qui menait au balcon – l’entrée et la sortie préférée de Sayanel, visiblement.
- Madame n’est pas du tout dérangé par votre présence et Madame a besoin d’un garde du corps…
Elle accompagna ses paroles d’un sourire enjôleur. Elle avait insisté sur les « Madame », le « pas du tout », et le « besoin ». Elle posa le bout de deux doigts sur le torse de Sayanel et el poussa légèrement en arrière.
Dernière édition par Gabrielle A. Sal thesna le Lun 2 Jan - 11:24, édité 1 fois |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Lun 2 Jan - 11:17 | |
| Bien évidemment, Sayanel se laissa faire. Il n'avait pas l'intention de quitter Gabrielle de sitôt. Doucement, elle le repoussa vers l'intérieur de la maison, et referma la porte du balcon derrière eux. Même de son humanité, il avait toujours préféré les fenêtres aux portes. Plus discrètes... Plus pratiques. Les deux Nécrosoris allèrent se rasseoir ensemble sur le canapé, et la vampire voulut lui offrir une nouvelle tasse de thé, qu'il refusa également. Un léger sourire parcouru son visage quand il réalisa que la Reine en personne lui avait proposé une infusion, mais bientôt, une soif tout autre accapara toute son attention. En réalité, Sayanel n'avait pas bu de sang depuis leur dernière entrevue, pendant laquelle il avait failli la saigner. Il prit un air songeur, et se dit que boire le sang de Gabrielle une nouvelle fois lui ferait grandement plaisir. Pourtant, il ne pouvait pas lui demander cela. Même si le contexte était différent, elle n'avait peut-être pas envie de lui offrir ses veines, pour la simple et bonne raison qu'elle désapprouverait sûrement qu'il veuille se nourrir d'une autre personne. Sayanel tenta d'ignorer sa soif, et se résigna. Tant qu'il restait assez éloigné d'elle... Hélas, les choses se compliquèrent quand la vampire lui appris que la maison ne contenait qu'une seule chambre, et d'ailleurs qu'un seul lit. Ils n'avaient même pas abordé la question pour savoir si oui ou non il dormait dans la demeure, car la réponse leur semblait trop évidente à tous les deux. En revanche, le Nécrosoris ne pouvait pas dormir dans le même lit qu'elle. Avant tout pour essayer de modérer son envie d'hémoglobine, mais également parce qu'un vieux principe de galanterie lui restait. Sayanel avisa en vain le canapé. Il était trop petit pour contenir un vampire de sa taille, et d'ailleurs, le feu éteint, la pièce était sincèrement glaciale. Seule la chambre restait chauffée durant la nuit. Finalement, il préféra le sol au pied du lit. Pas très accueillant, mais il avait déjà connu pire. Il donna un rapide baiser sur les lèvres de Gabrielle, avant de quitter la chambre pour qu'elle puisse se changer. Lui enlevait simplement sa cotte de cuir et sa chemise pour la nuit. Il était à présent adossé contre la porte. - Tu sais, lui dit-il sur un ton narquois, ce n'est pas que tu ne me plais pas, c'est juste que je ne te sens pas “ prête ”.
Bien sûr, ce n'était pas du tout ça. Mais après tout, même à l'heure la plus avancée de la nuit, Sayanel avait envie de taquiner sa Reine. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Nous sommes quittes. Lun 2 Jan - 11:55 | |
| Gabrielle sirota sa tasse thé pensivement, se demandant sincèrement pourquoi il refusait toutes ses tasses de thé. Peut-être qu’elle le préparait mal ? Non, réalisa-t-elle en le goûtant plus attentivement, il n’était pas mauvais. Peut-être qu’il n’aimait pas le thé. Mais comme elle ne pouvait pas passer sa nuit à boire des infusions à la menthe en fixant son nouveau « fiancé » ? dans les yeux et qu’il fut bientôt question de dormir, elle du penser à des choses plus sérieuses. Il n’y avait qu’une seule chambre dans la villa car elle avait reconverti tout le reste en salles diverses et variées, et elle avait bêtement démonter ou vendu les lits qui s’y trouvaient. Il n’y avait donc que sa chambre et son lit de disponible, le canapé – et tout ceux qui restaient dans la maisonnée – étant bien trop petit pour accueillir le vampire, qui s’il n’était pas gros, était quand même bien bâti. De plus, la maison serait gelée durant la nuit car elle concentrait tous les sorts de chaleur dans sa chambre, étant une grande frileuse.
Elle ne savait pas pourquoi, mais Sayanel refusa de dormir dans le même lit qu’elle. A vrai dire, cette idée ne l’enchantait pas non plus, car elle était pudique et que le voleur l’impressionnait – un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… - mais elle aurait cru que lui sauterait sur l’occasion, et c’est le cas de le dire. Pourtant, non. Galant ? Ou alors…ou alors elle ne savait pas, et, au fond, s’en fichait un peu. En moins d’une heure, sa vie venait de changer radicalement et ça commençait à faire trop pour son cerveau à cette heure ci. Elle avait besoin de se remettre les idées en place sans devoir gérer la présence embarrassante d’un homme qui ne la laissait pas indifférente dans son propre lit. Il l’embrassa rapidement puis la laissa seule dans sa chambre pour qu’elle se change. C’était un peu étrange, comme faire chambre à part alors qu’on est mariés, mais ça la calmait.
Elle l’imaginait très bien adossé contre la porte, les bras croisés, une jambe replié derrière lui avec le pied appuyé contre le mur. Elle ôta ses vêtements pour sa plus longue nuisette, avec un grand nombre de sous chemise dessous, à cause de cette fameuse allergie au froid.
- Tu sais, ce n'est pas que tu ne me plais pas, c'est juste que je ne te sens pas “ prête ”.
Il se moquait encore d’elle. Elle souffla mais sourit tout de même. La jeune vampire empoigna une tonne de couverture dans son armoire et entreprit de disposer un matelas de fortune pour Sayanel, près du petit âtre de sa chambre qu’elle alluma grâce à sa lumière et en enclenchant les sorts chauffages. Elle superposa les couches et déplaça légèrement le tapis pour qu’il ne sente pas le bois précieux dans son dos, et entoura le tout d’un drap, avant de poser un de ses oreillers dessus, ainsi que sa dernière couverture en réserve – même s’il lui en restait deux ou trois sur le lit. Et également trois ou quatre oreillers, car elle avait un sommeil extrêmement léger et dur à trouver. Enfin, Gabrielle rouvrit brusquement la porte, espérant le faire tomber à la renverse.
- Monsieur est-il satisfait de son lit ? Désire-t-il un met délicat pour l’accompagner dans son sommeil ou un verre d’une grande crue ?
Elle referma la porte derrière lui, après avoir éteint toutes les lampes de la maison d’un ample geste de la main. Elle s’assit sur son lit et le regarda s’installer en silence. Elle-même arrangea ses coussins et se leva afin de remettre de l’ordre dans les couettes et de réussir à s’emmitoufler dedans. Manque de bol – ou maladresse volontaire… - très commun de sa part, elle s’emmêla les pieds dedans et tomba à la renverse, droit sur Sayanel. Elle avait comme une impression de déjà vu.
- Décidément, ça va devenir une habitude, grogna-t-elle en essayant de se dégager sans y parvenir.
Elle frotta ses yeux fatigués de ses doigts fins et s’agrippa au montant du lit pour se redresser. Comme ça ne suffisait pas, elle posa son autre main sur la tête de Sayanel et se remit debout, l’ébouriffant au passage.
- Et tu comptes faire quoi à l’avenir ? l’interrogea-t-elle d’une voix rendue chevrotante par de leur proximité
Un instant, elle cru voir les canines aiguisées du vampire faire leur apparition mais elle s’efforça de penser que c’était un tour joué par la fatigue.
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